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Homeward shores, Falkenbach
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LX. "- Quels sont les noms de la mer ?
"- Elle est nommée Océan, Originelle, Hivernale, Vent, Profondeur, Route, Canal, Sel, Lac, Lointaine.
Comme chanta Arnorr, et comme nous l'avons écrit précédemment :
Qu'on écoute comment le Roi des Comtes,
A la pensée hardie, rechercha la Mer,
L'irrésistible gouvernant
Ne faillit pas en s'opposant à l'Originelle.
Elle est ici nommée Mer, et également Originelle.
Océan, comme chanta Hornklofi :
Il pousse le soutien du gaillard d'avant
Et l'esquif sur l'Océan.
Dans les vers suivants, elle est aussi nommée Lac : ainsi chanta Einarr :
Le Lac baigne le vaisseau,
Où la mer clapote contre chaque flanc,
Et les brillantes girouettes crépitent ;
Le ressac lave les coursiers du flot.
Elle est ici appelée Flot également.
Ainsi chanta Refr, ainsi qu'il a été noté plus haut :
L'épouse des eaux froides de l'Hivernale
Précipite l'ours des câbles enroulés
Dans les larges mâchoires d'Ægir
Là où les flots coléreux se brisent.
Profondeur, comme chanta Hallvardr
Le manipulateur d'épée ordonne que soit pointée
La proue du hardi coursier-nef
En direction de la ceinture
De toute terre, la Profondeur aquatique.
Route, comme ici :
Dans notre course loin des terres nous glissâmes ;
Sur la Route, vers la côte de la Finlande :
J'ai vu depuis le Chemin du navire, vers l'est,
Briller les luisantes landes.
Canal, comme chanta Egill
J'ai navigué sur le Canal
Vers l'ouest ; Je portais
La mer du cœur d'Odin,
Ainsi elle me resta acquise.
Océan, comme chanta Einarr :
Plusieurs fois par jour, le froid Océan
Eclabousse les planches sombres du pont
Au-dessous du Prince plein de grâce ; et la tempête de neige
Ride la ceinture de Mona.
Sel, comme chanta Arnorr
Le vaillant roi laboura le Sel
Depuis l'est avec la coque chargée de glace ;
Les tempêtes brunes rejetèrent le Donateur
De l'or du ressac vers Sigtun.
La lointaine, comme chanta Bölverkr :
Tu as fait venir de la claire Norvège
L'impôt de la prochaine saison,
Avec les navires du Ressac Rugissant,
Tu as fendu la Lointaine ; la mer pleuvait sur le pont.
Ici, la mer est aussi nommée ressac rugissant.
La Large, comme chanta Refr :
Le coursier des haubans prit en son sein
La demeure des planches, au bec ridé,
Et jeta sur la Large
Sa coque dure ; le bois souffre.
La Sombre, comme chanta Njall le Brûlé :
Nous écopions tous les seize, ma Dame,
Dans les quatre chambres de rame, mais la déferlante augmentait :
La Sombre passait par-dessus
La coque du navire ballotté.
Il y a d'autres noms pour la mer, et il est correct d'utiliser des périphrases utilisant l'or et les navires.
Il est dit que Ran était l'épouse d'Ægir, ainsi qu'il est écrit ici :
La rage de la Profonde fusa jusqu'au ciel,
La mer jaillit avec une puissance terrifiante :
Il me semble que nos mâts coupèrent les nuages.
La Route de Ran montait en flèche jusqu'à la lune.
Les filles d'Aegir et Ran sont neuf, et leurs noms ont été donnés précédemment: Himinglæva1, Dúfa2, Blódughadda3, Hefring4, Udr5, Hrönn6, Bylgja7, Dröfn8, Kólga9
Einarr Skulason nota le nom de six d'entre elles dans cette strophe, qui commence par :
Himinglaeva agite rudement
Et vivement les vagissements de la mer.
Vague Creuse, comme chanta Valgardr :
L'écume repose dans le lit de la mer
Gonflée par le vent, la profonde joue,
Et les vagues creuses éclaboussaient
L'effrayante tête des navires de guerre.
Flots, comme chanta Ottar le Basané :
Tu as fendu avec le gouvernail raboté
Les flots des profondeurs mouillées ; la large feuille
Tissée par les filles, à la tête du mât
Tu as arborée avec l'Elan des rouleaux.
Moucheture d'Ecume comme chanta Ormr :
Semblable au faucon, la Dame attentive
A toutes les vertus : Lofn
De la flamme d'or des Mouchetures d'Ecume, fidèle
Comme un ami, a renoncé à toute faute.
