• Heimskringla : Saga de Magnus le Bon II

    Heimskringla, snorri sturluson, magnus le bon

    5- Le Voyage du roi Magnus vers la Norvège.

    A l'automne (en 1035), le roi Magnus se rendit vers l'est jusqu'aux frontières du pays et fut reçu en roi dans l'ensemble du royaume, et les habitants de ces contrées se réjouirent de sa venue.

     

    6- De la mort du roi Canute le Grand et de son fils Svein.

    Le roi Svein, fils de Knut, se rendit au Danemark, ainsi qu'il a été expliqué précédemment, et prit part au gouvernement du pays avec son frère Hardaknut. Le même automne, le roi Knut le Grand mourut en Angleterre, le 13 Novembre, à l'âge de 40 ans, et fut inhumé à Winchester. Il avait été roi de Danemark pendant 27 ans, d'Angleterre pendant 17 ans ainsi que de Norvège pendant 7 ans. Le fils du roi Canute, Harald devint alors roi d'Angleterre. Le même hiver (1036), le roi Svein, fils d'Alfifa, mourut au Danemark.

     

    Heimskringla, snorri sturluson, magnus le bon, canute le grand

    Canute II le Grand de Danemark.

     

    Thjodolf le Scalde écrivit ces lignes au sujet du roi Magnus :

    "Par les bourbeuses routes suédoises, la foule

    Des puissants guerriers aux lances suivit le roi.

    Svein dut s'enfuir, en vérité fort effrayé,

    Et fut aussi trahi par certains de ses hommes.

    Il s'enfuit par la mer, rentrant au Danemark,

    Et quitta cette terre, la laissant pour toi."

     

    Bjarne Gullbrarskald composa les lignes suivantes pour Kalf Arnason :

    "Par toi les rois reçurent chacun leur domaine,

    Magnus par toi reçut le trône de Norvège

    Et Svein s'appropria un siège au Danemark,

    Lorsqu'il fut expulsé des terres de Norvège.

    Kalf ! Ce fut toi qui montra le chemin à suivre

    A notre jeune roi, amant de la bataille,

    De la Russie jusqu'à l'empire de son père,

    Tu as ouvert la voie et l'a mené au bout."

     

    Le roi Magnus régna sur la Norvège cet hiver (1036) et Hardaknut sur le Danemark.

     

    7- Réconciliation entre Hardaknut et le roi Magnus.

    Au printemps suivant, les rois des deux bords décidèrent la levée d'une armée, et la nouvelle courut qu'ils allaient s'affronter lors d'une bataille à la rivière Gaut. Mais lorsque les deux armées s'approchèrent l'une de l'autre, les barons d'une armée envoyèrent des messagers à leurs parents et amis qui se trouvaient dans l'autre. Et on en vint à une proposition de réconciliation entre les deux rois, d'autant que comme les deux rois étaient jeunes et encore enfants, des hommes puissants, qui avaient été choisis dans chaque pays pour cette fonction, tenaient les rênes du gouvernement. Il fut donc convenu d'une rencontre amicale entre les rois, et à cette réunion, la paix fut proposée, qui devait être une paix fraternelle entre eux, avec le serment que chacun préserverait la paix avec l'autre jusqu'à la fin de sa vie. Et si l'un d'eux devait mourir sans laisser de fils, le survivant devrait assurer sa succession sur l'ensemble de la terre et du peuple. Douze des principaux notables de chaque royaume jurèrent aux rois que ce traité serait observé, aussi longtemps que l'un d'entre eux serait en vie. Puis les rois se séparèrent, chacun rentra dans son royaume, et le traité fut respecté aussi longtemps que les deux restèrent en vie.

     

    Heimskringla, snorri sturluson, magnus le bon, hordaknut

    La rencontre entre Magnus et Hordaknut. H. Egedius.

     

    8- De la reine Astrid.

    La reine Astrid, qui avait été l'épouse du roi Saint-Olaf, vint en Norvège avec le roi Magnus son beau-fils, ainsi qu'il a été relaté précédemment, et fut tenue par lui à bon droit en grand honneur et estime. Alors vint également à la cour Alfhild, la mère du roi Magnus, et le roi la reçut avec la plus grande affection, et lui montra beaucoup de respect. Mais il arriva avec Alfhild ce qui survient pour beaucoup de ceux qui accèdent au pouvoir et aux honneurs, que l'orgueil accompagne la promotion. Elle prit en mauvaise part que la reine Astrid fût traitée avec plus d'égards qu'elle, ait un meilleur siège, et droit à plus d'attention. Alfhild revendiqua d'avoir le siège voisin de celui du roi, mais Astrid la nomma son esclave, ce que sans doute elle avait été auparavant, lorsque Astrid était reine de Norvège et que le roi Olaf gouvernait le pays, et à cause de quoi elle ne pouvait la laisser obtenir un siège à côté d'elle, ni la laisser loger dans la même demeure.

     

    9- De Sigvat le Scalde.

    Sigvat le Scalde s'était rendu à Rome, où il se trouvait au moment de la bataille de Stiklestad.

