• Atlamol En Grönlenzka

    Atlamol En Grönlenzka

    Ce poème, ainsi que l'Atlakvitha en Grölenzku, aurait été rédigé au XIème siècle au Groenland (par des Islandais, donc), l'Atlakvitha étant postérieure d'une cinquantaine d'années à l'Atlamol. Il traite du voyage des frères de Gudrun chez leur sœur et Atli, et de ce qui en a résulté. Ils correspondent aux chapitres 34 et suivants de la Volsunga saga. 

     

    Atlamol En Grönlenzka

    La ballade groenlandaise d'Atli

    Traduction de la version anglaise de Bellows. 

     

     

    1- Ils sont nombreux, ceux qui savent / Comment autrefois les hommes

    Se réunirent en conseil. / Il n'en sortit rien de bon.

    Ils complotèrent en secret / Et en récoltèrent plus tard du malheur,

    Ainsi que les fils de Gjuki / Dont ils trahirent la confiance.

     

    2- Le destin des princes / Les a conduits à la mort

    Atli fut de mauvais conseil / Dans son impatience.

    Il abattit son rempart dévoué / Façonna sa propre douleur,

    Par la demande qu'il envoya bientôt / A ses parents de lui rendre visite.

     

    3- Sage était la femme / Usant volontiers de son savoir,

    Elle comprit parfaitement le sens / De ce qu'ils disaient en secret.

    Son cœur recélait / L'aide qu'elle pourrait accorder,

    Ils devraient naviguer en mer / Tandis qu'elle ne pourrait y aller.

     

    4- Elle dessina des runes / Mais Vingi les faussa,

    Messager de la haine, / Avant de les leur amener.

    Alors les guerriers voyagèrent bientôt, / Qu'Atli avait envoyés,

    Et vinrent à Limafjord / A la demeure des rois.

     

    5- Ils distribuèrent de la bière / Et allumèrent des feux,

    Ils ne pensaient pas à la malice / Des hôtes qui étaient arrivés.

    Ils acceptèrent les dons1 / Que leur fit le noble roi,

    Et les accrochèrent aux piliers, / Ne montrant aucune peur.

     

    6- Kostbera s'avança ensuite, / L'épouse de Hogni,

    Pleine de bonté, / Qui les accueillit tous deux.

    Et Glaumvor aussi était avenante, / La femme de Gunnar,

    Qui savait fort bien s'occuper / Des besoins des hôtes.

     

    7- Alors ils demandèrent à Hogni / S'il était plus enclin à venir,

    Et plus claire eût été la ruse / S'ils avaient été sur leurs gardes.

    Alors Gunnar promit / Qu'Hogni viendrait aussi,

    Et Hogni fit la réponse / Que son frère lui conseilla.

     

    8- Alors les hommes fameux amenèrent de l'hydromel, / Et la fête fut magnifique,

    Les cornes pleines à ras bord, / Et dura jusqu'à ce que les hommes soient ivres.

    …............ 

    Alors les épouses préparèrent / Leur lit pour passer la nuit.

     

    9- Savante était Kostbera, / Et habile en l'art runique,

    Elle put lire les lettres / A la lumière du feu.

    Mais rapidement sa langue / Claqua sur son palais,

    Tant lui semblait étrange / Leur sens qu'elle ne comprenait pas.

     

    10- Très bientôt dans son lit / Hogni la rejoignit

    ("Mais le sommeil vient mal / A la femme si sage ").

    La femme à l'âme pure rêva / Et elle ne cacha pas son rêve

    Au guerrier, la femme sage, et le lui raconta au réveil.

     

    11- "- Tu ne devrais pas partir, / Hogni, mais prêter attention à mon conseil.

    Les runes sont connues de peu, / Et déconseillent ton départ.

    J'ai lu les runes / Que ta sœur a écrites,

    Et cette fois la Lumineuse / Ne t'invite pas à venir.

     

    12- Je me demande vraiment, / Mais je ne peux le voir avec précision,

    Pourquoi cette femme sage / A tracé des runes si folles.

    Mais il me semble que le sens caché / Qui réside dessous

    Est que vous serez tous deux tués / Si vous vous rendez là-bas.

    Mais elle a omis une rune, / Ou un autre l'a modifiée.

     

    Hogni dit :

    13- Toutes les femmes sont peureuses. / Je ne ressens pas ceci,

    Et ne pense pas trouver du malheur / Que je ne sache bien vite venger.

    Le roi veut maintenant nous donner / Du brillant or rouge.

    Je n'ai aucune peur / Bien que je connaisse le danger.

     

    Kostbera dit :

    14- Tu voyageras vers le danger, / Si tu t'entêtes à partir là-bas,

    Car j'ai rêvé, Hogni, / Et ne te cacherai rien,

    De tout le mal que ton voyage amènera, / Si mes craintes s'avèrent.

     

    15- J'ai vu ton couvre-lit / Brûler dans les flammes,

    Et le feu exploser / A travers les murs de ma maison. "

    Hogni dit :

    "- Tes tentures de lin / N'ont que peu de valeur

    Elles seront bientôt brûlées, / C'est pourquoi tu as vu le couvre-lit. "

     

    Kostbera dit :

    16- "- J'ai vu entrer un ours / Il a brisé les piliers,

    A brandi ses griffes / Et nous fûmes effrayés.

    De sa gueule, il a saisi nombre d'hommes / Et notre force n'a servi à rien,

    Et le tumulte était terrible, / Et il était immense."

    Hogni dit :

    "Une tempête se prépare, / Et sauvage croît rapidement.

    Rêver d'un ours polaire / Présage d'un coup de vent d'est."

     

    Kostbera dit :

    18- "- J'ai vu voler un aigle du destin / A travers la maison,

    Notre sort est funeste / Car il nous éclaboussa de sang.

    (Ses plumes étaient noires / Du sang dont il était couvert.)

    Je crains le mal / De l'esprit d'Atli."

     

    Hogni dit

    19- "- Ils vont bientôt pratiquer l'abattage,/ Et nous verrons du sang,

    Souvent, cela signifie des bœufs / Lorsqu'on rêve d'aigles.

    Le cœur d'Atli est sincère, / Quoi que tu aies rêvé."

    Puis ils gardèrent le silence, / Et ne dirent rien de plus.

     

    20- Ceux de haute naissance s'éveillèrent, / Et eurent la même conversation,

    Lorsque Glaumvor raconta / Comment elle avait rêvé dans la terreur.

    ….................  / ….......... Gunnar

    Deux routes à emprunter.

     

    Glaumvor dit :

    21- "- J'ai véritablement vu une potence / Et tu partais à ta pendaison.

    Des serpents ont mangé ta chair, / Et je t'ai trouvé encore vivant.

    …...........................

    Le châtiment des dieux s'est abattu. / Maintenant dis ce que cela augure.

     

    22- J'ai vu une épée sanglante / Sortir de tes vêtements,

    Un tel rêve est dur / A dire à un époux,

    Une lance transperçait, / Il me semble, ton corps,

    Et à ta tête et à tes pieds, / Des loups hurlaient."

     

    Gunnar dit :

    23 "- Les chiens sont en train de courir, / Et on entend leurs aboiements sonores,

    Et souvent le hurlement des chiens / Suit le vol des lances."

     

    Glaumvor dit :

    24- "- J'ai vu courir une rivière / Sur toute la longueur de la salle,

    Rugissante, rapide, / Balayant les bancs sur son passage,

    Se brisant sur les pieds / De vous les deux frères,

    Mais l'eau ne baissait pas. / Cela doit avoir un sens.

     

    25- J'ai rêvé que venaient ici, / Pendant la nuit, des femmes mortes,

    Aux vêtements sinistres, / Et qui te cherchaient.

    Elles t'ordonnèrent de venir vivement / T'installer sur leurs bancs,

    Et rien, il me semble, / Ne peut s'opposer aux Nornes."

     

    Gunnar dit :

    26- "- Tes paroles viennent trop tard, / Car il est décidé

    Et je ne peux revenir sur le voyage, / C'est une décision prise,

    Même si apparemment / Nos vies doivent être courtes."

     

    27- Puis le jour lumineux se leva / Et les hommes étaient prêts,

    Et ils s'étaient dit les uns aux autres / Qu'ils se protégeraient entre eux.

    Les guerriers étaient cinq / Et leurs suivants deux fois plus.

    Leurs esprits étaient sans sagesse.

     

    28- Snævar et Solar / Ils étaient fils d'Hogni,

    Il était nommé Orkning / Celui qui vint avec les autres,

    Content était l'arbre au bouclier, / Le frère de Kostbera.

    Les bellement pontés partirent, / Et jusqu'à ce que le fjord les sépare,

    Ils essayèrent de les retenir de toutes leurs forces, / Mais les autres ne les entendaient pas.

     

    29- Alors Glaumvor parla, / L'épouse de Gunnar,

    Et dit à Vingi, / Ce qui lui semblait sage :

    "- Je ne suis pas sûre / Que tu méritais notre bienvenue,

    Car ta venue est bien mauvaise, / Si du malheur devait s'ensuivre."

     

    30- Alors Vingi jura, / Et fourbes furent ses paroles,

    (Le mal fut évident / Lorsqu'il se mit à parler) :

    "- Que les géantes me prennent / Si je vous ai menti,

    Et la potence de même, / Si j'ai eu des pensées hostiles."

     

    31- Alors Bera prit la parole, / Et sa pensée fut loyale,

    …............. 

    "- Puissiez-vous naviguer heureux, / Et être victorieux,

    Pour voyager comme je vous le souhaite, / Puisse votre chemin n'être pas entravé. "

     

    32- Alors Hogni répondit / - Il chérissait sa famille -,

    "- Gardez courage, vous, femmes sages, / Quoiqu'il arrive.

    Quoi que beaucoup en disent, / Le mal est souvent puissant,

    Et les mots ne peuvent rien faire / Pour ramener quelqu'un à la maison."

     

    33- Ils se regardèrent tendrement / Jusqu'à ce que chacun suive son chemin,

    Alors, au gré du sort incertain, / Leurs voies se séparèrent.

     

    34- Ils ramèrent fort vigoureusement / Et la quille se fendit en deux,

    Leurs dos souffrirent aux rames, / Et leur force était farouche.

    Les dames de nage en furent brisées, / Et les chevilles de bois cassées,

    Mais pas le navire qu'ils menaient si vite / Avant qu'ils ne le quittent.

     

    35- Il ne fallut pas longtemps après, / Je dois raconter la suite,

    Pour qu'ils parviennent à la demeure / Qu'autrefois possédait Atli.

     

    atlamol, edda poétique

    Gudrun et Atli regardent arriver Gunnar. F. Staffen.

     

    Les portes résonnèrent haut, / Lorsqu'Hogni les cogna.

    Vingi dit alors des paroles / Qu'il aurait mieux fait de taire.

     

    36- "- Partez loin de cette maison / Car cette entrée est trompeuse,

    Je devrais bientôt vous brûler, / Vous êtes bien pris.

    Je vous ai aimablement demandé de venir, / Mais c'était un discours fourbe,

    Maintenant je vous prie de partir, / Pendant que j'érige vos gibets."

     

    37- Alors Hogni fit une réponse /- Son cœur fléchissait peu -,

    Et il ne craignait rien / De ce que le destin lui réservait :

    "- Ne cherche pas à nous effrayer, / Tu n'y parviendras pas.

    Si tu en dis plus, / Pire sera ton sort."

     

    38- Alors ils frappèrent Vingi, / Et l'envoyèrent en enfer,

    Ils le découpèrent à la hache / Tandis qu'il rendait le dernier souffle.

     

    39- Atli rassembla ses hommes, / Ils se hâtèrent, vêtus de mailles

    Et vinrent déjà tout prêts / Et entre eux se trouvait la cour.

