• Heimskringla : Ynglinga saga VII : Visbur, Domald, Domar, Dygve, Dag

    ynglinga saga

    17- De Visbur, fils de Vanlande.

    Visbur succéda à son père Vanlande. Il épousa la fille de Audr le Riche, et lui donna comme présent de mariage trois grandes fermes et un torque d'or. Ils eurent deux fils, Gistle et Ond. Mais Visbur la laissa et prit une autre femme, alors elle rentra chez son père avec ses deux fils. Visbur eut un autre fils nommé Domald, et sa belle-mère usa de sorcellerie pour qu'il soit malchanceux. Lorsque les fils de Visbur eurent l'un douze ans et l'autre treize, ils se rendirent chez leur père et lui réclamèrent le douaire de leur mère, mais il refusa de le leur rendre. Alors ils dirent que le torque d'or causerait la mort du meilleur homme de toute sa lignée, et ils rentrèrent chez eux.

    Ensuite, ils commencèrent à user de sorcellerie et d'enchantements pour essayer de détruire leur père. La sorcière Huld prétendit que par magie elle pourrait y parvenir par le moyen suivant : il ne manquerait jamais de meurtriers de leur propre parenté dans la race des Ynglings. Alors ils acceptèrent. Ils réunirent des hommes, se rendirent à l'improviste de nuit chez Visbur, et le brûlèrent dans sa maison.

    Ainsi chanta Thjodolf :

    "Les langues des féroces chiens de feu hurlant

    Ont-elles léché le sang de Visbur dans son âtre ?

    Les flammes ont-elles ainsi consumé la demeure

    De l'âme de son peuple vivant sur la terre ?

    Tu as très follement agi en délivrant

    L'ennemi des forêts, le voleur de ténèbres,

    Feu rouge, frère rageur de la mer furieuse

    Contre ton souverain et ton propre parent."

     

    18- De Domald, fils de Visbur.

    Domald hérita de son père Visbur, et gouverna le pays. Comme il y avait à ce moment la famine et une grande détresse, les Suédois firent d'importantes offrandes de sacrifice à Uppsala. Le premier automne, ils sacrifièrent des bœufs, mais la saison suivante n'en fut pas meilleure. L'automne suivant, ils sacrifièrent des hommes, mais l'année suivante fut encore pire. Le troisième automne, au moment où les sacrifices devaient commencer, un grand nombre de Suédois vint à Uppsala. Et les chefs se consultèrent les uns les autres, et tombèrent tous d'accord sur le fait que ces temps de disette étaient à mettre sur le compte du roi Domald. Ils résolurent de l'offrir pour obtenir une bonne saison, et de l'attaquer et le mettre à mort, puis d'asperger les autels des dieux avec son sang. Ainsi firent-ils.

    Voici ce qu'en dit Thiodolf :

    "Il est arrivé souvent dans les anciens temps

    Que les armes des ennemis aient fait tomber

    La tête couronnée, où le champ de bataille

    Etait poisseux et rouge sous la pluie de sang.

    Mais Domald succomba sous des armes sanglantes,

    Aux mains non de rivaux dans le bruit de la guerre

    Mais levées par les bras de ses vassaux Suédois

    Pour donner au pays de meilleures années."

     

    ynglinga saga, domald

     Sacrifice de Domald. C. Larsson.  

     

    ynglinga saga, domald

    Sacrifice de Domald. G. Munthe.

     

    19- De Domar, fils de Domald.

    Le fils de Domald, nommé Domar, régna ensuite sur le pays. Il gouverna longtemps, et à son époque, il y eut prospérité et paix. Rien n'est dit de lui sinon qu'il mourut dans son lit à Uppsal, et fut transporté à la Fyrisvold, où son corps fut brûlé au bord de la rivière, et où la pierre à sa mémoire se trouve toujours.

    Ainsi en parla Thiodolf :

    "J'ai demandé à des hommes de grand savoir

    Où reposait Domar, et ils le savaient bien.

    Domar, sur la vaste berge de la Fyrie

    Fut brûlé, et placé sur le tombeau d'Yngve."

     

    20- De Dygve, fils de Domar.

    Dygve est le nom de son fils, qui lui succéda au pouvoir. Et de lui, on ne sait rien sinon qu'il mourut dans son lit.

    Thjodolf en parla ainsi :

    "Dygve le brave, roi puissant,

    Ce n'est un secret pour personne,

    Partit pour un royal mariage,

    Montant le cheval du destin.

    La descendante de Loki

    Aurait un Yngling pour époux.

    Alors, le féroce enleva

    Le brave Dygve de la lumière du jour. "

     

    La mère de Dygve, lui qui le premier fut nommé "roi" dans la langue des Danois était Drott, une fille du roi Danp, le fils de Rig. Ses descendants considérèrent par la suite le titre de roi comme le titre de la plus haute dignité. Dygve fut le premier de cette famille à être nommé "roi", car ses prédécesseurs étaient appelés "Drottnar", et leurs épouses "Drottningar", et par la cour, "Drott". Ceux de leur race étaient appelés "Yngve", ou "Yngune", et l'ensemble de la lignée "Ynglings". La reine Drott était une sœur du roi Dan Mikillati, d'où le Danemark tire son nom.

     

    21- De Dag le Sage

    Le fils de Dygve, nommé Dag, lui succéda, et fut un homme si savant qu'il comprenait le langage des oiseaux. Il possédait un moineau qui lui rapportait beaucoup de nouvelles, et volait vers différents pays. Une fois, le moineau se rendit au Reidgotaland, dans une ferme nommée Varva, où il se posa sur le champ de blé du paysan et lui prit son grain. Le paysan survint, saisit un caillou, et tua le moineau.

    Le roi Dag fut mécontent que le moineau ne revienne pas. Et comme il s'enquérait, en procédant à un sacrifice divinatoire, de ce qu'il était arrivé à l'oiseau, il apprit qu'il avait été tué à Varva. Il leva une grande armée et s'en fut au Gotland. Et lorsqu'il arriva à Varva, il atterrit avec ses hommes et pilla le pays, et les gens fuirent devant lui. Dag retourna dans la soirée à ses bateaux, après avoir tué nombre d'hommes et fait des prisonniers. Comme ils traversaient la rivière à un endroit nommé le Gué de l'Arme, un esclave travaillant aux champs vint en courant vers la rive, et jeta une fourche à foin dans la direction de leur troupe. Elle frappa le roi à la tête, si bien qu'il tomba immédiatement de cheval et mourut. En ce temps, le chef qui ravageait cette contrée s'appelait Gram, et ses hommes d'armes les Gramers.

    Thiodolf chanta sur eux :

    "Quelles nouvelles sont-ce que les gens du roi

    Volant vers l'est à travers les vallées rapportent ?

    Que Dag le Courageux, lui dont le royal nom

    Se fit entendre au loin dans la plus haute gloire,

    Que Dag, qui savait si bien comment manier

    La hache de bataille sur les champs sanglants,

    Où les braves s'affrontaient, ne conduira plus

    Les braves, que le puissant Dag est trépassé !

     

    Varva a été dévastée par les épées,

    La vengeance a été accomplie pour l'oiseau,

    Le petit oiseau habitué à ramener

    Les dernières nouvelles à l'oreille du roi.

    Varva fut ravagée, et la lutte prit fin

    Lorsque la vie du monarque aussi s'acheva,

    Lorsque le grand roi Dag rencontra son destin

    Par la foène à foin d'un esclave de rien."

     

    ynglinga saga, dag

    La mort de Dag. Gerhard Munthe.

     

    ynglinga saga                                                                                                                           ynglinga saga 


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