• Skaldskaparmal VIII : Le ciel, la terre, l'océan

    Skaldskaparmal

    XXIII. «- Quelles périphrases employer pour les cieux ?»

    «- En les nommant Crâne d'Ymir, Crâne des géants, Tâche ou Fardeau des Nains, ou gouvernail de Vestri, Sudri, Austri ou Nordri, Pays du Soleil, de la Lune, et des Etoiles du Ciel, royaume des chariots et des vents, gouvernail ou maison des Airs et de la Terre et du Soleil.

     

    Edda de Snorri

    Odin, Vili et Vé élèvent la voûte du ciel. Lorenz Frolich.

     

    Ainsi chanta Arnórr Scalde du Comte :

    Nul jeune Seigneur des Boucliers / N'a jamais chargé autant de cadeaux

    Sur le pont de son bateau / Sous le vieux Crâne d'Ymir :

    Splendides largesses de ce prince.  

     Et il chanta aussi :

    Le soleil se gonfle de lumière au crépuscule / La terre sombre dans la mer obscure,

    Le labeur d'Austri explose ; / Tout l'océan se brise dans sa chute.

    Ainsi chanta Bodvarr La Pause

    Car jamais sous les plaines du Soleil / Ne pourra venir un plus noble gardien

    Plus vif au cœur de la bataille / Ni un meilleur frère pour Ingi.

    Et comme chanta Thjódólfr de Hvin:

    Le fils de Iord conduisit le jeu de l'acier / (Bien logée est la colère divine

    Dans l'esprit du frère de Meili) / Et la route de la lune trembla devant lui.

    Ainsi chanta Ormr le scalde de Barrey :

    La Dame du Maître de Draupnir le Dégouttant, / Grand comme je le connais,

    Le Dirigeant (il gouverne de plein droit) / de la Route des Chariots me voit avec joie.

    Bragi chanta :

    Lui qui envoya les yeux morts / De Thjazi, Père de Skadi,

    Dans le large bassin des vents / Par dessus les demeures de tant d'hommes.

    Et comme chanta Markus:

    Depuis fort longtemps que le bien-aimé Gardien / Des hommes de la mer est né sur la terre ceinte de vagues,

    Réceptacle des tempêtes, chaque homme prie / Le sublime temps de celui qui distribue les anneaux.

    De même chanta Steinn Herdísarson:

    Je chante le saint souverain / Du haut chapiteau du monde plutôt

    Que les hommes, tant il est / Très adoré. : je récite ses prières.

    Arnórr Scalde du Comte chanta aussi :

    Aide, Cher Sire des Cieux, / Les plaines du jour, aide mon Hermundr.

    Et Arnorr chanta ensuite :

    Roi consolateur des tentes du soleil, / Aide Rognvaldr au cœur puissant.

    Et comme chanta Hallvardr

    Knutr protège ces terres, comme le Souverain / De Tout protège la radieuse halle de l'air.

    Comme chanta Arnorr

    Michael, grand par son intelligence, / Jugeait sagement de ce qu'étaient les mauvaises et les bonnes choses :

    Ainsi le Monarque du Gouvernail du Soleil, / Assis sur le Siège du Destin, juge les mortels.

     

    XXIV. «- Quelles périphrases employer pour la terre ?»

    «- En la nommant Chair d'Ymir, Mère de Thor, Fille d'Onnarr, Epouse d'Odin, co-épouse de Frigg, et de Rindr, et de Gunnlod, Belle-mère de Sif, plancher et terrasse des tempêtes, Mer des bêtes, Fille de la Nuit, Sœur d'Audr et de Dag.

     

    Edda de Snorri

    Jord par Arthur Rackham

    Comme le chanta Eyvindr Skaldaspiller :

    Maintenant l'or rayonnant est caché / Dans le corps de la Mère

    De l'Ennemi des géants ; les conseils / D'une famille solide sont puissants.

    Ainsi chanta Hallfredr le Scalde Agité :

    Il a été déterminé en conseil / Que l'ami du roi aux sages avis

    Devrait épouser la Terre, fille unique / D'Onnarr, couverte de vertes forêts.

    Et il ajouta :

    Le courageux gouvernant de la demeure des Corbeaux / A attiré à lui l'épouse au vaste visage d'Odin,

    La terre, avec les royaux conseils des armes.