     

    40- Puis ils se mirent à parler, / Et leurs mots furent pleins de colère :

    "- Depuis longtemps nous avons dressé des plans / Pour vous tuer au plus tôt."

     

    Hogni dit :

    41- "- Il importe peu / Que vous ayez préparé cela depuis longtemps.

    Car vous attendez sans armes, / Et nous avons abattu un des vôtres,

    Nous l'avons envoyé en enfer, / Celui qui était des vôtres."

     

    42- Alors leur colère fut féroce / En entendant ces paroles.

    Leurs doigts furent vifs / A saisir les cordes d'arc,

    Et à tirer avec vigueur, / Protégés par leurs boucliers.

     

    43- Dans la maison circula la nouvelle / Que dehors les héros

    Combattaient devant la halle. / On entendit un thrall le dire.

    Sombre fut alors Gudrun, / Triste lorsqu'elle l'entendit

    Et elle jeta autour d'elle / Tous ses beaux colliers

    (Elle lança l'argent / Et les anneaux se brisèrent).

     

    44- Puis elle sortit / Elle ouvrit les portes à la volée,

    Elle avança sans peur / Et accueillit les hôtes.

    Elle alla vers les Niflungs / - C'était son dernier salut -

    Dans son discours s'entendait la vérité, / Et elle souhaitait beaucoup parler.

     

    45- "- Pour votre sécurité, j'ai cherché / A vous faire rester à la maison.

    Nul n'échappe à son destin, / Et vous êtes venus ici."

    Elle demanda fort sagement / Si la paix était possible,

    Mais ils ne voulurent rien écouter, / Et tous dirent "non".

     

    46- Alors la bien-née vit / Combien leur combat était difficile,

    Avec un grand courage, / Elle rejeta son manteau.

    Elle saisit son épée cachée / Pour sauvegarder la vie de ses parents,

    Et ses mains ne furent pas douces / Dans le vif de la bataille.

     

    Gudrun, edda poétique

    Gudrun

     

    47- Alors la fille de Gjuki / Jeta deux guerriers à bas,

    Elle tua le frère d'Atli, / Et ils l'emportèrent au loin.

    (Elle se battit si farouchement / Qu'elle lui coupa les pieds).

    Elle en frappa un autre / De sorte qu'il ne put rester debout,

    Et l'envoya en enfer, / Jamais ses mains ne tremblèrent.

     

    48- Immense fut la célébrité / Du combat qu'ils livrèrent,

    Ce fut le plus grand des exploits / Des fils de Gjuki.

    On raconte que les Niflungs, / Tant qu'ils vécurent,

    Se battirent vaillamment avec leurs épées, / Fendirent les cottes de mailles,

    Et taillèrent les heaumes, / Car leur cœurs étaient sans peur.

     

    Bataille dans le château d'Atli. F. Stassen.

    Bataille dans le château d'Atli. F. Stassen.

     

    49- Ils combattirent toute la matinée, / Jusqu'à ce que brille la mi-journée

    (Pendant la tombée de la nuit aussi / Et au lever du jour)

    A la fin du combat / Le sol ruisselait de sang,

    Avant qu'ils ne tombent, dix-huit / De leurs ennemis avaient été tués

    Par les deux fils de Bera / Et leur frère de même.

     

    50- Alors parla le guerrier, / Dans sa folle colère :

    "- Ceci est difficile à voir / Ainsi que tout ce que tu fais.

    Avant nous étions trente, / Nous thanes, avides de bataille,

    Maintenant il n'en reste que onze, / Et le vide est immense.

     

    51- Nous étions cinq frères / Lorsque nous perdîmes Budli,

    Maintenant Hel en a la moitié / Et deux gisent ici, frappés.

    J'ai été un grand souverain / - Il ne faut pas cacher la vérité -

    D'une femme prônant le meurtre, / Je ne pouvait attendre que peu de joie.

