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Par Thordruna le 15 Juillet 2011 à 08:00
Alexander Borodine. La charge du Prince Igor.
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Alors ils entrèrent dans la halle du roi, et Atli disposa ses troupes pour la bataille, et les rangs étaient ainsi placés qu'ils y avait un mur entre eux et les frères.
"- Bienvenue ici, dit-il. Donnez-moi tout cet or qui est à moi de droit, puisque la richesse que posséda un jour Sigurd appartient aujourd'hui de droit à Gudrun."
Gunnar répondit : "- Tu n'obtiendras jamais cette fortune. Et tu affronteras aujourd'hui des hommes puissants, ou nous mourrons si tu veux traiter avec nous en combattant. Ah, tu as manigancé cette fête de main de maître, et cette main te vient de l'aigle ou du loup !"
"- Depuis longtemps, dit-il, j'ai dans l'esprit de vous ôter la vie, et de devenir maître de l'or, et de vous châtier pour cet acte honteux, par lequel vous avez trompé le meilleur de vos alliés. Mais à présent, je dois le venger."
Hogni répondit : "- Il est de peu d'utilité de mentir aussi longuement sur la raison de tes actes, en laissant le travail inachevé."
Et là-dessus, ils commencèrent à se battre durement, lançant l'assaut par des tirs.
Mais dans le même temps, ces nouvelles parvenaient à Gudrun, et lorsqu'elle en entendit parler, elle se mit très en colère, et jeta son manteau sur ses épaules, et courut accueillir les nouveaux venus, embrassant ses frères et leur montrant tous les signes d'affection, et ce furent les dernières salutations entre eux.
Gudrun accueille ses frères.
Alors elle dit : "- Je pensais vous avoir clairement conseillé de ne pas venir ici, mais personne ne peut composer avec son destin tel qu'il est décidé." Et elle ajouta : "- N'y a-t-il rien à faire pour rechercher la paix ?"
Mais répondirent sombrement et avec vaillance par la négative. Alors elle se rendit compte que les événements tournaient au désavantage de ses frères, et elle rassembla toute la vaillance de son cœur, ajusta une cotte de maille sur elle et prit une épée, puis se battit aux côtés de ses frères, et avança le plus possible comme le plus brave des guerriers. Et tous dirent d'une seule voix qu'ils n'avaient jamais vu une attitude plus digne que la sienne.
Maintenant, les hommes s'étaient rassemblés, et plus remarquable que tous les autres fut le combat de cette fratrie, et la bataille dura longtemps, jusqu'à midi. Gunnar et Hogni allaient droit à travers les guerriers d'Atli, et l'histoire raconte que le sang coulait comme un hydromel rouge. Les fils d'Hogni aussi se conduisaient valeureusement.
La bataille dans le château d'Atli. J. Gerhts.
Alors parla le roi Atli : "- Nous avons une grande armée, et parmi elle, de grands champions, et nombre d'entre eux sont déjà tombés, et si je suis navré que dix-neuf d'entre eux soient morts, six sont encore en vie".
Il se produisit alors une accalmie dans la bataille.
Alors parla le roi Atli : "- Nous étions quatre frères, et à présent je reste seul. J'ai contracté une intéressante alliance, et ai considéré qu'ainsi ma fortune en serait augmentée. J'ai eu une femme, belle et sage, à l'esprit élevé et pleine de cœur. Mais je n'ai pu obtenir aucune satisfaction de sa connaissance, car il n'y avait que peu d'harmonie entre nous, mais vous, vous avez tué ceux de mon sang, et m'avez spolié de terres et de richesses, et par votre plus grand crime avez tué ma sœur."
Hogni rétorqua : "- Pourquoi nous baratines-tu ainsi ? Tu as été le premier à rompre la paix. Tu as pris ma parente et l'a conduite à la mort en l'affamant, et tu l'as assassinée, et tu as pris ses richesses ; un acte honteux pour un roi ! Je trouve cela risible et grotesque que tu éprouves le besoin de faire de longs discours pour décrire tes peines. Plutôt remercier les dieux s'il t'arrive malheur."
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Par Thordruna le 21 Juillet 2011 à 08:08
Blood brothers (Brave new world), Iron Maiden.
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Attila. Hartmann Schedel.
Alors le roi Atli exhorta ses gens à attaquer férocement, et ils se battirent de plus belle. Mais les Gjuklings les assaillirent si durement que le roi Atli se replia dans la salle, et le combat se déroula à l'intérieur, et fut la plus furieuse de toutes les batailles.