Née des vagues, comme chanta Thorleikr le Blond :
Les murs de la mer, et la née des vagues
Portent l'écume brillante au-dessus des bois rouges,
Où baillent les béliers bruns des rouleaux,
Aux bouches ornées d'or.
Haut-Fond, comme chanta Einarr :
Nul ne rencontra l'Esprit vers l'Avant,
Où la féroce mer déferle sur nos amis ;
Je pense que le haut-fond n'encalmina pas
Le vaisseau, bois des eaux.
Abondance, comme chanta Refr :
Par au-dessus les plaines d'abondance
Déferlent sur l'ours des gréements :
Maintenant, devant l'ourson, elles agitent
Le vaisseau, sur le sentier marin de Glammi.
Grande vague, comme ici
La Grande Vague tomba sur moi précipitamment ;
L'Originelle m'appelait en sa demeure :
Je n'acceptai pas l'ordre de la Mer.
Broyeuse, comme chanta Ottar :
En éclats, les minces flancs du navire ;
La Broyeuse s'engouffra de haut en bas ;
Le vent garda son élan, fléau du bois ;
Les hommes essuyèrent alors une tempête sauvage.
Onde, comme chanta Bragi :
Le donneur des charbons de l'onde,
Qui coupa la mince ligne de Thor
A l'horizon de la terre des mouettes,
N'aimait pas combattre la mer furieuse.
Bras de mer, comme chanta Einarr :
Je coupai le bras de mer
Depuis Hrund vers le sud ;
Ma main fut blessée d'or
Lorsque j'en rejoignis le Donneur.
Fjord, comme chanta Einarr :
Ensuite je vis un serpent
Bien enroulé autour d'une magnifique corne à boire :
Laissez le Dispensateur du feu du Fjord
Apprendre comment je l'ai rétribué pour ça.
Humidité, comme chanta Markus :
Je ne tournerai pas le discoureur en dérision,
Seigneur de l'épée à lame redoutable,
Qui distribue le soleil de l'humidité :
Malheur à celui qui endommagera ces vers.
La mer, la mienne
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Baldr, de Helrunar (extrait)
Voir aussi le diaporama L'histoire de Baldr, le Baldrs draumar et le Gylfaginning.
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Ce texte explique en se basant sur la notion de destin la partition de la société en castes (esclave, paysan, guerrier), la dernière étant celle du prêtre-chamane, représentée par Kon. Il est particulier en ce sens qu'il serait d'origine celtique irlandaise. Il est manifestement incomplet, mais nul ne sait combien de strophes manquent à la fin. Pour plus d'informations : article de Wikipédia, plutôt documenté, notamment sur l'interprétation de Dumézil.
Le chant de Rig
Traduction de la version anglaise de H.A. BellowsIl est narré, dans les anciennes légendes, que l'un des dieux, dont le nom était Heimdall, arriva au cours de ses voyages sur certaine grève, et parvint à une habitation, où il se fit connaître comme Rig. Ce poème raconte cette histoire :
1. On dit qu'autrefois s'en vint,
Par les vertes routes,
Puissant et vénérable,
L'Ase savant et sage,
Valeureux et vigoureux,
Rig, en cheminant.
2. Il allait alors
Par le milieu du chemin ;
Il arriva à une maison,
Le portail ouvert ;
Il entra sans façons
Le feu brûlait dans le foyer ;
Un vieux couple était assis là :
Aïeul et Aïeule
Vêtus à l'ancienne mode.
3. Rig avait bien
Des conseils à leur donner ;
Ensuite il s'assit
Au milieu du banc,
De chaque côté de lui
Les maîtres de céans.
4. Alors l'Aïeule prit
Une miche compacte,
Epaisse et pesante,
Et pleine de son ;
Elle la posa
Au milieu de la table
Avec du bouillon dans une écuelle ;
C'était du bouillon de veau,
Le plus grand des régals ;
Il se leva de table,
Alla se mettre au lit.
Rig chez Aïeul et Aïeule. Collingwood, 1908
5. Rig avait bien
Des conseils à leur donner ;
Alors il se coucha
Dans le milieu du lit,
De chaque côté de lui
Les maîtres de céans.
6. Il y resta
Trois nuits pleines ;
Il reprit alors son chemin
Au milieu de la route ;
Et neuf mois
Furent bientôt passés.
7. L'Aïeule enfanta d'un garçon,
D'eau il fut aspergé,
Ses cheveux si noirs couverts d'un linge,
Et Thraell il fut appelé.
8. Il se mit à grandir
Et à gagner en force ;
La peau de ses mains se rida
Devint toute rugueuse,
Jointures noueuses.
Doigts épais,
Visage repoussant,
Dos voûté,
Talons forts.