     

    52- Nous sommes moins nombreux à présent / Depuis que tu me l'as donnée,

    Maintenant tous mes parents sont partis, / Je suis dépouillé de mon or.

    Non, et pire, tu as envoyé / Ma sœur en enfer."

     

    Gudrun dit :

    53- "- Ecoute moi, Atli, / La première malveillance est tienne.

    Tu a pris ma mère, / Et l'a assassinée pour de l'or.

    Tu as fait mourir de faim / La fille de ma sœur en prison.

    Raconter tes chagrins / Fait l'effet d'une blague,

    Et je trouve bon / Que ces douleurs t'atteignent."

     

    Atli dit :

    54- "- Allez maintenant, guerriers, / Et augmentez la peine

    De cette femme si belle, / Car je verrais cela avec joie.

    Que votre bataille soit si féroce / Que Gudrun en pleure,

    Car je verrais joyeusement / Toute sa joie perdue.

     

    55- Saisissez-vous d'Hogni, à présent, / Et coupez-le au couteau,

    Enlevez-lui le cœur, / Hâtez-vous de le faire.

    Et Gunnar au cœur noir / Nous le pendrons au gibet,

    Nous devons le faire vite, / Et le jetterons aux serpents."

     

    Hogni dit :

    56- "- Fais ce que tu veux à présent, / Je l'attends avec joie,

    Vous me trouverez brave, / J'ai affronté pire auparavant.

    Nous vous avons tenu à distance / Tant que nous nous battions intacts,

    Mais maintenant nous sommes blessés, / Et tu peux agir à ta guise."

     

    51- Alors parla Beiti, le héraut d'Atli. / "- Prenons plutôt Hjalli,

    Et épargnons Hogni ! / Tuons le paresseux,

    Il est fait pour la mort, / Il a vécu trop longtemps,

    Et les hommes le traitent de fainéant."

     

    58- Effrayé, le gardien des marmites / S'enfuit ici et là,

    Et fou de terreur, / Escalada les murs.

    "- Cette bataille est mauvaise pour moi, / Car je paie pour votre férocité,

    Et triste est ce jour / Où je dois mourir, laissant mes porcs,

    Et toutes ces bonnes victuailles / Que j'avais autrefois."

     

    59- Ils saisirent le cuisinier de Budli / Et s'approchèrent avec les couteaux,

    L'esclave effrayé hurla / Avant d'en sentir le tranchant.

    Il était prêt, cria-t-il, / A bien nettoyer la cour,

    A faire les plus basses besognes, / S'ils voulaient bien épargner sa vie.

    Hjalli serait heureux / S'il avait la vie sauve.

     

    60- Alors Hogni fut volontaire, / Et fort peu l'auraient fait,

    Pour parler pour l'esclave, / Pour qu'il puisse partir en sécurité.

    "- Je trouverais préférable / De sentir sur moi cette lame,

    Pourquoi devons-nous supporter / Plus longuement ces couinements."

     

    61- Alors ils saisirent le brave. / Aux guerriers courageux

    Nulle chance ne fut laissée / De différer leur destin.

    Hogni rit à voix haute, / Et tous les fils du jour l'entendirent,

    Tant il était vaillant, / Bien qu'il souffrît beaucoup.

     

    62- Gunnar saisit une harpe, / En joua de ses orteils,

    Il en joua si bien, / Que toutes les femmes pleurèrent,

    Et que les hommes, les justes, / En l'entendant, se lamentèrent.

    Sa musique fut si haute / Que les poutres se fendirent.

     

    La mort de Gunnar. F. Stassen.

    La mort de Gunnar. F. Stassen.

     

    63- Alors les héros moururent / Avant que le jour ne se lève.

    Ils laissèrent leur célébrité, / Qui laisserait de nobles traces.

    (Peu d'hommes plus braves / Pourront être trouvés sur terre,

    Et peu d'hommes à l'âme plus haute / Naîtront un jour dans le monde.)

     

    64- Tout puissant apparut Atli / En se tenant au-dessus d'eux,

    Il blâma la femme sage, / Et lui reprocha ses paroles.

