• volsunga saga

    Chant du rossignol philomèle.

     _______________________

     

    Ensuite, Reginn vint à Sigurd, et lui dit :

    "- Réjouis-toi, seigneur et maître, tu as remporté une noble victoire en tuant Fafnir, d'autant que nul avant toi n'a osé se mettre sur son chemin. A présent, cet acte fameux sera renommé tant que le monde durera."

    Puis Reginn resta immobile longuement, considérant la terre, et parla ensuite, l'humeur sombre :

    "- Tu as tué mon propre frère, et je peux difficilement être considéré comme innocent de cet acte."

    Alors Sigurd prit son épée Gramr, l'essuya sur la terre, et répondit à Reginn :

    "- Tu es parti au loin lorsque j'ai accompli cet acte et que j'ai utilisé cette arme avec ma main et ma force. J'ai eu à affronter toute la puissance physique d'un dragon, pendant que tu te terrais sous les buissons de bruyère, ne sachant pas si c'était la terre ou le ciel."

    Reginn dit :

    "- Ce ver serait resté encore longtemps couché dans son antre, si la lame acérée que j'ai forgée de mes mains n'avait été aussi bonne que tu en avais besoin. Nul n'aurait pu l'emporter contre lui sinon, ni toi ni aucun autre.

    Sigurd répondit :

    "- Quand un homme affronte son ennemi en combat, il vaut mieux un cœur brave qu'une épée aiguisée."

    Réginn répondit alors, lourdement : 

    "- Tu as tué mon frère, et je peux difficilement être considéré comme étranger à cet acte."

    Sigurd coupa alors le cœur du ver avec l'épée nommée Ridil. Mais Reginn but du sang de Fafnir, et dit :

    "- Accorde-moi ta bénédiction, et de faire une très petite chose pour toi. Porte ce cœur au feu et fais le rôtir, et donne le moi ensuite à manger."

    Alors Sigurd suivit cette consigne, et le mit à la broche. Ensuite, le sang bouillant goutta sur son doigt lorsqu'il en vérifia la cuisson. Il porta vivement son doigt à sa bouche, et lorsque le sang du cœur du ver toucha sa langue, il comprit instantanément le langage de tous les oiseaux, et entendit la conversation des pics caquetant dans les branches au-dessus de lui.

     

    Sigurd fafnisbani

    Sigurd le doigt dans la bouche.

     

    "- Tu es assis, toi Sigurd, rôtisseur du cœur de Fafnir pour un autre, alors que tu devrais le manger toi-même, et devenir ainsi le plus savant des hommes."

    Un autre parla : "- Là est couché Reginn, décidé à trahir l'homme qui lui fait confiance."

    Et ajouta un troisième : "- Tranche-lui donc la tête et reste le seul maître de cet or."

    Et le quatrième parla aussi et dit : "- Ah, le plus sage des hommes il serait, s'il suivait ce bon conseil, et se rendait au repaire de Fafnir, prenait pour lui le formidable trésor qui s'y trouve, puis chevauchait par delà Hinderfell, où dort Brunehilde. Pour cela, il obtiendrait un grand savoir. Ah, il serait tellement sage, s'il agissait selon nos avis, et pensait à son propre bonheur. "Car là où sont les oreilles du loup, les dents ne sont pas loin."

    Ainsi cria le cinquième "- Oui, oui, je le devine pas si sage que ça, s'il épargne celui dont il a déjà tué le frère."

    A la fin parla le sixième : "- Habileté et décision pour le tuer, et être maître du trésor !"

    Alors Sigurd parla :

    "- Le temps n'est pas arrivé où Reginn pourra décider de mon destin. Non, il vaut mieux que ces deux frères empruntent une même route. "

     

    Sigurd écoute les oiseaux. 

    Sigurd écoute les oiseaux.

      

    Alors il leva son épée Gramr et décapita Reginn.

    Puis Sigurd entendit le chant des piverts, ainsi que le narre le poème.

    Car le premier chanta :

    "Attache-toi, Sigurd, les brillants anneaux rouges !

    Il n'est pas digne de craindre quoi que ce soit.

    Je connais une belle, noble entre les nobles,

    Et ceinte d'or, et digne de ton attention."

     

    Et le second :

    "Verts sont les chemins vers la halle de Gjuki

    Que la destinée montre à celui qui s'y rend.

    Là-bas le riche roi a élevé sa fille.

    Tu obtiendras sa main, Sigurd, avec de l'or."

     

    Et le troisième :

    "Une halle se dresse en haut de Hinderfell

    Et tout autour d'elle dansent les flammes rouges.

    Des sages ont autrefois bâti cette merveille

    Avec la glorieuse lueur de l'or des flots."

     

    Alors la quatrième chanta :

    "Une vierge guerrière dort là-haut doucement

    Et avec elle joue le fléau des tilleuls.

    Odin la fait dormir du sommeil de l'épine,

    Car ne lui a pas plu son choix pendant la guerre.

     Va, fils, et libère celle qui sous le heaume,

    Celle que Vinskornir ramena du combat,

    Ne peut se détourner du tourment du sommeil,

    Cher descendant des rois, et en dépit des Nornes."

     

    Alors Sigurd mangea une grande partie du cœur de Fafnir, et conserva le reste. Puis il sauta en selle et chevaucha le long de la piste de Fafnir, directement jusqu'à sa demeure. Il la trouva ouverte, et remarqua que toutes les portes et tous leurs montants en étaient forgés en fer. Oui, et toutes les poutres de la maison, qui était creusée profondément sous terre. Là, Sigurd trouva de l'or en quantité incalculable, et l'épée Rotti. Il prit le heaume de terreur, et la cuirasse d'or, et de nombreux objets de bonne facture et de grande valeur. Il trouva tant d'or sur place qu'il aurait fallu deux chevaux, ou peut-être trois, pour tout emporter. Mais il rassembla tout l'or dans deux grands sacs, et les posa sur le dos du cheval Grani, et prit les rênes, mais l'animal refusa de bouger. Il ne voulut pas le frapper. Alors Sigurd comprit la pensée du cheval, et sauta sur son dos, et piqua des deux, et le cheval bondit comme s'il était à vide.

     

    Voir aussi le Fafnismol et le diaporama Sigurd Fafnisbani.

     

    sigurd fafnisbani, volsunga saga 

    Pierre de Ramsundsberget

    pierre de Ramsundsberget

    Gravures figurant sur la pierre de Ramsundsberget

    On y distingue les outils de la forge ayant servi à forger Gram (centre de la partie gauche), la mort de Fafnir (en bas à droite), Sigurd avec le doigt dans la bouche (centre gauche),les oiseaux sur l'arbre (en centre droit), la décapitation de Reginn (à gauche) et Otr (juste au-dessus), et Grani attaché à l'arbre et chargé d'or (plein centre).

     

     volsunga saga                                                                                                                           volsunga saga


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  • volsunga saga

     "Salut, splendeur du jour", (Opéra : Sigurd), Ernest Reyer. Marjorie Lawrence.

     

     ________________________ 

     

    ...sur la montagne.

     

    Sigurd chevaucha longuement sur les chemins, jusqu'à ce qu'il parvienne enfin à Hinderfell, et oriente sa route vers le sud en direction de la terre des Francs. Il vit alors devant lui sur la colline une lumière intense, comme le flamboiement d'un feu dont les flammes rejoignaient les cieux. Lorsqu'il s'en approcha, il vit un bouclier pendu au château devant lui, et une bannière à son sommet. Sigurd entra dans le château, et vit quelqu'un allongé, qui dormait, tout en armes. Alors il lui ôta son heaume, et s'aperçut qu'il ne s'agissait pas d'un homme, mais d'une femme. Et elle était tellement serrée dans sa cuirasse qu'on eut dit qu'elle avait adhéré à sa chair. Alors il l'enleva depuis le gorgeret, ôta les manches, et à chaque fois, son épée déchirait l'amure comme un vêtement. Alors Sigurd lui dit qu'elle était restée là, endormie, fort longtemps.

     

    Sigurd et Brunehilde

    Sigurd et Brunehilde

    sigurd et brynhild

     

    Mais elle demanda : "- Quel objet de grand pouvoir est parvenu à couper mon armure et à me tirer de mon sommeil ?"

     Ainsi que chante le poème1 :

    "Qu'est-ce qui a mordu ma cuirasse,

    Qui a brisé mon sommeil,

    Qui a détourné de moi

    Les entraves qui me tourmentaient ?

     - Ah, c'est ainsi, ici est venu Sigurd fils de Sigmund, portant le heaume de Fafnir sur la tête et le fléau de Fafnir à la main ?"

     

    Alors Sigurd répondit :

    "- Le fils de Sigmund avec l'épée de Sigurd

    A pu mettre à bas le rempart des corbeaux.

    Il est du sang des Volsung, celui qui a accompli cet acte. Mais j'ai entendu dire que tu es la fille d'un roi puissant, et on dit de toi que tu es aimable et pleine de savoir, et j'apprécierais de le partager."

     

    Alors Brunehilde chanta :

    "Longtemps j'ai dormi

    Et longtemps sommeillé,

    Nombreuses et longues sont les peines des hommes.

    Par la puissance d'Odin,

    J'ai dû rester longtemps impuissante

    A secouer le joug de ce sort de sommeil.

     

    Salut au retour du jour,

    Salut, fils de la lumière du jour,

    Salut à toi, nuit noire, et à ta fille,

    Regardez-nous avec bienveillance

    Nous qui sommes assis ici, solitaires,

    Et donnez-nous la victoire à laquelle nous aspirons.