Ce combat entraîna la mort de nombre d'hommes, mais à la fin, les frères eurent raison de tous les guerriers, et ils restèrent tous deux seuls debout sur leurs pieds, et beaucoup d'autres eurent encore à voyager vers Hel sous leurs armes. Puis d'autres encore tombèrent sur le roi Gunnar, et du fait du grand nombre d'hommes qui le saisirent, il fut capturé et mis aux fers. Puis Hogni continua à combattre, avec le plus courageux des cœurs et la plus grande vaillance. Et il mit à terre vingt des plus solides champions du roi Atli. Nombreux furent ceux qu'il jeta dans le feu qui brûlait au milieu de la halle, et tous furent d'avis qu'on avait rarement vu un tel homme. Mais à la fin, il fut plaqué au sol par plusieurs guerriers, et pris.
Alors le roi Atli dit : "- Est prodigieux le nombre de ceux qui ont rencontré leur destin face à lui ! Arrachez-lui le cœur, tel sera son sort !"
Hogni dit : "- Fais selon ta volonté. Je supporterai joyeusement ce que tu ordonneras contre moi. Et tu verras que mon cœur n'est pas apeuré, car j'ai déjà fait l'expérience de dures épreuves, et je me suis toujours accommodé de supporter tout ce qui peut éprouver un homme, tant que j'étais sauf. Mais à présent, je suis cruellement blessé, et il te revient, à toi seul, de régir nos relations."
Alors parla un conseiller du roi Atli : "- J'entrevois une meilleure idée encore. Prenons l'esclave Hjalli, et donnons du répit à Hogni. Car ce thrall est destiné à mourir, puisque plus il vit, moins il a de valeur."
L'esclave l'entendit, et se mit à hurler très fort, et s'enfuit, courant partout où il pensait trouver un espoir de protection, criant que c'était une décision dure pour lui, à cause de leur lutte et de leurs actes sauvages, et un jour funeste pour lui que celui où il allait être traîné vers la mort et arraché à la douceur de sa vie et à l'entretien des porcs. Mais ils le capturèrent, et tournèrent un couteau vers lui, et il supplia et brailla dès qu'il en sentit la pointe.
Alors Hogni parla comme rarement parle un homme qui est tombé dans la plus dure nécessité, car il demanda grâce pour la vie de l'esclave, et dit qu'il ne pourrait jamais oublier ces cris, et que c'était moins difficile pour lui de jouer sa partie jusqu'à la fin. Mais l'esclave n'avait reçu la vie que pour ce moment-là. Alors Gunnar et Hogni furent tous deux mis aux fers.
Puis le roi Atli s'entretint avec le roi Gunnar, et le somma de parler de l'or, de dire l'endroit où il se trouvait, s'il voulait la vie sauve.
Mais il répondit : " - Non, je veux d'abord voir le cœur sanglant d'Hogni, mon frère. "
Alors ils attrapèrent l'esclave à nouveau, et lui coupèrent le cœur, et l'amenèrent au roi Gunnar, mais il répondit :
" - Ce que je vois là, c'est le cœur lâche de Hjalli, si peu semblable au fier cœur de Hogni, car il tremble encore au moins pour moitié de ce qu'il tremblait lorsqu'il était dans sa poitrine. "
Alors les hommes prirent Hogni ainsi qu'Atli les en pressa, et lui arrachèrent le cœur, mais telle était la puissance de sa vaillance qu'il rit tandis qu'il souffrait un tel tourment, et tous s'émerveillèrent de sa valeur, dont fut toujours gardé le souvenir depuis.
Mort de Hogni. Porte de l'église d'Austad.
Alors ils le montrèrent à Gunnar, et il dit :
" - Le puissant cœur de Hogni, si peu semblable au faible cœur de Hjalli, car s'il tremble un peu à présent, tremblait bien moins lorsqu'il reposait dans sa poitrine ! Mais maintenant, Atli, tout comme nous mourons, tu devras mourir. Et maintenant, je suis seul à savoir où est l'or, car Hogni ne peut plus le révéler à présent. Cette question a taraudé mon esprit tant que nous vivions tous deux, mais j'ai maintenant à décider seul pour moi-même. Que la rivière Rhin règne sur cet or plutôt que les Huns ne puissent mettre la main dessus. "
Alors le roi Atli dit : "- Emmenez ce paysan au loin", et il en fut ainsi.