    "- C'est le matin, Gudrun. / Maintenant tes très chers doivent te manquer

    Mais c'est en partie ta faute, / Et en partie celle du hasard."

     

    Gudrun dit :

    65- "- Tu es joyeux, Atli, / Lorsque tu parles méchamment,

    Mais la douleur est tienne, / Si tu pouvais le voir.

    Je peux te dire / Quel sera ton lourd héritage,

    Et que le chagrin ne te quitteras plus / A moins que je ne meure."

     

    Atli dit :

    66- "- Je ne suis pas dénué de culpabilité. / Je dois trouver un moyen,

    C'est la meilleure solution, / - Souvent nous fuyons le meilleur -

    De te consoler avec des esclaves / Avec des gemmes belles à voir,

    Avec de l'argent blanc de neige, / Que tu pourras choisir toi-même."

     

    Gudrun dit :

    67- " N'aies aucun espoir avec ça, / Je ne prendrai pas tes cadeaux,

    J'ai repoussé des compensations / Alors que mes peines était moindres.

    Je semblais sombre autrefois, / Mais je vais devenir funèbre,

    Rien ne me semblait aussi dur / Lorsque Hogni vivait encore.

     

    68- Nous avons passé notre enfance / Dans la même maison,

    Nous avons joué à de nombreux jeux, / Et grandi dans les bosquets.

    Et Grimhild nous avait donné / De l'or et des colliers,

    Tu ne pourras jamais offrir réparation / Pour le meurtre de mes frères,

    Ni m'amener à penser / Que c'était une bonne chose.

     

    69- Mais la férocité des hommes / Dirige le sort des femmes,

    La cime de l'arbre s'incline bas / S'il perd ses feuilles,

    L'arbre se renverse / Si ses racines sont coupées sous lui.

    Maintenant, tu vas pouvoir, Atli, / Tout régenter ici-bas."

     

    70- Bien léger était le guerrier / Qui aurait eu confiance en elle,

    Car sa ruse était évidente / Pour qui était sur ses gardes.

    Mais Gudrun était habile / Lorsqu'elle parlait avec rouerie,

    Elle rendait son regard aimable, / Et jouait avec deux boucliers.

     

    71- Elle amena alors la bière / Pour la fête de funérailles de ses frères,

    Et Atli ordonna un festin / Pour ses compagnons abattus.

    Ils ne parlèrent pas plus, / Le repas fut préparé,

    Bientôt les hommes furent assemblés, / Avec maints rugissements.

     

    atlamol, edda poétique 

    Le festin funéraire.

     

    72- Alors elle décida, amère, / De menacer la race de Budli,

    Et de prendre sur son époux / Une terrible vengeance.

    Elle appela les petits, / Les installa sur un billot.

    Les fiers enfants avaient peur, / Mais leurs larmes ne coulèrent pas.

    Ils vinrent dans les bras de leur mère, / Et lui demandèrent ce qu'elle voulait.

     

    Gudrun dit :

    73- "- Non, ne m'en demandez pas plus. / Je dois vous tuer tous les deux,

    Car depuis longtemps j'ai voulu / Vous voler vos vies."

    Les garçons dirent : / "- Tue tes fils si tu le veux,

    Car nul ne l'empêchera, / Brève sera la colère

    Si tu agis ainsi."

     

    74- Alors la triste femme les tua tous les deux, / Jeunes frères,

    Son acte fut très difficile à accomplir, / Lorsqu'elle leur coupa la tête.

    Atli fut désireux de savoir / Où ils avaient disparu,

    Les garçons loin de leurs jeux, / Car il ne les voyait nulle part.

     

    Gudrun dit :

    75- "- Je dois affronter mon destin / En disant tout à Atli,

    La fille de Grimhild / Ne te célera rien.

    Tu n'auras pas de joie, Atli, / Si tu écoutes tout,

    Un grand chagrin s'est éveillé / Lorsque tu as tué mes frères.

     

    76- J'ai fort peu dormi / Depuis l'heure où ils furent mis à mort,

    Sinistres étaient mes menaces, / Et maintenant, je te prie de t'en rappeler.

    Tu as dit que c'était le matin / - Je ne m'en rappelle que trop bien -

    Maintenant le soir est venu, / Et tu as posé cette question.

     

    77- Maintenant, tu as perdu / Tes deux fils...

    …...........

    Alors que tu n'aurais jamais du le faire. / Tu as eu comme coupes à bière

    Les crânes de tes fils, / Et la boisson que je t'ai servie

    Etait mélangée à leur sang.

     

    78- J'ai coupé leurs cœurs, / Et les ai cuits à la broche,

    Je te les ai amenés, / Et les ai désignés comme viande de veau.

    Toi seul en as mangé, / Et il n'en est rien resté,

    Tu mordais goulûment / Et tes dents ne chômaient pas.

     

    79- Tu sais maintenant ce qu'il est advenu de tes fils. / Peu souffrent de plus de chagrin.

    Je t'ai dit ma culpabilité, / Ça ne me donnera jamais la gloire."

     

    Atli dit :

    80- "- Tu as été macabre, Gudrun, / En un acte si grave,

    Mélanger ma boisson / Au sang de mes fils.

    Tu as tué tes propres parents, / Cela doit te sembler terrible,

    Et moindre pour moi / Parmi les chagrins que tu me laisses."

     

    Gudrun dit :

    81- "- Ce que je voudrais encore plus / C'est te tuer toi-même,

    Ils sont rarement sujets au chagrin, / Ceux qui sont comme toi.

    Tu as fait des folies à la fin / Telles qu'on n'en peut trouver

    Dans tout le monde des hommes, / Une telle déraison.

    Maintenant qu'enfin / Nous avons appris ce que tu as perpétré,

    Ce grand malheur qui t'a frappé, / Et que tu as fait la fête pour ta propre mort."

     

    Atli dit :

    82- "- Ils vont te brûler dans le feu, / Après t'avoir lapidée,

    Et tu auras ainsi ce que tu mérites, / Ce que tu as toujours recherché."

    Gudrun dit :

    "- C'est pour toi que tu formuleras / Ces vœux au matin,

    Je voyagerai d'une mort plus délicate / Vers une lumière autre."

     

    83- Ensemble ils s'assirent / Et macabres étaient leurs pensées,

    Hostiles leurs paroles, / Et ils n'avaient aucune joie à être ensemble.

    En le Hniflung s'accrût la haine, / Il avait de grands projets.

    Pour Gudrun, sa colère contre Atli / Avait été révélée.

     

    84- Dans son cœur revenait toujours / Le destin de Hogni,

    Elle lui dit qu'il serait bien / Que la vengeance soit accomplie.

    Ainsi fut tué Atli, / Il n'eut pas longtemps à attendre,

    Le fils de Hogni le tua, / Aidé de Gudrun elle-même.

     

    85- Alors le guerrier parla, / En s'éveillant de son sommeil,

    Et sut aussitôt que pour sa blessure, / Les pansements ne pourraient rien :

    "- Dis-moi maintenant la vérité : / Qui a tué le fils de Budli ?

    Je suis mortellement frappé, / Et je n'ai plus aucun espoir."

     

    Gudrun dit :

    86- "- Elle ne t'a jamais caché ses actes, / La fille de Grimhild,

    Et je revendique la culpabilité / De ce qui met fin à ta vie,

    Ainsi que le fils de Hogni. / C'est pourquoi tes plaies saignent.

    Atli dit :

    "- Tu a réussi ton meurtre, / Aussi insensé que cela semble.

    Il est mal de trahir l'ami / Qui en toi avait confiance.

     

    87- Je suis allé sans joie / Demander ta main, Gudrun,

    Dans ton célèbre veuvage, / Mais des hommes importants t'avaient recommandée.

    Ma conviction n'a pas été démentie, / Ainsi que nous l'avons appris.

    Je t'ai ramenée chez moi, / Et nombre d'hommes avec nous.