     

    Salut Ases,

    Et douces Asynies,

    Salut à la noble et généreuse terre

    Puissions-nous obtenir de toi

    Dignes paroles et cœurs sages,

    Et mains guérisseuses tant que nous vivrons."

     

    Puis Brunehilde parla encore et dit :

    "- Deux rois combattaient, le grand Gunnar au Heaume, vieil homme et plus grand des guerriers, à qui Odin avait promis la victoire. Mais son ennemi était Agnar, frère d'Audi, et j'abattis Gunnar au Heaume pendant la bataille. Alors Odin, pour se venger de mon acte, me piqua de l'épine du sommeil, et dit que je n'aurai plus jamais la victoire, mais que je serai donnée en mariage. Alors je fis à mon tour un vœu, celui de ne jamais épouser un homme connaissant le sens du mot peur."

     

    Odin endort Brynhild

    Odin a endormi Brunehilde.

     

    Sigurd dit alors :

    "- Enseigne-moi les connaissances de pouvoir traditionnelles !"

    Elle répondit : "- Il est probable que tu n'acquières pas autant de compétences que moi en celles-ci. Cependant, je vais t'enseigner, et avec gratitude, s'il est en mon pouvoir de te faire plaisir de quelque manière, les runes aussi bien que d'autres sujets qui sont les racines des choses. Mais d'abord, buvons ensemble, et que les dieux nous accordent à tous deux une bonne journée, que tu puisses obtenir de mon savoir une aide utile et la renommée, et que tu veuilles après cela que nous parlions ensemble tous deux."

     

    Alors Brunehilde emplit un gobelet et le porta à Sigurd, et lui donna la boisson d'amour, et lui dit :

    "Je t'apporte de la bière2sigdrifumal,

    Maître du champ de bataille,

    Trempée de puissance

    Et pleine de gloire,

    De vers enchantés

    Et de runes de guérison,

    De belles paroles

    Et de charmes agréables.

     

    Tu dois connaître les runes de la victoire

    Si tu veux être glorieux !

    Grave-les sur la poignée de l'épée trempée,

    Certaines sur le plat,

    D'autres sur le tranchant,

    Et nomme deux fois Tyr.

     

    Tu dois graver les runes des vagues

    Si tu désires protéger

    Ton coursier des mers.

    Tu les graveras sur la poutre d’avant

    Sur le gouvernail

    Et tu les brûleras sur les rames.

    Si grosses que soient les collines de la mer

    Aucun rouleau bleu ne le brisera,

    Et tu reviendras sauf de l'océan.

     

    Tu dois connaître les runes de parole

    Si tu ne veux pas être remboursé

    En paroles de haine pour le mal que tu as fait.

    Enroule-les autour de toi

    Tisse-les autour de toi

    Lie-les ensemble tout autour de toi,

    Au Thing,

    Auquel prend part

    Le peuple tout entier.


    Tu dois connaître la sagesse des runes de la bière

    Si tu veux que la femme d'un autre

    Ne déçoive pas ton cœur qui lui fait confiance :

    Elles seront gravées sur la corne à boire,

    Sur le dos de chaque main,

    Et inscris nauđ sur ton ongle.

     

    Il faut signer par Thor ta coupe de bière

    Et pour se protéger du mal.

    Jeter un oignon dans la boisson ;

    Alors, je sais avec certitude

    Que jamais le mal

    Ne se mêlera à l'hydromel.

    Tu devras réunir les runes d’assistance

    Si tu veux apprendre à aider

    A séparer le fils de sa mère.

    Inscris-les dans la paume de sa main,

    Tiens ses mains dans les tiennes.

    Et demande aux Dises de t'accorder leur aide.

     

    Tu dois connaître les runes de branches

    Si tu veux être un guérisseur

    Et savoir comment soigner les blessures.

    On les grave dans l’écorce

    Et sur les aiguilles d’un arbre

    Dont les branches sont dirigées vers l’Est.

    Tu apprendras les runes d’esprit

    Si tu désires être de tous les hommes

    Le plus sage avec la plus belle âme.

    Elles ont été comprises,

    Elles sont été gravées tout d'abord,

    Elles sont été prises à cœur par Hropt.

    Elles furent gravées sur l'écu

    Qui se tient devant le dieu brillant,

    Sur l'oreille de Levé-Tôt, sur le sabot de Très-Sage,

    Sur la roue du char du vainqueur de Hrungnir,

    Sur les dents de Sleipnir

    Et sur les traces du traîneau,

    Sur la rude patte de l'ours

    Et sur la langue de Bragi,

    Sur la griffe du loup

    Et sur le bec de l'aigle,

    Sur les ailes sanglantes

    Et sur la tête des ponts,

    Sur la paume de la délivrance

    Et sur les voies de la compassion,

    Sur le verre et sur l'or,

    Et sur le bel argent,

    Dans le vin, le moût de bière

    Et les sièges des femmes sorcières,

    Sur la pointe de Gungnir

    Et sur le poitrail de Grani,

    Sur l'ongle de la Norne

    Et sur le bec du hibou.

