• Heimskringla : l'orbe du monde

    "Heimskringla : l'Orbe du Monderingla heimsins, sú er mannfólkið byggir, er mjög vogskorin."

    "L'Orbe du Monde, où vit la race des hommes, est déchirée de nombreuses baies."

     

    C'est par ces mots que commence la Chronique des Rois de Norvège. C'est la raison pour laquelle elle est le plus couramment nommée "Heimskringla".

    Moins célèbre que l'Edda de Snorri, elle relate, sous la plume de l'écrivain - poète - homme de loi - homme politique - propriétaire terrien - un rien courtisan (et homme à femmes) Snorri fils de Hvamm-Sturla, l'histoire des Rois de Norvège, depuis Odin jusqu'en 1177.

    Selon le même principe que pour les autres textes, j'en ai traduit les chapitres petit à petit, à partir de la version anglaise de Samuel Laing (1844).

    A noter que sont disponibles en français :

     - Heimskringla, Histoire des rois de Norvège, Première partie, traduite par François-Xavier Dillmann, Gallimard, collection « L'aube des peuples », Paris, 2000

    - La saga de Saint Olaf, traduite et présentée par Régis Boyer, Payot, Paris, 1983.

    - La saga de Harald l'Impitoyable, traduite et présentée par Régis Boyer, Payot, Paris, 1979. 

    Hej da.

    Thordruna.

     

    Heimskringla, snorri sturluson

    De nombreuses baies, au-dessus de la Norvège

     

  • Heimskringla, snorri sturluson

    Les deux textes de préface de l'Heimskringla ("Préface de Snorri Sturluson" et "Du prêtre Are Frode") trouvent chez moi un écho particulier. En tant que scientifique, j'ai été formée à toujours justifier mes assertions à l'aide de références considérées comme valables (publications dites peer-reviewed, "évaluées par des pairs"). C'est très précisément ce que fait Snorri dans ses écrits, après avoir posé les bases permettant de comprendre cette œuvre dans un contexte d'histoire des religions. Il explique pour quelles raisons ses références sont valables, et démontre à l'aide d'arguments logiques pourquoi il est légitime de les utiliser. J'avoue n'être pas assez calée en histoire pour juger de la pertinence des dits-arguments. Par contre, sa démarche est la bonne, et est restée la même 800 ans après.

     

    Heimskringla, Snorri Sturluson.


    ou la Chronique des Rois de Norvège
    par Snorri Sturluson

     

    Préface de Snorri Sturluson

     

    Dans ce livre, j'ai couché de vieilles histoires par écrit, telles que je les ai entendu raconter par des gens intelligents1, concernant les chefs qui ont dominé dans les pays du Nord, et qui parlaient la langue danoise, et également sur certaines des branches de leur famille, selon ce qui m'en a été dit. Certains de ces récits se trouvent consignés dans les registres de l'ancienne famille, dans lesquels la généalogie des rois et autres personnages de haute naissance est enregistrée, et une partie est rédigée d'après de vieilles chansons et ballades que nos ancêtres contaient pour leur divertissement. Maintenant, bien que nous ne puissions pas dire avec certitude quelle part de vérité ces textes renferment, nous avons la conviction que les anciens sages les ont tenues pour vraies.

    Thjodolf de Hvin a été le scalde de Harald Haarfager, et il a composé un poème pour le roi de la Haute-Montagne Rognvald, qui est appelé "Ynglingatal." Ce Rognvald était le fils d'Olaf Geirstadalf, le frère du roi Halfdan le Noir. Dans ce poème, une trentaine de ses ancêtres sont dénombrés, et la mort et la sépulture de chacun décrites. Il commence par Fjolner, un fils d'Yngvefrey, que les Suédois, longtemps après son époque, ont adoré et pour lequel ils se sont sacrifiés, et dont la race et la famille des Ynglings tirent leur nom.

    Eyvind Skaldaspiller aussi fit la liste des ancêtres du jarl Hakon-le-Grand dans un poème intitulé "Haleygjatal", composé sur Hakon, et il y mentionne Saeming, un fils de Yngvefrey, et il décrit de même le décès et les rites funéraires de chacun. Les vies et l'époque de la race des Ynglings ont été écrites à partir de la version de Thjodolf, et le récit s'est enrichi par la suite à l'aide des apports de personnes savantes.

    Quant aux rites funéraires, le premier âge en est appelé l'Age des Bûchers, parce que tous les morts étaient consumés par le feu, et des pierres levées étaient érigées au-dessus de leurs cendres. Mais après que Frey a été enseveli sous un cairn à Uppsala, de nombreux chefs ont élevé des cairns, aussi nombreux que les rochers, à la mémoire de leurs proches.

     

    L'âge des Cairns a vraiment commencé au Danemark après que Dan Milkillate eut fait ériger pour lui-même un tumulus funéraire, et eut ordonné qu'il fût enterré dessous après sa mort, avec ses ornements royaux et son armure, son cheval et son harnachement et d'autres biens de valeur, et nombre de ses descendants ont suivi son exemple. Mais la crémation des défunts continua, bien après cette époque, à être une coutume des Suédois et des Norvégiens. L'Islande a été occupée à l'époque où Harald Haarfager était roi de Norvège.

    Il y avait des scaldes à la cour d'Harald dont les poèmes sont connus du peuple par cœur même de nos jours, de même que toutes les chansons sur les rois qui ont régné en Norvège depuis son temps, et nous fondons notre histoire principalement sur les chansons qui ont été chantées en présence des chefs eux-mêmes ou de leurs fils, et tenons pour vrai tout que l'on trouve dans ces poèmes sur leurs exploits et leurs batailles : car bien que ce soit dans la manière des scaldes de louer ceux en présence de qui ils se trouvent, nul n'oserait relater à un chef ce que lui, et tous ceux qui l'entendent, savent être faux et imaginaire, et non pas un compte-rendu exact de ses actes ; parce que ce serait raillerie, non éloge.

     

    Heimskringla : l'Orbe du Monde

    Une page de l'Heimskringla

     

    1 : savants

     

    Heimskringla                                                                                                                                                               Heimskringla

     


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  • Heimskringla, are frode

    Du prêtre Are Frode

    Le prêtre Are Frode (l'Instruit), un fils de Thorgils, fils de Geller, fut le premier homme dans ce pays à coucher par écrit en langue nordique le récit des événements tant anciens que récents.

    Au début de son livre, il écrivit principalement au sujet des premiers établissements de colons en Islande, des lois, du mode de gouvernement, et plus tard, traita des hommes de loi et de la durée pendant laquelle chacun avait administré la loi. Il en nota les dates, depuis le début jusqu'au moment où le christianisme fut introduit en Islande, et enregistra ensuite ce qui s'était passé dans son propre temps. A cela il ajouta maints autres sujets, tels les vies et les règnes des rois de Norvège et de Danemark, et aussi d'Angleterre. Il prit en compte également les grands événements ayant eu lieu dans son pays-même. Ses récits sont tenus par nombre d'hommes de savoir comme les plus remarquables de tous.

    Car il était d'une grande intelligence, et si âgé que sa naissance remontait à l'année suivant la chute de Harald Sigurdson. Il rédigea, ainsi qu'il le dit lui-même, sur les vies et les règnes des rois de Norvège d'après les écrits de Od Kolson, un petit-fils de Hal de Sida.

    Od tenait lui-même ses informations de Thorgeir Afradskol, un homme intelligent, et si vieux que lorsque fut tué le Jarl Hakon le Grand, il vivait déjà à Nidarnes, à l'endroit même où le roi Olaf Tryggvason fonda plus tard la ville marchande de Nidaros (Throndheim) que nous connaissons encore aujourd'hui. Le prêtre Are vint, à l'âge de sept ans, chez Hal Thorarinson à Haukadal, et y resta quatorze ans. Hal était un homme de grand savoir doté d'une excellente mémoire. Il pouvait se rappeler le jour de son baptême par le prêtre Thangbrand, à l'âge de trois ans, un an avant que le Christianisme ne soit légalement institué en Islande. Are avait douze ans lorsque mourut l'évêque Isleif, et au moment de cette mort, quatre vingt années s'étaient écoulées depuis la chute d'Olaf Tryggvason. Hal mourut neuf ans après l'évêque Isleif, et avait presque atteint l'âge de quatre vingt quatorze ans. Hal avait commercé entre les deux pays, et avait bénéficié de ses relations avec le roi Saint Olaf, grâce auquel sa réputation avait grandi, et il était devenu un familier du royaume de Norvège. Il s'était installé à Haukadal à l'âge de trente ans, et y a vécu soixante-quatre ans, ainsi que nous le dit Are.