Mais Gudrun appela ses hommes, vint à Atli, et dit :
" - Que tout aille mal pour toi désormais, puisque tu as mal tenu ta parole envers moi ".
Alors Gunnar fut enfermé dans une fosse à serpents, et de nombreux vers rampaient auprès de lui, et ses mains étaient liées. Mais Gudrun lui fit parvenir une harpe, et son talent était tel qu'il en joua habilement, avec ses orteils, et il jouait si bien que certains qui l'entendirent crurent que c'était avec les mains. Et il joua avec tant de force et de pouvoir que tous les serpents finirent par s'endormir, sauf une vipère, grande et affreuse, qui glissa sur lui et planta ses crochets en lui jusqu'à frapper son cœur. Et c'est ainsi qu'avec grande hardiesse, il termina ses jours.
Gunnar dans la fosse aux serpents. Pierre de Gotland
Voir aussi l'Atlamol en Grolenzka, et l'Atlakvitha en Grolenzka.
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Par Thordruna le 25 Juillet 2011 à 08:49
Tyr, Another fallen brother (Valkyrja)
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Ensuite, le roi Atli pensa qu'il avait remporté une glorieuse bataille, et parla à Gudrun, en se moquant grandement d'elle, ou en prenant des airs supérieurs en sa présence.
"- Gudrun, dit-il, ainsi tu as perdu tes frères, et c'est toi-même qui a entraîné ça."
Elle répondit : "- Tu vis dans une agréable satisfaction, alors que tu as ordonné ces meurtres devant moi, mais peut-être le regretteras-tu, lorsque tu subiras ce qui va s'ensuivre. Et de tout ce que je possède, ce qui vivra le plus longtemps sera le souvenir de ton cœur cruel, et rien n'ira bien tant que je vivrai avec toi."
Il répondit et dit :
"- Faisons la paix entre nous. Je vais expier pour tes frères avec de l'or et des biens de valeur, autant que ton cœur en désirera."
Elle répondit :
"- J'ai longtemps été dure dans nos relations et maintenant je dis que tant que Hogni était encore vivant, tu aurait mieux fait de l'accepter. Dorénavant, jamais tu ne pourras jamais être pardonné par mon cœur pour mes frères. Mais le plus souvent, les femmes sont assujetties par votre puissance, à vous, les hommes. En vérité, toute ma famille est morte ou au loin, et il ne reste que toi pour régir ma vie. Alors mon conseil est que nous préparions une grande fête au cours de laquelle nous célébrerons les funérailles de mes frères, et celles de tes parents également."
Et elle se fit si douce et aimable dans ses manières et son discours, bien que d'autres pensées, en vérité, se développassent par en dessous, qu'il écouta joyeusement ses paroles, et crut en ses mots, tant elle avait rendu sa voix suave.
Alors Gudrun se chargea des funérailles pour ses frères, et le roi Atli pour ses hommes, et cette fête fut tout à fait superbe et grandiose.
Cependant, Gudrun n'oublia pas son deuil, mais le dissimula, pouvant ainsi œuvrer à un très grave méfait envers le roi. Et à la nuit tombée, elle prit avec elle les fils qu'elle avait donnés à Atli alors qu'ils jouaient sur le sol. Les enfants passèrent de la joie à la gravité et lui demandèrent ce qu'elle voulait faire avec eux.
"- Ne me le demandez pas, dit-elle, vous allez mourir, tous les deux !"
Alors ils répondirent : "- Tu peux faire de tes enfants ce que tu veux, nul ne peut t'en empêcher, mais c'est une honte pour toi que de commettre un tel acte."
Alors elle leur coupa la gorge.
Lorsque le roi demanda où étaient ses fils, Gudrun répondit :
"- Je vais te le dire, et réjouir ton cœur en te le contant. Car tu as fait surgir en moi une grande douleur en faisant exécuter mes frères. Alors écoute, et prête attention à mes explications et à mes actes. Tu as perdu tes fils, et leurs crânes sont devenus ces coupes sur la table, dans lesquelles tu as bu leur sang mélangé à du vin. Et j'ai pris leur cœurs, et les ai fait rôtir à la broche, et tu les as mangés."
Le roi Atli répondit : "- Tu es abominable d'avoir assassiné tes fils, et de m'avoir donné leur chair à manger, et il y a peu d'espace entre ton acte maléfique et le Mal."
Gudrun dit : "- Mon cœur aspirait à te faire le plus grand dommage possible. Mais jamais la mesure de malheur ne sera suffisante pour un roi tel que toi."