     

    Toutes celles ainsi gravées

    Furent grattées et rasées,

    Et mélangées à l'hydromel sacré,

    Et envoyées par tous les chemins ;

    Certaines auprès des elfes,

    Certaines auprès des Ases

    Ou chez les sages Vanes

    D'autres encore sont détenues par les fils des hommes.

     

    Ce sont les runes du bouleau

    Et les runes de délivrance

    Et toutes les runes de bière

    Et les runes de suprême puissance ;

    Elles ont de la valeur pour celui

    Qui, pur, n'en est pas déconcerté ;

    Il est bénéfique de les posséder :

    Tu réussiras grâce à elles,

    Lorsque tu en auras la connaissance,

    Jusqu'à ce que les dieux mettent un terme à ta vie.

     

    A présent tu dois choisir,

    Puisque ce choix t'est imposé,

    Racine et souche de l'acier acéré,

    Choisis la chanson ou le silence.

    Soupèse chacun en ton cœur,

    Tous les malheurs sont d'avance décidés."

     

    Alors Sigurd répondit :

    "Je ne m'enfuirai jamais,

    Même à l'approche de ma fin,

    Je ne suis pas né pour frémir,

    Je veux garder dans mon cœur

    Tes aimables paroles

    Aussi longtemps que je vivrai."

     

    1 A comparer avec le Sigdrifumal

     2 Voir le Sigdrifumal.

     

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    Sigurd reprit la parole :"- Je suis certain que nulle femme plus sage que toi ne peut être trouvée dans le vaste monde. Oui, enseigne-moi encore ton savoir !"

    Elle répondit : "- Je vais accéder à ta volonté, et t'exposer encore quelques conseils de grand bénéfice, pour l'ardeur de ta prière et ta sagesse".

    Et elle poursuivit :

    "- Soit aimable avec tes amis et ta famille et ne te venge pas de leurs offenses envers toi. Aide et supporte-les, et gagne-toi ainsi une durable louange de la part des hommes."

    "- Prends bien garde aux mauvaises actions : séduire une vierge ou une femme mariée. Souvent en adviennent bien des malheurs !"

    "- Ne laisse pas ton esprit s'échauffer à cause des sots lors des grands rassemblements réunissant le peuple. Car souvent, les paroles outrepassent la pensée. Laisse l'homme stupide te traiter de lâche, et laisse le penser que tu es tel qu'il le prétend. Mais tue cet homme un autre jour, et récompense ainsi sa médisance."

    "- Si tu voyages sur la route en même temps que des êtres maléfiques, prends bien garde à toi. Ne prends pas logis auprès de la grand-route, même s'il fait nuit, car souvent se trouvent là des esprits mauvais qui égarent les hommes."

    "- Ne te laisse pas séduire par les belles, telles que tu peux en rencontrer lors des fêtes, car alors tu penseras à elles au lieu de dormir avec l'esprit en repos. Ne les attire pas à toi non plus avec des baisers, ou les douceurs de l'amour."

    "- Si tu entends les paroles insensées d'un homme ivre, ne te dispute pas avec lui alors qu'il est saoul et hors de sa raison. Plus d'un malheur, en effet, et même la mort, peuvent provenir de telles querelles."

    "- Combats tes ennemis sur le champ, pour ne pas brûler dans ta maison."

    "- Ne prête jamais un serment que tu sais ne pas pouvoir tenir. Terrible et funeste est le châtiment pour avoir rompu la parole donnée."

    "- Prends soin des défunts, morts de maladie, en mer ou sur la terre. Traite leurs cadavres avec respect."

    "- N'aies jamais foi en celui dont tu as tué le père, le frère, ou tout autre membre proche de sa famille, même s'il est encore jeune. "Car souvent le loup perce sous le louveteau".

    "- Prends soin de te garder des ruses de tes amis. Car il m'a été donné un petit don de voyance qui me permet de deviner les chemins de ta vie. Il serait préférable que ceux de la maison de ta femme ne te poursuivent pas de leur haine."

    Sigurd parla : "- Nul parmi les enfants des hommes n'est plus sage que toi. Et je te jure maintenant que je te ferai mienne, parce que tu es dans mon cœur."

    Elle répondit :"- Tu es celui que je choisirais, aurais-je à choisir parmi tous les fils des hommes."

    Et ils s'engagèrent l'un envers l'autre par des serments

     

    Voir aussi le Sigdrifumal.

     

    Sigurd et brunehilde, volsunga saga

    sigurd et brunehilde, volsunga saga

     

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