    Teit, un des fils de l'évêque Isleif, avait été élevé dans la demeure de Hal à Haukadal, et y résida lui-même plus tard. Il se chargea de l'enseignement du Prêtre Are, et lui donna des informations sur les évènements qu'Are consigna par la suite. Are obtint également nombre de renseignements auprès de Thurid, une fille de Snorri le Godi. Elle était instruite et intelligente, et se souvenait de son père Snorri, qui avait près de trente-cinq ans lorsque le christianisme fut introduit en Islande, et mourut un an après la chute du roi Saint-Olaf. Il n'est donc pas extraordinaire que le prêtre Are ait disposé de documentation au sujet des événements anciens survenus aussi bien ici, en Islande, qu'à l'étranger, car il était un homme curieux de ces renseignements, intelligent, et pourvu d'une très bonne mémoire, et ayant de plus beaucoup appris auprès d'anciens très sages.

    Car les chansons me semblent toujours plus dignes de confiance si elle sont chantées correctement et judicieusement interprétées.

     

    Heimskringla, Are Frode

    Sous la dictée de Snorri. C. Krohg.

     

    Heimskringla, Snorri Sturluson.                                                                                                                                                                Heimskringla, Snorri Sturluson. 


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  • ynglinga saga

     

    L'Ynglinga saga est particulièrement exemplaire de l'habileté de Snorri, chrétien, mais désireux de présenter tout de même l'ancienne religion sous un jour pas trop défavorable. On sent dans le texte une certaine sympathie pour ces traditions, sous couvert de neutralité. Sa relation des récits et anciennes légendes est en effet une synthèse de la mythologie classique, mais accommodée à la manière d'un historien évhémériste, arguments géographiques à l'appui. Et rejoint d'une certaine façon le déroulement généralement proposé aujourd'hui de la progression vers l'ouest et le nord des peuples des bords de la Mer Noire, puis de là dans le reste de l'Europe.

     

    Legend land,  par Leaves eyes

    ____________________________

     

    ynglinga saga

    ou l'histoire de la famille des Yngling 

    d'Odin à Rognvald, Seigneur de la Montagne.

     

    1- De la géographie des pays.

    L'orbe du Monde, où vit la race des hommes, est déchirée de nombreuses baies, de telle sorte que de vastes mers se répandent dans les terres depuis l'océan extérieur. Il est ainsi connu qu'une grande mer s'y engouffre de Narvesund1 jusqu'au pays de Jérusalem. Depuis cette mer, un long bras de mer s'étend vers le nord-est, nommé la Mer Noire, et délimite les trois régions du monde. La partie orientale se nomme Asie, et la partie occidentale est appelée par certains Europe, et par d'autres Enéa. Au nord de la Mer Noire s'étend Svithiod le Vaste, ou le Froid. Le vaste Svithiod est considéré par certains comme aussi grand que le Grand Serkland2, d'autres le comparent au Grand Pays Bleu3. La partie nord du Svithiod reste inhabitée à cause du froid et du gel, tout comme les régions du sud du Pays Bleu, brûlées par le soleil.

    Se trouvent au Svithiod de nombreuses races humaines, parlant nombre de langages différents. On y trouve des géants, on y trouve des nains, et aussi des hommes bleus, ainsi que toutes sortes de créatures étrangères. Y vivent des bêtes sauvages énormes, et des dragons terrifiants. Sur le versant sud des montagnes qui bordent toutes ces terres inhabitées coule à travers le Svithiod une rivière convenablement appelée Tanaïs, mais autrefois nommée Tanaquisl ou Vanaquisl, et qui se jette dans la Mer Noire. Le pays du peuple des bords du Vanaquisl a été dénommé Vanaland, ou Vanaheim. Et la rivière sépare les trois parties du monde, dont l'orientale est l'Asie, et l'occidentale l'Europe.

     

    ynglinga saga

    Carte du Vinland. Détail.

     

    2- Des peuples d'Asie

    Le pays à l'est du Tanaquisl en Asie est nommé Asaland, ou Asaheim, et la capitale de ce pays s'appelait Asgaard. Le chef de cette cité était nommé Odin, et c'était un haut lieu de sacrifice. La coutume locale était que les douze prêtres du temple conduisent les sacrifices, et aussi jugent les gens. Ils étaient nommés Diar ou Drotner, et le peuple tout entier les servait et leur obéissait. Odin était un grand guerrier qui avait voyagé longuement et fort loin, conquis de nombreux royaumes, et il avait tant de réussite que dans chaque bataille, la victoire était de son côté. Son peuple croyait que la victoire était son lot pour chaque bataille. Il avait l'habitude, lorsqu'il envoyait ses hommes au combat, ou pour n'importe quelle expédition, de poser sa main sur leur tête et d'appeler sur eux sa bénédiction. Alors ils étaient certains que leur entreprise réussirait. Ses hommes avaient également coutume, lorsqu'ils se trouvaient en danger sur terre ou sur les mers, d'invoquer son nom. Et ils pensaient qu'ils en obtenaient toujours réconfort et soutien, convaincus qu'ils étaient qu'une aide était proche partout où il se tenait.

    Souvent, il partait si loin qu'il restait plusieurs saisons en voyage.

     

    3- Des frères d'Odin.

    Odin avait deux frères, l'un nommé Vé, l'autre Vilje, et ils gouvernaient le royaume en son absence. Il arriva, une fois qu'Odin était parti très loin, et était resté si longtemps absent que le peuple d'Asie doutait qu'il revienne un jour, que ses frères prirent la décision de partager ses terres. Et tous deux prirent son épouse Frigg pour femme4. Odin revint peu de temps après, et récupéra son épouse.

     

    ynglinga saga

    Odin. G. Munthe.

     

    1 Gibraltar

    2 Afrique du Nord et moyen-orient.

    3 Afrique saharienne et sub-saharienne : blaland, bla signifiant bleu ou noir.

    4  Evocation de la polyandrie fraternelle, mode de mariage existant en Inde et dans l'Himalaya ?

    Voir aussi le Prologue de la Gylfaginning.

     

     ynglinga saga                                                                                                                                            ynglinga saga


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  • ynglinga saga

    Heimskringla, ynglinga saga

    Guerre entre Vanes et Ases. Karl Ehrenberg.

     

    4- De la guerre d'Odin contre les peuples du Vanaland

    Odin partit en guerre contre le peuple du Vanaland avec une grande armée. Mais ils étaient bien préparés, et défendirent leur pays, de telle sorte que la victoire resta indécise et que chacun ravagea les terres de l'autre, en y causant de grands dégâts.

     

    Heimskringla, Ynglinga saga, Ases, Vanes

    La première lance. C.E. Doepler

     

    A la longue, ils s'en lassèrent, et dans chaque camp, on convint d'une rencontre pour rétablir la paix, faire une trêve et échanger des otages. Le peuple du Vanaland envoya ses meilleurs hommes, Njord le Riche et son fils Frey. Les gens d'Asaland envoyèrent un homme nommé Hone, dont ils pensaient qu'il était convenable en tant que chef, car il était robuste et fort bel homme.
    Et avec lui, ils envoyèrent un homme d'une grande intelligence appelé Mimir. En échange, le peuple du Vanaland renvoya le plus sage des hommes de leur communauté, qui se nommait Kvase1.

    En arrivant chez les Vanes, Hone fut immédiatement considéré comme un chef, et Mimir le secondait par ses bons conseils en toute occasion. Mais lorsque Hone siégeait au Thing ou en toute autre réunion sans que Mimir fût à ses côtés, et qu'une question difficile était soulevée devant lui, il répondait toujours de la même façon : "- Que les autres donnent d'abord leur avis." Alors le peuple du Vanaland se dit que le peuple d'Asaland l'avait berné dans l'échange des otages. Ils prirent Mimir, le décapitèrent, et envoyèrent sa tête au peuple d'Asaland. Odin prit la tête, l'enduisit de toutes sortes d'herbes de façon qu'elle ne pourrisse pas, et chanta des incantations sur elle. Ainsi, il lui conféra le pouvoir de discuter avec lui, et il en apprit nombre de secrets.

     

    ynglinga saga, mimir                          ynglinga saga, mimir

    La mort de Mimir.                                                                                                             La source de Mimir.

     

    Odin fit de Njord et Frey des prêtres en charge du sacrifice, et ils devinrent Diar du peuple d'Asaland. Freya, fille de Njord, était prêtresse du sacrifice, et fut la première à enseigner l'art de la magie au peuple de l'Asaland, telle qu'elle était couramment pratiquée par le peuple du Vanaland. Lorsque Njord était en Vanaland, il avait épousé sa propre sœur, ainsi qu'il était autorisé par la loi. Et leurs enfants furent Frey et Freya. Mais dans le peuple d'Asaland, il était interdit de contracter un mariage avec des parents aussi proches.

     

    5- Odin partage son royaume. Où l'on parle de Gefion.

    Une longue barrière montagneuse qui va du nord-est au sud-ouest partage le vaste Svithiod des autres royaumes. Le sud de cette chaîne montagneuse n'est pas loin du pays des Turcs, où Odin avait de grandes possessions. En ce temps, les chefs romains allaient partout dans le monde, soumettant tous les peuples au leur. Et de ce fait, beaucoup de chefs s'enfuyaient de leurs domaines. Mais Odin étant doué de prescience, et de vision magique, il eut connaissance que sa postérité perdurerait s'il colonisait et habitait la moitié nord du monde. Il établit donc ses frères Vili et Vé à Asgaard, et lui-même, avec tous les dieux et nombre d'autres grands notables, s'exilèrent, tout d'abord vers l'ouest à Gardarike, puis vers le sud au pays des Saxons. Il eut de nombreux fils, et après avoir conquis un vaste royaume en Saxland, il y installa ses fils pour régner sur le pays. Lui-même partit vers le nord, vers la mer, et installa sa demeure dans une île nommée Odins en Finn. Puis il envoya Gefion à travers le détroit vers le nord pour découvrir de nouveaux pays. Et elle arriva chez le roi Gylfi, qui lui donna une terre équivalente à un passage de charrue. Elle se rendit ensuite à Jotunheim et eut quatre fils d'un géant, et les transforma en un attelage de bœufs. Elle les mit sous le joug pour labourer, et sépara un territoire du continent, l'envoyant dans l'océan, juste en face de Odins.

     

    ynglinga saga, gefion, gefjon

    Gefion guidant son attelage. Copenhague, Danemark.

     

    Cette terre fut appelée Zealand, et elle s'y installa et y résida par la suite. Skiold, un fils d'Odin, l'épousa, et ils habitèrent à Leidre. Où la terre fut labourée se trouve un lac ou une mer nommé Laage. Dans le pays des Suédois, les Fjords de Laage correspondent aux caps de Sjaelland.

     

    ynglinga saga

    Falaises de Sjaelland (Danemark)

     

    Bragi l'Ancien chanta à ce sujet :

    " Gefion loin de Gylfi emporta une terre

    Nouvelle à ajouter au royaume des Danes,

    Heureuse Gefion, labourant dans la buée

    S'évaporant de son attelage de bœufs.

    Sur leurs quatre têtes, huit étoiles à leur front,

    Brillaient lumineuses, tant qu'elle les guidait,

    Ôtant des terres neuves au continent profond

    Pour les adjoindre à la douce plaine de l'île."

    Lorsqu'Odin sut que la situation était prospère dans les terres à l'est de chez Gylfi, il s'y rendit, et Gylfi fit la paix avec lui, car il pensait qu'il n'avait pas les forces suffisantes pour affronter le peuple d'Asaland.

     

    ynglinga saga, gylfi

    Odin fait la paix avec Gylfi. Hugo Hamilton.

     

    Odin et Gylfi avaient usé de nombreux charmes et enchantements l'un envers l'autre, mais le peuple d'Asaland avait toujours eu le dessus. Odin tint sa résidence au bord du lac Maelare, à l'endroit maintenant nommé Vieille Sigtun. Là, il érigea un grand temple, où furent faits les sacrifices en vertu des coutumes du peuple d'Asaland. Il s'appropria pour lui-même la totalité de ce district et le nomma Sigtun. Il donna également des domaines aux prêtres du temple. Njord eut Noatun, Frey Upsal, Heimdall les Himinbergs, Thor Thrudvang, Balder Breidablik. Il avait offert à chacun un excellent établissement.

     

    ynglinga saga, niord, njord

    Njord à Noatun

     

    1  Pour l'origine légendaire de Kvasir, voir aussi les Skaldskaparmal.

     

     ynglinga saga                                                                                                                                      ynglinga saga


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