• volsunga saga

     

    Il y avait un homme noble, Gripir, qui était le frère de la mère de Sigurd, et peu de temps après la fabrication de l'épée, Sigurd alla voir Gripir parce qu'il était un homme doué du don de voyance, et pouvait dire le destin des hommes. Sigurd lui demanda comment sa vie se déroulerait. Mais Gripir éluda longtemps la question, puis parla, à la fin, parce que la prière de Sigurd se faisait pressante, et lui révéla toute sa vie et ce qu'il en adviendrait, et même ce qui se passerait après. Lorsque Gripir lui eut dit tout ce qu'il voulait savoir, Sigurd rentra chez lui. Peu après, il rencontra Reginn.

    Reginn dit :

    "- Va tuer Fafnir, puisque tu as donné ta parole. "

    Sigurd répondit :

    "- Cette tâche doit être accomplie. Mais une autre mission doit être remplie auparavant, la vengeance de Sigmund le Roi et de mes autres parents qui sont tombés lors de leur dernière bataille ".

     

    Voir aussi le Gripisspo

     

    sigurd, gripir, volsunga saga

       volsunga saga                                                                                                                    volsunga saga


    votre commentaire
  • volsunga saga

    ...Sigmund son père.

      

    BO Gladiator, Hans Zimmer.

    __________________________________________

     

    Sigurd alla voir les rois, et leur parla :

    "- Ici, j'ai passé un long moment parmi vous, et je vous dois remerciement et gratitude pour votre grand amour et vos nombreux cadeaux, et l'estime que vous m'avez témoignée. Mais à présent, je dois quitter ce pays, et partir guerroyer contre les fils de Hunding, et leur signifier que tous les Volsungs ne sont pas morts. Et j'aurais besoin de votre puissance pour me renforcer dans cette tâche."

    Alors les rois lui dirent qu'ils lui donneraient tout ce qu'il désirerait, et une grande armée se prépara, et tout fut apprêté avec le plus grand soin, les navires et engins de guerre, afin que le voyage soit des plus imposants. Sigurd lui-même barrerait le vaisseau-dragon, qui était le plus grand et le plus noble. Les voiles étaient richement brodées, et glorieuses à contempler.

     

    volsunga saga

     

    Alors ils naviguèrent, et eurent bon vent à volonté. Mais après quelques jours, une grande tempête se leva sur la mer, et les vagues ressemblaient à l'écume du sang des hommes. Mais Sigurd ordonna à ses hommes de ne pas affaler les voiles, même si elles risquaient de se déchirer, mais plutôt de les amener plus haut que jamais. Puis tandis qu'ils doublaient le cap d'un détroit, un homme héla les vaisseaux, et demanda qui était le capitaine de cette flotte. Il lui fut alors répondu que le chef et seigneur en était Sigurd, fils de Sigmund, le plus renommé des jeunes gens de cette époque.

    Alors l'homme dit : "Une seule chose, que tous disent de lui, est que nul parmi les fils de rois ne peut lui être comparé. Maintenant, je naviguerais volontiers un moment sur l'un de ces navires, prenez-moi à bord."

    Alors ils lui demandèrent son nom, alors il chanta1 :

    "- J'étais Hnikar,

    Lorsque je réjouissais Hugin,

    Et que guerroyait

    Le brillant fils de Volsung,

    Mais maintenant, vous pouvez m'appeler

    Le paysan du haut de la falaise,

    Feng ou Fjolnir."

     

    Ils accostèrent, et l'homme monta à bord.

    Alors parla Sigurd, comme le raconte la chanson :

    "- Dis-moi, ô Hnikar,

    Puisque tu connais parfaitement

    Le destin des dieux, le bon et le mauvais des hommes,

    Quels sont les meilleurs signes,

    Lorsqu'au milieu de la bataille,

    Autour de nous tournoient les fils d'épée."

     

    Hnikar répondit :

    "- De nombreux signes sont favorables,

    Si les hommes savent les déchiffrer,

    Lorsque les épées tournoient :

    Je suis sûr que le corbeau aux ailes noires

    Est un compagnon convenable,

    A la guerre, pour le porteur d'arme.

     

    Le deuxième présage heureux :

    Lorsque tu pars au loin

    Bien équipé pour la longue route,

    Il est bon que tu voies

    Deux guerriers debout,

    Avides de gloire, devant ta maison.

     

    Un troisième auspice bénéfique

    Est de bien entendre

    Hurler le loup

    Au loin sous les bosquets de frêne.

    Tu auras de la chance aussi,

    Dans tes démêlés avec ceux

    Qui sont coiffés d'un heaume,

    Si tu les vois avant qu'ils ne te voient.

     

    Aucun homme ne devrait,

    En combattant, tourner son visage

    Vers la sœur de la lune2

    Lorsqu'elle est basse, à son couchant,

    Parce qu'il remporte la victoire,

    Celui qui voit le mieux

    Au travers du centre du jeu de l'épée,

    Et celui qui se place le mieux dans la pente.

     

    Très funeste

    Est de trébucher

    Lorsque apprêté pour la guerre tu t'y rends

    Parce que de tous côtés,

    Les dises près de toi sont

    Malignes, désireuses de tes blessures.

     

    Que chaque guerrier

    Soit bien coiffé, bien lavé,

    Que la viande ne manque pas au matin,

    Car qui peut prévoir

    Le retour du soir ?

    Il ne faut pas ramper devant le destin."

    Alors la tempête se calma, et ils naviguèrent jusqu'à parvenir à terre au royaume des fils de Hunding, puis Fjolnir disparut.

     

    Sigurd part en guerre. A. Kampf.

    Sigurd part en guerre. A. Kampf.

     

    Alors ils libérèrent le feu et l'épée, tuèrent des hommes et brûlèrent leurs demeures, et dévastèrent tout autour d'eux : une foule d'hommes prit la fuite devant eux pour rejoindre le roi Lyngi et l'avertir que des guerriers investissaient son pays et progressaient avec une telle rage et une telle fureur que nul n'avait ouï parler de leurs pareilles, et que les fils de Hunding n'avaient guère été visionnaires en disant qu'il n'y avait plus rien à craindre des Volsungs, car arrivait là, comme chef de cette armée, Sigurd, fils de Sigmund.

    Alors le roi Lyngi fit porter l'annonce de la guerre par tout son royaume, et ne montra aucune intention de fuir, mais appela auprès de lui tous ceux qui pourraient lui apporter de l'aide. Alors il vint à l'encontre de Sigurd avec une grande armée, lui et ses frères avec lui, et un combat d'une extrême férocité s'engagea. Nombreuses furent les lances et les flèches que l'on vit s'élever dans les airs, les haches qui cognèrent durement, les boucliers brisés et les cuirasses défoncées, les heaumes fendus, les crânes coupés en deux, et nombreux furent les hommes à tomber sur la terre froide.

    Et lorsque le combat eut longuement duré de la sorte, Sigurd avança devant les bannières, sa bonne épée Gramr à la main, et frappa à mort à la fois les hommes et les chevaux, et se poussa au plus épais de l'enchas avec les deux bras rouges de sang jusqu'aux épaules, et les guerriers tombaient devant lui où qu'il aille, et nul casque ou armure ne protégeait contre lui, et nul homme n'avait jamais vu son pareil. La bataille durait depuis longtemps déjà, et nombre d'hommes étaient morts, et l'assaut était furieux. Tant et si bien qu'à la fin, ce qui arrive rarement, l'armée du pays s'effondra, quoi qu'elle fit, sans rien y pouvoir. Mais les hommes des fils de Hunding étaient si nombreux à être tombés que l'histoire de chacun ne peut être contée. Et à présent, tandis que Sigurd était à l'avant-poste, les fils de Hunding l'assaillirent, et Sigurd frappa le roi Lyngi, et lui fendit à la fois le heaume, la tête, et le corps bardé de maille, puis attaqua à son tour Hjorvard son frère, et finit par tuer tous les autres fils de Hunding encore en vie, et la majeure partie des guerriers qui leur restaient dans le même temps.

     

    Sigurd tue Lyngi. H. Hamilton

    Sigurd tue Lyngi. H. Hamilton

     

    Puis Sigurd rentra à la maison avec cette victoire justement gagnée, de nombreuses richesses et grand honneur, qu'il s'était obtenus au cours de son expédition, et des fêtes furent organisées pour lui lors de son retour dans le royaume.

    Mais, alors que Sigurd était revenu depuis peu, Reginn vint le trouver pour lui parler, et lui dit :

    " -Maintenant, tu auras peut-être la bonne volonté de faire plier la crête de Fafnir, ainsi que tu en as donné ta parole, puisque tu as vengé ton père et tous ceux de ton sang. "

    Sigurd répondit : "- Ce sera fait, puisque nous l'avons promis, et que ça n'est jamais sorti de notre mémoire".

     

    1 Traduction à comparer avec celle de Bellows dans le Reginsmal

    2  La soleil

     

       volsunga saga                                                                                                                            volsunga saga


    votre commentaire
  • volsunga saga

    Regin Smiður (Eric the Red), Tyr

     

    ______________________

     

    Alors Sigurd et Reginn chevauchèrent par la lande le long de cette même sente où Fafnir avait coutume de ramper pour aller s'abreuver. Et les hommes racontaient que de trente brasses était la hauteur de cette falaise sur laquelle il se couchait pour boire de l'eau à son pied. Ensuite Sigurd parla :

    "- Comment as-tu pu prétendre, Reginn, que ce dragon n'était pas supérieur aux autres vers ? Il me semble que sa piste est d'une taille remarquable."

    Reginn répondit :

    "- Ménage-toi un trou, et assieds-toi dedans, et lorsque le ver viendra à l'eau, frappe le au cœur, et donne lui ainsi la mort, tu t'acquerras une grande renommée de cette manière."

    Mais Sigurd demanda : "- Que se passera-t-il si je me retrouve taché du sang du ver ?"

    Reginn dit : "- A quoi bon te donner des conseils, si tu as encore peur de tout ? Ton cœur est-il si dépourvu de vaillance, au contraire de tes parents ?"

    Alors Sigurd fonça tout droit sur la lande, mais Reginn le rejoignit, effrayé.

    Sigurd avait commencé à se creuser un puits, et pendant qu'il était attelé à ce travail, un vieillard à longue barbe vint à lui, et lui demanda ce qu'il faisait là, et lui parla.

    Ensuite, le vieil homme lui dit : "- Tu agis en suivant un pauvre conseil : creuse plutôt plusieurs fosses pour laisser le sang couler dedans, mais assieds-toi dans l'une d'entre elles, et ainsi transperce le cœur du ver." Ceci étant dit, il disparut, et Sigurd creusa les puits ainsi qu'il lui avait indiqué.

    Ensuite, le ver rampa vers son point d'eau, et la terre trembla tout autour de lui, et il soufflait du venin partout sur le chemin devant lui tandis qu'il avançait. Mais Sigurd ne trembla pas, ni ne fut paniqué en entendant son rugissement. Puis, tandis que le ver glissait au-dessus du puits, Sigurd lui planta son épée sous l'épaule gauche, et l'y enfonça jusqu'à la garde. Alors Sigurd sauta à l'extérieur de la fosse et retira son épée vers lui, ensanglantant son bras jusqu'à l'épaule.

    Maintenant que le puissant ver1 savait qu'il avait été blessé à mort, il se replia sur lui même, tête à queue, de sorte que tout ce qui se trouvait autour de lui fut brisé. Malgré sa blessure mortelle, il demanda : "- Qui es-tu ? Et qui est ton père ? Et ta famille, puisque tu es si hardi à porter les armes contre moi ?

    Sigurd répondit : "- Ma famille est inconnue de tous. On me nomme "bête noble", je n'ai ni père ni mère, et c'est seul que je suis venu ici."

    Fafnir dit : "- Si on considère que tu n'as ni père ni mère, par quelle merveille es-tu né, alors ? Mais maintenant, bien que tu ne me dises pas ton nom alors que j'emprunte la route de ma mort, tu sais parfaitement que tu me mens."

    Sigurd répondit : "- Je me nomme Sigurd et Sigmund était mon père."

    Fafnir demanda : "- Qui t'a poussé à cet acte, et pourquoi t'es-tu laissé entraîner à cela ? N'as-tu jamais ouï dire à quel point les hommes ont peur de moi, et de mon aspect terrifiant ? Tu as dû avoir un père avide, ô jouvenceau aux yeux brillants !"

    Sigurd répondit : "- Un cœur brave m'a pressé jusqu'ici, et une main forte, et cette épée acérée, que tu connais si bien à présent, m'ont bien aidé dans l'accomplissement de cet acte. "Un jeune homme au cœur lâche devient rarement hardi."

    Fafnir dit : "- Bien, je suis certain que tu n'as pas été élevé parmi les tiens, tu dois avoir bien du talent pour occire ceux qui te mettent en colère. Mais il est plus qu'extraordinaire, que toi, un paysan pris à la guerre, puisse avoir le courage de m'affronter, "car peu parmi les serviteurs ont du cœur au combat".

    Sigurd répondit : "- Où es-tu allé chercher entre mes dents que j'étais loin de ma famille ? Bien que j'ai été paysan, je n'ai jamais porté les fers. Par les dieux, m'as-tu trouvé assez libre jusqu'ici ?"

    Fafnir dit : "- Tu prends mes paroles en mauvaise part. Mais écoute-moi, pour que ce même or que j'ai possédé devienne ta malédiction à toi aussi."

    Sigurd rétorqua : "- Tu escomptais garder toute ta richesse jusqu'à la fin des temps ? Chacun finit par mourir une fois pour toutes."

    Fafnir dit : "- Tu tiendras peu compte de mes conseils, mais prends garde de ne pas te noyer si tu voyages imprudemment sur les mers. Il te serait préférable de rester sur la terre jusqu'à ce que le temps se calme."

    Alors Sigurd demanda : "- Parle, Fafnir, et dis, si tu es si sage, qui sont les Nornes qui règlent le destin de tous les fils des mères ?"

    Fafnir répondit : "- Elles sont nombreuses et se trouvent un peu partout. Car certaines sont parentes des Ases, d'autres des elfes, et certaines sont les filles de Dvalinn."

    Sigurd dit : "- Comment appelles-tu la plaine sur laquelle Surt et les Ases mélangeront et confondront l'eau de l'épée ?

    "- Non-née s'appelle cette verte prairie", déclara Fafnir. Et il ajouta : "- Mon frère Reginn a œuvré pour ma fin, et il réjouit mon cœur qu'il ait causé aussi la tienne. Car c'est ainsi que seront les choses selon sa volonté."

    Puis il reprit encore : "- J'ai porté le masque de terreur face aux hommes, après quoi j'ai veillé sur l'héritage de mes frères, et de tous côtés, j'ai fait jaillir le poison, de sorte que nul n'ose m'approcher, et je n'avais peur d'aucune arme, et je n'ai jamais eu assez d'hommes face à moi qu'à moi seul je ne les vainque tous. Car tous les hommes étaient bien terrorisés en me voyant."

    Sigurd répondit et dit : "- Peu peuvent obtenir la victoire par l'usage d'un simple masque de terreur, car quiconque se retrouve au milieu des autres finit par se rendre compte qu'aucun d'eux n'est de loin le plus puissant de tous."

    Puis Fafnir dit : "- Je te conseille de remonter sur ton cheval et de chevaucher loin d'ici le plus vite possible, car le temps te manque maintenant, et celui qui reçoit une blessure mortelle doit se venger de même."

    Sigurd répondit : "- Quelles que soient tes volontés, je ne les suivrai en rien. Non, maintenant, je vais chevaucher jusqu'à ton repaire, et prendre pour moi le grand trésor de tes parents."

    "- Vas-y maintenant, alors, dit Fafnir, et tu trouveras assez d'or pour toute la durée de ta vie. Que cet or fasse ton malheur, et le malheur de tous ceux qui le posséderont un jour."

    Alors Sigurd se redressa, et dit : "- Je rentrerai à la maison et perdrai toute cette richesse, si je pensais que grâce à cet abandon jamais je ne mourrais. Mais n'importe quel homme vrai et brave serait désireux de mettre la main sur ces richesses jusqu'à ce dernier jour dans lequel toi, Fafnir, tu patauges dans une douleur mortelle jusqu'à ta mort et où Hel te prend."

    Après cela, Fafnir mourut.

     

     Sigurd et Fafnir. Alan Lee.

     Sigurd et Fafnir. Alan Lee. 1984.

     

    1 : voir le Fafnismal

    Voir aussi le diaporama Sigurd Fafnisbani.

     

     volsunga saga                                                                                                                             volsunga saga


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique