-
Skaldskaparmal XXV : l'homme, généalogies
LXIV. "- Il y avait un roi nommé Halfdan l'Ancien, qui était le plus célèbre de tous les rois. Il offrit un grand festin sacrificiel à la mi-hiver, et fit ce sacrifice afin de pouvoir vivre trois cents ans dans son royaume ; mais il reçut cette réponse : il ne vivrait pas plus qu'une pleine vie d'homme, mais pour trois cents ans, il ne devrait y avoir ni femme ni homme dans sa lignée qui ne fut pas de grande réputation. Il était un grand guerrier, et conduisit des incursions au loin, et profondément dans les régions de l'est ; là, il tua en combat singulier le roi nommé Sigtryggr. Alors il prit pour épouse la femme nommée Alvig la Sage, fille du roi Eymundr de Holmgard : ils eurent dix-huit fils, dont neuf d'une même naissance. Voici leurs noms : l'aîné Thengill1, qui était surnommé Manna-Thengill, le deuxième, Ræsir ; le troisième, Gramr ; le quatrième, Gylfi; le cinquième, Hilmir ; le sixième, Jöfurr ; le septième, Tyggi ; le huitième, Skyli ou Skuli ; le neuvième Harri ou Herra2. Ces neuf frères devinrent si célèbres en guerroyant que, dans toutes les histoires depuis, leurs noms sont utilisés comme titres de rang, souvent pour nommer rois ou comtes. Ils n'eurent pas d'enfants et tous tombèrent sur le champ de bataille.''
Ainsi chanta Ottar le Basané :
Dans sa jeunesse le robuste Thengill
Etait vif et constant dans la bataille :
Je prie pour que sa lignée perdure ;
Par dessus tous les autres hommes je le respecte.
Ainsi chanta Markus :
Le Raesir laissa le Rhin refléter le soleil
Depuis le vaisseau au crâne rougi sur la lande marine.
Ainsi chanta Egill :
Le Gramr avait soulevé la capuche
Au-dessus des sourcils bordés par la chevelure du chanteur.
Ainsi chanta Eyvindr :
Il a joué avec la terre du peuple
Qu'il aurait du défendre ;
Gylfi le joyeux
Se tenait sous le heaume d'or.
Ainsi chanta Glumr Geirason :
Hilmir sous le heaume
Rougit l'épée aiguisée sur la pierre.
Ainsi chanta Ottar le Basané :
Que Jöfurr entende le début
De son éloge : toutes les louanges pour le roi
Doivent être poursuivies, et avec raison,
Pour qu'il prenne la mesure de ma chanson de glorification.
Comme chanta Stufr :
L'ardent et glorieux Tyggi
Dans le sud devant Niz, avec ses deux mains,
Triompha d'une bande de héros :
Les guerriers allaient heureux derrière leurs boucliers.
Ainsi chanta Hallfredr :
Je me suis séparé de Skyli :
Cet âge des épées en est la cause.
C'est la plus grande de toutes les autodérisions
D'espérer que les gardes du roi viennent.
Ainsi chanta Markus :
J'enjoins Harri le Danois, semblable au faucon,
A écouter l'agréable lacis des louanges.
"Halfdan et son épouse eurent également neuf autres fils : ce furent Hildir, d'où viennent les Hildings ; Nefir, dont descendent les Niflungs ; Audi, ancêtre des Odlungs ; Dagr, d'où prospérèrent les Dödlings ; Yngvi, dont la lignée est celle des Ynglings ; Bragi, d'où sont issus les Bragnings (Il s'agit de la race de Halfdan le Munificent) ; Budli, d'où proviennent les Budlungs (C'est de la maison des Budlungs que descendent Atli et Brynhild) ; Le huitième était Lofdi, qui fut un grand roi guerrier (ses combattant, nommés les Lodfar, le suivaient ; sa parenté est nommée Lodfungs, dans laquelle naquit Eylimi, père de la mère de Sigurd Fafnisbani. Du neuvième, Sigarr, vinrent les Siklings : il s'agit de la maison de Siggeir, qui était gendre de Völsungr, et la maison de Sigarr, qui pendit Hagbardr. De la race des Hildings naquit Haraldr Barbe-Rouge, père de la mère de Halfdan le Noir. De la maison des Niflungs était Gjuki ; de la maison des Odlings, Kjarr ; de la maison des Yflings venait Eirikr l'habile discoureur. Ces familles sont également des maisons royales : à partir d'Yngvi descendirent les Ynglings ; de Skjöldr au Danemark proviennent les Skjöldungs ; de Völsungr au pays des Francs, ceux qu'on nomme Völsungs. Un roi-guerrier était nommé Skelfir, et sa maison est nommée maison des Skilfings : ses descendants se trouvent dans la région orientale.
Ces maisons qui viennent d'être nommées ont été utilisées en poésie scaldique comme titres de rang.
De même, Einarr chanta :
J'ai appris que les Hildings sont partis
Pour participer à l'assemblée des lances
Sur l'île grise. Les larges boucliers,
Les verts tilleuls, volèrent en éclats.
Comme chanta Grant :
Les Dödlings aux enfants de l'aigle
Donnèrent comme boisson le sang des danois.
Comme chanta Gamli Gnævadar-Skald :
Il n'y a pas si longtemps, le jeune Ödling,
Sur le pont d'un vaisseau et avec une lame d'épée
Rejoignit la bataille, se conduisant avec férocité
A l'endroit où se déroulait l'amère tempête.
Comme chanta Jorunn :
Le Bradning ordonna que les armes
Fussent teintées par le sang des gens vils ;
Le peuple endura sa colère :
Les maisons s'inclinèrent devant les braises rouges.
Ainsi chanta Einarr :
La lame des Budlungs trancha,
Les fléchettes furent maculées de sang ;
Les nuages d'orage de Hildr
Se déversèrent sur Whitby.
Ainsi chanta Arnorr :
L'enfant des Siklings était accoutumé
Aux vagues battant les navires ;
Avec du sang, il peint l'intérieur des vaisseaux
De guerre ; c'est le bonheur des corbeaux.
Comme chanta Thiodolfr :
Ainsi finit la vie du vaillant Sikling ;
Nous étions dans une profonde affliction :
Le glorieux Lodfung attendait
Bravement la prolongation de sa vie.
Le peuple nommé Lodfar suivait le roi Lodfi.
Comme chanta Arnorr :
Chef, un Skjöldung plus grand
Que toi jamais ne naîtra sous la lumière de Sol.
Völsung, comme chanta Thorkell Hamar-Skald :
L'enfant des Völsungs
Conseilla de m'envoyer
L'arme ornée d'or
Par-delà les eaux froides.
Yngling comme chanta Ottar le Basané :
Dans l'Est, aucun puissant Yngling
Ne fut jeté à terre avant de te rencontrer,
Toi qui assujettis
Les îles de la mer depuis l'Ouest.
Yngvi est également un titre de roi, comme chanta Markus :
L'avenir devra écouter les louanges d'Eirikr :
Nul dans le monde n'a connu prince plus
Noble : Tu as maintenu, Yngvi,
Le trône royal dans une longue gloire ininterrompue.
Skilfing, comme chanta Valgardr :
Le Skilfing maintint une grande armée
Dans le sud, sur les vastes terres
Où frissonnent les vaisseaux rapides :
La Sicile fut bientôt ravagée.
Signor, comme chanta Sigvatr :
O gracieux Signor de Norvège,
Donne avec largesse pour la joie des pauvres.
1 Prince
Tags : skaldskaparmal, edda, snorri sturluson, homme, kenning
-
Commentaires