Le roi dit : "- Tu as commis les pires actes dont un homme puisse avoir à parler, et un terrible manque de sagesse sous-tend des desseins si effrayants. Il aurait mieux valu que tu sois brûlée sur un bûcher après avoir été lapidée à mort, parce qu'ainsi, tu aurais trouvé la voie que tu t'es épuisée à chercher ailleurs."
Elle répondit : "- Tu prédis ta propre mort, car une autre fin m'attend ".
Et ils échangèrent bien d'autres paroles furieuses.
Hogni avait un fils toujours en vie, le noble Niblung, dont le cœur était plein de rage contre le roi Atli. Et il fit savoir à Gudrun qu'il voulait venger son père. Elle agréa à ses mots, et ils tinrent conseil ensemble. Elle lui dit que ce serait une grande chose si ce projet pouvait aboutir.
Alors, une nuit où le roi était ivre, il se retira dans son lit, et lorsqu'il fut endormi vinrent auprès de lui Gudrun et le fils de Hogni. Gudrun prit une épée et la passa à travers la poitrine du roi Atli, et ils accomplirent l'acte tous les deux, elle et le fils de Hogni. Le roi Atli s'éveilla à cause de la blessure, et hurla :
"- Nul besoin de m'attacher ou de me sauver ! Qui, qui a commis cet acte ? "
Gudrun dit : "- Pour une part, c'est moi, Gudrun, et pour l'autre, le fils de Hogni. "
Atli dit : "- Il te convient fort mal de l'avoir fait, bien qu'il y ait des torts entre nous. Car tu m'as été donnée en mariage par la volonté de tes parents, et que j'ai versé le douaire pour toi. Oui, trente bons chevaliers, et autant de servantes, et nombre d'hommes en plus. Et tu n'étais pas encore satisfaite, alors que tu pouvais régner sur les terres qu'avait possédées le roi Budli. Et tu laissais très souvent ta belle-mère assise et en pleurs. "
Gudrun dit : "- Tu as dit beaucoup de mensonges, et je n'en tiens pas compte. Souvent, en effet, j'étais d'humeur maussade, mais tu y étais pour beaucoup. Bien souvent dans ta maison, les frères s'affrontaient, et le parent combattait le parent, et l'ami combattait l'ami, et des groupes se formaient les uns contre les autres. Les jours étaient meilleurs lorsque je vivais avec Sigurd, lorsqu'il tuait des rois, et s'emparait pour nous de leurs richesses, mais donnait la paix à qui la voulait, et lorsque les grands hommes se remettaient d'eux-mêmes entre nos mains, nous donnions des richesses à ceux d'entre eux qui les méritaient. Puis je l'ai perdu, et c'était si peu d'avoir à porter le nom de veuve. Mais ma plus grande douleur fut que je dus venir à toi, moi qui avais eu le plus noble de tous les rois, tandis que toi, tu n'as jamais rien pu ramener de la bataille que la pire part."
Le roi Atli répondit : " - Tes paroles sont parfaitement mensongères, et ces mots ne vont en rien améliorer notre sort à tous deux, car tout est à présent réduit à néant. Mais maintenant, traite-moi convenablement, et vêts mon cadavre de manière séante. "
" - Oui, cela, je le ferai, dit-elle, et je te ferai creuser une grande tombe, et construire pour toi un digne mausolée de pierre, et t'envelopper dans du lin clair, et prêter attention à tout ce qui est nécessaire ".
La mort d'Atli. J. Villeclère.
Alors il mourut, et elle tint sa parole. Puis ils mirent le feu dans la halle.
Gudrun met le feu. E. Coley Burne-Jones.
Lorsque les guerriers et les serviteurs de la demeure s'éveillèrent dans la peur et le tumulte, ils ne tâchèrent pas de contrôler le feu, mais se bousculèrent les uns les autres, et moururent ainsi. Alors ce fut le fin des jours du roi Atli et de tous ses gens.
Gudrun n'avait pas la volonté de vivre plus longtemps après ces actes ainsi accomplis, mais sans aucun doute, son dernier jour n'était pas encore arrivé.
Les Volsungs et les Gjukings, comme ont le raconte dans les histoires, ont été les plus courageux et les plus puissants de tous les hommes, ainsi que vous pouvez encore le voir écrit dans les chansons de l'ancien temps.
Mais à ce moment, avec ces événements tout juste racontés, tous ces malheurs étaient encore en suspens.
Voir aussi l'Atlamol en Grolenzka, et l'Atlakvitha en Grolenzka.
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