     

    88- Ils étaient tous des plus nobles, / Lorsque nous voyageâmes autrefois,

    Nous étions hommes d'honneur, / Des héros de valeur.

    Nous avions beaucoup de bétail, / Et grande prospérité,

    Une abondante richesse / Dont beaucoup profitaient.

     

    89- A toi, fameuse, j'ai offert en cadeau de mariage / De magnifiques joyaux,

    Je t'ai donné trente esclaves, / Et sept servantes.

    C'était t'honorer par de tels dons, / Et l'argent ne manquait pas non plus.

     

    90- Mais tout a semblé pour toi / Sans aucune valeur,

    Tandis que s'étendait devant toi / Les terres que Budli m'a léguées.

    Tu œuvrais en secret / A ce que je n'obtienne pas le trésor.

    Très souvent, tu as fait / Pleurer ma mère.

    Je n'ai trouvé aucune joie matrimoniale / Ni la plénitude du cœur."

     

    Gudrun dit :

    91- "- Tu mens à présent, Atli, / Quoique je n'y attache que peu d'importance.

    Si j'ai rarement été aimable, / Tu as toujours été cruel.

    Jeune, tu t'es battu contre tes frères, / Vos querelles vous menaient aux mains,

    Et la moitié est partie en enfer / Parmi les enfants de ta maison,

    Et tout fut détruit / De ce qui aurait pu être bon. 

     

    92- Mes deux frères et moi / Avions l'âme brave,

    Lorsque nous gagnâmes des terres, / Et qu'avec Sigurd nous voyagions.

    Nous naviguions rapidement, / Chacun pilotant son navire,

    Et nous rencontrâmes notre destin / En venant vers l'est.

     

    93- Nous avons d'abord tué le roi, / Et pris ses terres,

    Les princes nous ont servi, / Car ils craignaient un sort semblable.

    Des forêts nous avons rappelé / Ceux qui n'étaient pas des condamnés,

    Et rendîmes riches un grand nombre / De ceux qui étaient laissés pour compte.

     

    94- Et puis le roi des Huns fut tué, / Et bientôt, toute joie s'évanouit,

    Dans sa peine, sa veuve, / Si jeune, resta à pleurer.

    La peine semblait alors pire / Que rejoindre la maison d'Atli,

    Mon époux était un héros, / Et dure fut sa perte.

     

    95- Tu n'es jamais revenu du Thing / Ainsi que nous l'avons entendu,

    Après avoir gagné tes procès / Ou combattu des guerriers.

    Tu étais si accommodant, / Ta volonté n'était jamais inflexible,

    Tu a souffert en silence / …..... "

     

    Atli dit :

    96- "- Tu mens à présent Gudrun, / Mais cela nous apportera

    Peu de bien à tous deux, / Car nous avons tout perdu.

    Mais Gudrun encore une fois, / Serais-tu assez aimable,

    Pour notre honneur à tous les deux, / De me ramener chez moi. "

     

    Gudrun dit :

    97- "- J'achèterai un navire, / Et un cercueil bien coloré,

    Je blanchirai bien le linceul / Dans lequel envelopper ton corps,

    Pour tout je ferai attention / Comme si nous étions chers l'un à l'autre."

     

    98- Alors Atli mourut, / Et le malheur de ses héritiers s'accrut.

    La bien -née fit / Comme elle lui avait promis.

    Alors Gudrun envisagea / D'aller à sa propre mort,

    Mais elle dut attendre encore, / Et c'était longtemps avant qu'elle ne meure.

     

    99- Bienheureux soit celui / Qui a une telle descendance,

    Ou des enfants si vaillants / Que ceux qu'eut Gjuki.

    Que vive à jamais, / Par toute la terre,

    Leur valeur héroïque, / Dont chacun doit entendre parler.

     

    atli, edda poétique

    Portrait d'Attila.

     

    1 Armes et boucliers

     

     Atlamol En Grönlenzka                                                                                                                                  Atlamol En Grönlenzka


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