    Ainsi chanta Thjódólfr :

    Le Seigneur, heureux parmi les Guerriers, / Consolide la coque équipée de rames

    Des navires des hommes pour les conduire au rivage, / A la proue de l'étrave des mers.

    Comme Hallfredr chanta :

    Beaucoup répugnent à perdre la terre de vue. / Je crois que le prince des lances

    Est soumis à la sœur d'Audr / Splendide dispensatrice de trésors.

    Ainsi chanta Thjódólfr :

    Loin de l'endroit où paressent les lents rayons / Verticaux, celui qui dégaine les épées,

    Dans les temps anciens, prit pour lui / La verte co-épouse de Rindr.

     

    XXV. «- Quelles périphrases employer pour l'Océan ?»

    «- En le nommant Sang d'Ymir, Invité des Dieux, Epoux de Ran, Père des filles d'Ægir, lesquelles se nomment : Himinglæva, Dúfa, Blódughadda, Hefring, Udr, Hrönn, Bylgja, Bára, Kolga; Terre de Ran ou des filles d' Ægir, ou des navires, ou de noms de navires, territoire des quilles, des proues, des planches et des joints, des poissons, des glaces ; chemin et route des rois des mers, ainsi que Enclos des îles, demeure des sables et des algues et des récifs, terre des outils de pêche, des oiseaux de mer, des vents favorables.

     Ainsi chanta Ormr Scalde de Barrey :

    Sur le rivage râpeux des bons navires / Grince le sang d'Ymir.

    Comme chanta Refr :

    La ramure légère du grand mât enfantera, / Au-dessus des eaux sombres de l'ouest

    Ses archets pressés par les vagues ; je cherche la terre / Au-delà de la proue ; les hauts fonds de la demeure des baleines.

    Ainsi chanta Steinn :

    Les vents tourbillonnants sur la jachère tissèrent / Des murs impitoyables au-dessus des vagues pleines de violence,

    Et les filles d'Aegir, heureuses de la tempête / S'agitèrent, engendrées du givre menaçant.

    Comme chanta Refr :

    L'épouse gelée de Gymir,

    Attire souvent les ours aux cables torsadés / Dans les larges mâchoires d'Ægir,

    Où l'onde furieuse se brise.

    On sait que Gymir est un autre nom pour Ægir. Et il chanta ensuite :

    Et le Sleipnir des cimes marines fendra / Le sein de la tempête poussée par la pluie,

    La vague, teintée de rouge, se répandant / Hors de la bouche blanche de Ran.

    Comme Einarr Skúlason chanta :

    Le rigoureux vent porteur de neige a poussé / De toutes ses forces le navire vers les terres :

    Le coursier de la terre des cygnes aperçut l'Islande / Dans le reflux des vagues.

    Et ainsi qu'il écrivit plus loin :

    Beaucoup tireront la rame sur la dame de nage, / Et franchiront les rivages bruyants de la cage des poissons,

    La mer, les Terres : / Les mains des hommes traverseront souvent ces séjours.

    Et plus loin encore :

    La grise entrave accrochée à l'île exhorte / Le navire corbeau d'Heiti à partir ;

    Les proues des navires de la flotte portent de l'or : / Ces richesses voyageront jusqu'au souverain.

    Et encore :

    La froidure automnale de la bordure de l'île / Couvre les quais de raquettes gelées.

    Et encore :

    La ceinture tumultueuse des terres froides / Jaillit déchiquetée devant les proues.

    Ainsi que chanta Snæbjorn :

    Ils racontent que les neufs fiancées des Ecossais (étrangers) / Faisaient rapidement tourner la cuve de brassage marine

    Autour du grenier à farine de l'île de Grotti, / Sous le dernier rempart de la terre,

    Ceux qui longeaient le territoire des grains à bière / D'Amlodi ; le Dispensateur d'anneaux

    Coupe maintenant avec l'étrave des navires / L'éternel gîte des flancs des bateaux.

    Ici, la mer est nommée cuve de brassage d'Amlodi.

    Comme chanta Einarr Skúlason :

    Le robuste chasseur de clous ralentit / Dans son tournoiement rapide, à l'endroit où pâlit

    La plaine ondoyante de Rakni : le vent / Hérisse les récifs contre les côtes.

     

    Edda de Snorri

    Aegir et ses filles.

    Edda de Snorri

    Aegir et Ran. F.W. Engelhard.

     

    Skaldskaparmal                                                                                                                              Skaldskaparmal  


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