9. Bientôt de ses forces
Il fit bon usage
A lier des écorces,
A porter des charges ;
Il porta à la maison
Des fagots à longueur de journées.
10. Arriva à l'enclos une fille,
Dégingandée, jambes arquées,
Pieds salis,
Bras brûlés de soleil,
Nez busqué ;
Son nom était Thir.
11. Au milieu du banc
Ensuite elle s'assit ;
S'assit auprès d'elle
Le fils de la maison ;
Parlèrent et conversèrent
Thraell et Thir.
Puis firent leur lit
A la fin du jour.
12. Ils eurent des fils
- Ils vécurent contents - .
Je crois qu'ils s'appelaient
Hreim et Fjosnir,
Klur et Kleggi,
Kefsir, Fulnir,
Drumb, Digraldi,
Drött et Hösvir,
Lut et Leggjaldi
Réparèrent les enclos,
Fumèrent les champs,
Soignèrent les porcs,
Gardèrent les chèvres,
Récoltèrent la tourbe.
13. Ils eurent des filles :
Drumba et Kumba,
Okkvinkalfa,
Et Arinnefja,
Ysja et Ambatt,
Eikintjasna,
Tötrughypja
Et Tötrubeina.
De là provient
La race des esclaves.
14. Rig alla ensuite
Par les chemins droits,
Il arriva à une halle,
Le portail était entrouvert,
Se prit à entrer ;
Il y avait du feu dans le foyer;
Un couple était assis là,
Vaquait à ses affaires.
15. L'homme taillait dans le bois
Une navette pour tisserand;
Il avait la barbe faite,
Les cheveux coupés sur le front,
Une chemise ajustée;
Il y avait un coffre sur le plancher.
16. Une femme était assise là,
Tournait une quenouille
Déployait les bras,
Préparait une étoffe;
Elle avait un fichu sur la tête,
Une blouse sur la poitrine,
Un foulard autour du cou,
Tenu par des broches aux épaules.
Grand-Père et Grand-Mère
Possédaient cette maison.
17. Rig avait
Des conseils à leur donner.
18. Ensuite il s'assit
Au milieu du banc,
De chaque côté de lui
Les maîtres de céans.
Grand-Mère emplit les assiettes
De viande de veau bouillie
Le meilleur des régals.19. Rig avait
Des conseils à leur donner ;
Se leva de table
Alla bientôt dormir ;
Ensuite il se coucha
Au milieu du lit,
De chaque côté de lui
Les maîtres de céans.
Rig chez Grand-Mère. Carl Larsson.
20. Il y resta
Trois nuits pleines ;
Puis il s'en fut
Par le milieu de la route
Et neuf mois
Furent bientôt passés.
21. Grand-mère enfanta un garçon,
L'enfant fut aspergé d'eau,
Fut nommé Karl,
Une femme l'emmaillota de linge
Il était roux, les joues rosées,
Les yeux vifs.
22. Il se mit à grandir
Et gagna en force.
Il se mit à dresser les bœufs,
A fabriquer les araires,
A charpenter les maisons,
A construire des fenils,
A fabriquer des charrettes
Et à mener la charrue.
23. Arriva alors à la maison une fille,
Clefs pendantes au côté,
En tunique de cuir de chèvre,
A Karl fut mariée ;
Elle s'appelait Snör,
S'enveloppa du voile de la mariée;
Echangèrent des anneaux,
Firent leur lit,
Déployèrent des couvertures
Et fondèrent un foyer.
24. Ils eurent des fils
- Et vécurent heureux -
Qui se nommaient Hal et Dreng,
Hauld, Thegn et Smid,
Breid, Bondi,
Bundinskeggi,
Bui et Broddi.
Brattskegg et Segg.
25. Ils eurent des filles
Dont les noms furent :
Snot, Brud, Svanni,
Svarri, Spraki,
Fljod, Sprund et Vif,
Feima, Ristill.
De là proviennent
Les races des hommes.
26. De là Rig alla
Par les chemins droits ;
Il arriva à une salle :
Vers le sud étaient tournées les portes,
Le portail était clos,
On l'ouvrait par un anneau.
27. Il y pénétra.
Le plancher était jonché de paille,
Un couple était assis,
Se regardaient dans les yeux,
Père et Mère,
Travaillant de leurs doigts.
28. Le maître de maison était assis
Et tressait une corde,
Courbait un arc,
Emmanchait des flèches ;
Mais la maîtresse de maison
Brossait des habits,
Empesait des manches de chemises.
29. Elle portait coiffe recourbée,
Broche sur la poitrine,
Ample manteau,
Tunique bleue;
Front plus brillant,
Seins plus clairs,
Cou plus blanc
Que la plus pure des neiges.
30. Rig avait
Des conseils à leur donner;
Puis il s'assit
Dans le milieu du banc,
De chaque côté de lui
Les maîtres de céans.
31. Alors Mère prit
Une nappe brodée
De lin blanc,
La plaça sur la table ;
Elle prit ensuite
De minces pains
De blanc froment,
Les posa sur la nappe.
32. Elle avança
Des tranchoirs pleins,
Bordés d'argent, sur la table,De la viande de porc
Et des oiseaux rôtis ;
Il y avait du vin dans les cruches,
Des coupes à rebords dorés ;
Ils burent et causèrent;
Le jour s'écoula.
33. Rig avait
Des conseils à leur donner;
Rig se leva ensuite,
Firent le lit
Il y resta
Trois nuits pleines ;
Puis il s'en alla
Au milieu de la route ;
Et neuf mois
Furent bientôt passés.
34. Mère enfanta un garçon,
Il fut enveloppé de soie,
Et fut aspergé d'eau,
Ils l'appelèrent Jarl ;
Blond pâle étaient ses cheveux.
Brillantes, ses joues,
Perçants étaient ses yeux
Comme ceux d'un serpenteau.Jarl. Albert Edefelt.
35. Jarl grandit là,
Sur les bancs de la maison;
Il se mit à brandir les écus de bois de tilleul,
A tresser les cordes d'arcs,
A courber les arcs,
A emmancher les flèches,
A lancer les traits,
A brandir les lances,
A monter les chevaux,
A détacher les chiens,
A manier les épées,
A pratiquer la natation.
36. Bientôt arriva de la forêt touffue
Rig marchant,
Rig marchant,
Qui lui enseigna les runes ;
Lui donna son nom,
Le reconnut comme son fils ;
Le pria de s'approprier
Les champs allodiaux,
Des anciennes contrées.
37. Alors il chevaucha
Par les sombres forêts,
Les montagnes de givre
Jusqu'à ce qu'il arrive à une halle ;
Il agita sa lance,
Brandit l'écu de bois de tilleul,
Lança son cheval au galop
Et dégaina son épée;
Il se mit à combattre,
A rougir la plaine,
A abattre les guerriers,
A conquérir le pays par les armes.
38. Il posséda à lui seul
Dix-huit domaines
Se mit à répartir ses richesses,
A tous accorda
Trésors et bijoux
Coursiers élancés ;
Il éparpilla les anneaux.
Ouvrit les bracelets.
39. Ses messagers allèrent
Par les routes humides,
Ils parvinrent à la halle
Où habitait Hersir,
Il avait une fille
Aux doigts déliés,
Blanche et sage,
Qui s'appelait Erna.
40. Ils la demandèrent en mariage
Et la ramenèrent à la maison,
Où ils la donnèrent à Jarl ;
Elle prit le voile de mariée ;
Ils vécurent ensemble
Dans un grand bonheur,
Eurent des enfants
Et coulèrent des jours heureux.
41. Burr fut l'aîné,
Et Barn, le second,
Jod et Adal,
Arfi, Mogr,
Nidr et Nidjung,
- Ils apprirent bientôt -
Son et Sveinn,
- A jouer aux tables et à nager -
L'un s'appelait Kund,
Kon était le plus jeune.
42. Ils grandirent vite,
Les fils de Jarl;
Ils dressèrent les chevaux,
Courbèrent les boucliers,
Polirent les flèches,
Entrechoquèrent les lances de frêne.
43. Mais Kon le jeune
Apprit l'usage des runes,
Les runes salvatrices
Et les runes de longue vie;
Bientôt il sut
Protéger les guerriers,
Emousser les tranchants,
Apaiser la mer.
44. Il apprit le langage des oiseaux,
A éteindre l'incendie,
A endormir l'esprit,
A calmer les chagrins ;
Force et énergie
De deux fois quatre hommes.
45. Bientôt, il rivalisa
En l'art des runes avec Rig-Jarl,
Le dépassa en science
Et en habileté ;
Il réclama et obtint vite le droit
De se faire appeler Rig
Car il savait les runes.
46. Kon le jeune alla
Par les forêts et les fourrés,
Lança les carreaux d'arbalète,
Chassa les oiseaux.
47. Alors une corneille chanta,
Perchée sur un rameau :
"Pourquoi veux-tu, Kon le jeune,
Abattre les oiseaux?
Il te siérait mieux
De monter les chevaux
Et d'abattre les guerriers."
Kon et la Corneille. Collingwood.
48. Dan et Danp
Ont de précieuses halles,
Patrimoine de plus grand prix
Que celui que vous avez;
Ils savent bien
Mener les navires de combats,
Eprouver les tranchants
Et tailler les blessures.Il manque à l'évidence la fin du poème...
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