    Il était sur le chemin du retour lorsqu'il apprit la nouvelle de la chute du roi Olaf, ce qui lui causa grand chagrin. Il chanta alors ces lignes :

    "Au petit matin sur une colline

    La ville brumeuse endormie et calme,

    Je songeais errant à travers les champs.

    Jonché de mailles et de boucliers brisés

    L'endroit où tomba le roi, le gentil bon roi,

    Où est donc sa vivante et heureuse jeunesse ?

    Mon père aussi tomba ! Car Thord était alors

    Un des hommes choisis par le bon roi Olaf."

     

    Un jour Sigvat traversa un village, et entendit un époux se lamenter de la cruelle perte de sa femme, se frappant la poitrine, déchirant ses vêtements, pleurant des larmes amères, et affirmant qu'il voulait mourir. Et Sigvat chanta ceci :

    "Ce pauvre homme pleure sa très-aimée épouse,

    Avec joie il abandonnerait son existence.

    L'amour doit-il être payé par le seul deuil ?

    Le prix est élevé pour une joie si brève.

    Mais l'homme brave qui ne connaît pas la peur

    Verse pour son roi une larme silencieuse,

    Et ressent sûrement la perte aussi profonde

    Que ceux qui se lamentent avec bruit lorsqu'ils pleurent."

     

    Sigvat rentra en Norvège, dans le district de Throndhjem, où il avait une ferme et des enfants. Il navigua le long de la côte dans un vaisseau marchand, et tandis qu'ils relâchaient à Hillarsund, ils virent un grand vol de corbeaux aux alentours. Alors Sigvat dit :

    "Je vois ici de nombreux corbeaux croassant

    Qui volent ensemble autour de ce port bien connu :

    Quand le bateau d'Olaf voguait par ici,

    Ils savaient que pour eux festin se préparait.

    L'albatros a crié souvent sur Hillarsund,

    Impatient d'obtenir la proie tant espérée,

    Et bien habitué à suivre la mêlée."

     

    Lorsque Sigvat arriva dans le nord à la ville de Throndhjem, le roi Svein s'y trouvait avant lui. Et il invita Sigvat à rester à ses côtés, ainsi que Sigvat était resté à ceux du roi Knut le Grand. Mais Sigvat répondit qu'il voulait d'abord se rendre dans sa ferme. Un jour, tandis qu'il marchait dans la rue, il vit jouer les hommes du roi, et chanta :

    "Le jour d'avant je suis passé par ce chemin

    Quand les gardes royaux se livraient à leur jeu,

    Il y eut quelque chose -que je ne puis décrire-

    Qui me fit blêmir et me causa un malaise.

    Peut-être ai-je songé, juste à ce moment,

    A combien étaient nobles Olaf et ses hommes,

    Qu'aux jours d'autrefois j'avais souvent regardés

    Faire leurs exercices virils sur ce pré."

     

    Sigvat rentra par la suite dans sa ferme, et comme il entendit dire que beaucoup lui reprochaient d'avoir abandonné le roi Olaf, il composa ces vers :

    "Que le Christ me condamne à brûler pour toujours

    Dans les flammes éternelles si je me suis tourné

    Et ai abandonné roi Olaf en détresse.

    Mon âme est libre de telles basses actions.

    Comme chacun le sait, je me trouvais à Rome

    Ceux qui m'y virent alors, ils peuvent témoigner

    Que je me trouvais là-bas aussi en danger :

    Je n'ai pas besoin de cacher la vérité."

     

    Sigvat se sentait mal à l'aise chez lui. Un jour, il sortit et chanta :

    "Pendant qu'Olaf vivait, combien souriait la terre !

    Montagnes et falaises, et grèves de galets.

    Toute la Norvège, si fraîche si joyeuse,

    Sur terre ou sur la mer, où souvent me tenais.

    Mais aujourd'hui tout me paraît si effrayant

    Si noir, si terne que je suis las de la vie.

    Affligés aujourd'hui et affligés demain,

    Nous portons dans le Nord une grande tristesse."

     

    Tôt au printemps, Sigvat partit de l'ouest vers la crête du pays en direction du Jamtaland, et plus loin jusqu'au Helsingjaland, et arriva en Svithjod. Il rejoignit immédiatement la reine Astrid, et resta avec elle longtemps, en tant qu'hôte bienvenu. Il était également avec son frère le roi Emund, et en reçut dix marks d'argent certifié, ainsi qu'il est décrit dans le lai de Knut. Sigvat demandait toujours aux marchands qui commerçaient avec Novgorod s'ils pouvaient lui donner quelque nouvelle de Magnus Olafson.

    Sigvat composa ces lignes à cette époque :

    "J'ai souvent demandé au marchand qui menait

    Son commerce en Russie : "Comment est-ce qu'il croît,

    Notre noble prince ? Comment vit-il là bas ?"

    Et j'entendais toujours d'excellentes nouvelles.

    J'ai dit aux petits oiseaux qui à tire d'aile

    Parcourent le chemin entre les deux royaumes

    Que nous nous languissons de voir enfin le prince,

    Et j'ai eu l'impression qu'ils entendaient mon souhait."

     

     Heimskringla, snorri sturluson, magnus le bon                                                                                                           Heimskringla, snorri sturluson, magnus le bon


    Tags Tags : , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :