• Heimskringla : Saga de Hakon Herdebreid I

    Heimskringla, snorri sturluson, hakon herdebreid

    Heimskringla, snorri sturluson, hakon herdebreid

     

    Heimskringla, snorri sturluson, hakon herdebreid

    Hakon II de Norvège

     

    1- Débuts de Hakon aux Larges Epaules

    Hakon, le fils du roi Sigurd, fut choisi comme chef de la troupe qui avait suivi le roi Eystein, et ses partisans lui donnèrent le titre de roi. Il avait dix ans. A ce moment, il avait auprès de lui Sigurd, un fils d'Halvard Haul de Reyr, et Andreas, et Onund, les fils de Simon, ses frères adoptifs, et bien des chefs, amis du roi Sigurd et du roi Eystein. Et ils se rendirent tout d'abord au Gautland. Le roi Inge prit possession de tous les établissements qu'ils avaient laissés derrière eux, et les déclara bannis. Après quoi le roi Inge se rendit à Viken, et resta quelque temps également dans le nord du pays. Gregorius Dagson se trouvait à Konungahella, où le danger était plus grand, et avait à ses côtés un bel et fort corps de troupes, avec lequel il défendait le pays.

     

    2- De Gregorius Dagson

    L'été suivant (1158), Hakon vint avec ses hommes, et se rendit à Konungahella avec une armée nombreuse et bien équipée. Gregorius se trouvait alors dans la ville, et rassembla les boendr et citadins pour un grand Thing, durant lequel il sollicita leur aide. Mais il pensa que le peuple ne l'entendait pas très favorablement, et il ne lui fit guère confiance. Gregorius s'en alla avec deux vaisseaux à Viken, et se trouva très abattu. Il espérait rencontrer le roi Inge là-bas, ayant entendu dire qu'il venait à Viken avec une grande armée. Mais après avoir parcouru seulement une petite distance vers le nord, Gregorius rencontra Simon Skalp, Haldor Brynjolfson, et Gyrd Amundason, les frères adoptifs du roi Inge. Gregorius fut tout à fait ravi de cette rencontre, et retourna avec eux, tous unis en un même corps, avec onze navires. Tandis qu'ils ramaient vers Konungahella, Hakon, avec sa suite, tenaient un Thing à l'extérieur de la ville, et il vit leur approche. Et Sigurd de Reyr dit : "- Gregorius doit être sorcier pour se jeter lui-même ainsi entre nos mains avec aussi peu d'hommes." Gregorius atterrit à l'opposé de la ville pour attendre le roi Inge, car sa venue était prévue, mais il ne vint pas. Le roi Hakon se prépara dans la ville, et chargea Thorliot Skaufaskalle, qui était un viking et un brigand, pour être le capitaine des hommes dans les navires marchands à flot dans la rivière. Et le roi Hakon et Sigurd étaient dans la ville, et organisèrent les hommes sur les quais, car tout le peuple de la cité s'était soumis au roi Hakon.

     

    3- La fuite du roi Hakon

    Gregorius remonta la rivière à la rame, et laissa les navires dériver au fil du courant contre Thorliot. Ils se tirèrent les uns sur les autres un moment, jusqu'à ce que Thorliot et ses compagnons ne sautent à l'abordage, et certains d'entre eux furent tués, d'autres s'échappèrent vers la terre. Alors Gregorius rama vers les quais, et fit jeter une passerelle sur la rive au pied même des hommes d'Hakon. Là fut tué l'homme qui portait sa bannière, juste au moment où il allait mettre pied à terre. Gregorius ordonna à Hal, un fils d'Audun Halson, de prendre la bannière, ce qu'il fit, et il la porta sur le quai. Gregorius le suivit de près, tenant son bouclier au-dessus de sa tête, et le protégea aussi bien que lui-même. Dès que Gregorius arriva sur le quai, et que les hommes d'Hakon le reconnurent, ils le laissèrent passer et firent place autour de lui de tous côtés. Après quoi, plus d'hommes descendirent des vaisseaux, et Gregorius lança avec eux un assaut acharné. Et les hommes d'Hakon reculèrent les premiers, et coururent dans la ville. Gregorius les poursuivit férocement, les repoussa deux fois hors de la ville, et tua beaucoup d'entre eux. Selon le récit de tous, jamais une bataille ne fut si glorieuse que celle de Gregorius. Car Hakon avait plus de quatre mille hommes, et Gregorius pas plus de quatre cents. Après le combat, Gregorius dit à Hal Audunson : "- Beaucoup d'hommes, je pense, sont plus habiles dans la bataille que vous, les Islandais, car vous n'y êtes pas aussi entraînés que nous, les Norvégiens, mais personne, je crois, n'est aussi brave que vous sous les armes." Le roi Inge arriva peu après, et tua beaucoup des hommes qui avaient pris le parti d'Hakon, fit payer de grosses amendes à certains, brûla les maisons de certains autres, et en chassa d'autres du pays, ou les maltraita grandement.

     

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    Hakon s'enfuit en premier lieu au Gautland avec tous ses hommes. Mais l'hiver suivant (1159), il se rendit par les hautes routes vers Throndhjem, et y parvint avant Pâques. Le peuple de Throndhjem lui fit bon accueil, car il avait toujours servi sous le bouclier. On raconte que le peuple de Throndhjem prit Hakon comme roi, au motif qu'il devait recevoir du roi Inge le tiers de la Norvège comme héritage paternel. Le roi Inge et Gregorius allèrent à Viken, et Gregorius voulut faire une expédition contre le parti d'Hakon dans le nord. Mais comme beaucoup l'en dissuadèrent, il ne se passa rien cet hiver.

     

    4- La chute de Gyrd et Havard.

    Le roi Hakon quitta Throndhjem au printemps avec près de trente navires. Et certains de ses hommes naviguèrent devant le gros de la flotte avec sept vaisseaux, et pillèrent dans le nord et le sud de More. Nul ne se rappelait qu'il y ait eu auparavant du pillage entre les deux villes (Bergen et Nidaros). Jon le fils de Halkel Huk rassembla les boendr en armes, et partit contre eux. Il fit Kolbein Ode prisonnier, tua le fils de chaque femme pour chaque homme dans son navire. Alors ils cherchèrent les autres, les trouvèrent tous réunis dans sept bateaux, et les combattirent. Mais comme son père Halkel ne venait pas lui prêter main forte comme il l'avait promis, de nombreux bons paysans furent tués, et Jon lui-même fut blessé. Hakon fit voile vers Bergen avec ses forces, mais lorsqu'il vint à Stiornvelta, il entendit dire que le roi Inge et Gregorius étaient arrivés quelques nuits auparavant de l'est à Bergen, et il ne s'aventura donc pas à poursuivre sa route. Ils continuèrent au large vers le sud une fois passé Bergen. Il rencontrèrent trois vaisseaux de la flotte du roi Inge, qui s'étaient déportés lors de leur voyage vers l'est. Se trouvaient à bord Gyrd Amundason, le frère de lait du roi Inge, qui était marié à Gyrid, une sœur de Gregorius, ainsi que l'homme de loi Gyrd Gunhildson, et Havard Klining. Le roi Hakon fit tuer Gyrd Amundason et Havard Klining. Mais prit l'homme de loi Gyrd et l'emmena vers le sud, puis il partit vers l'est et Viken.

     

    5- Les consultations du roi Inge.

    Lorsque le roi Inge eut connaissance de cela, il fit voile vers l'est à leur poursuite, et ils se rencontrèrent à l'est de la rivière Gaut. Le roi Inge partit vers le bras nord de la rivière, et envoya des espions pour prendre des nouvelles de Hakon et de sa flotte. Mais il atterrit lui-même à Hising, et attendit ses espions. Lorsqu'ils revinrent et rendirent compte au roi, ils lui dirent qu'ils avaient vu les forces du roi Hakon, et tous ses navires qui étaient près des poteaux de la rivière, auxquels les hommes de Hakon avaient lié les proues de leurs bateaux. Ils avaient deux grands vaisseaux de commerce avec l'Est, qu'ils avaient laissés à l'extérieur de la flotte, et sur lesquels étaient construits de hautes plateformes de bois (châteaux). Lorsque le roi Inge sut quels préparatifs ils avaient faits, il ordonna aux trompettes de rassembler un Thing domestique de tous les hommes. Et lorsque le Thing siégea, il demanda conseil à ses hommes, et en particulier à Gregorius Dagson, à son frère adoptif Erling Skakke, et à d'autres barons et commandants de vaisseaux, à qui il relata les préparations de Hakon et de son armée.

    Gregorius Dagson répondit le premier, et fit connaître sa pensée par ces mots : "- Parfois, Hakon et nous nous sommes rencontrés en combat, et il avait généralement plus d'hommes, mais, cependant, ils étaient en deçà de nous dans la bataille. A présent, d'un autre côté, nous avons bien plus de forces que lui. Et il apparaîtra probablement aux hommes qui ont perdu récemment des parents courageux de leur fait, que ce serait une bonne opportunité de se venger, car ils ont fui devant nous une bonne partie de l'été. Et nous avons souvent dit que s'ils nous attendaient, comme il semble que ce soit le cas maintenant, nous aurions volontiers un accrochage avec eux. Je vais à présent dire ce que j'en pense, qui est que je veux les combattre, s'il plaît au roi. Car je pense qu'il en ira à présent comme par le passé, et qu'ils seront défaits si nous les attaquons bravement, et je me propose toujours d'attaquer là où les autres pensent que c'est le plus difficile."

    Ce discours fut reçu avec des applaudissements nourris, et tous déclarèrent qu'ils étaient d'accord pour s'engager dans la bataille contre Hakon. Alors ils remontèrent la rivière avec tous les navires, jusqu'à ce qu'ils parviennent en vue les uns des autres, et le roi Inge tourna dans le courant en aval de l'île. Alors le roi s'adressa à nouveau aux barons, et leur dit de se tenir prêts au combat. Puis il fit face plus particulièrement à Erling Skakke, et dit, ce qui était vrai, qu'aucun homme dans l'armée n'avait de meilleure compréhension ni de meilleure connaissance de la bataille que lui, même si certains étaient plus passionnés. Le roi s'adressa ensuite personnellement à plusieurs de ses barons, les appelant par leur nom, et termina en souhaitant que chaque homme mène son combat où il penserait qu'il serait le plus utile, et qu'enfin tous agissent ensemble.

     

    6- Le discours d'Erling

    Erling Skakke répondit ainsi au discours du roi : "- Il est de mon devoir, Sire, de ne pas garder le silence. Et je donnerai mon avis, puisqu'il est désiré. La décision prise à présent est contraire à mon jugement, car je juge téméraire de combattre dans ces conditions, même si nous avons tant d'hommes si hardis. En supposant que nous menions une attaque contre eux, et ramions à contre-courant, il faudrait qu'un des trois hommes pour chaque place ne soit employé qu'à ramer, qu'un autre doive protéger de son bouclier celui qui rame ; et que nous restera-t-il pour combattre sinon un tiers de nos hommes ? Il m'apparaît que ceux qui resteront assis à leurs rames le dos tourné à l'ennemi ne seront pas d'une grande utilité dans la bataille. Laissez-moi un peu de temps pour y réfléchir, et je vous promets qu'avant trois jours, je proposerai un plan grâce auquel nous pourrons livrer bataille à notre avantage."

    Il était évident que le discours d'Erling était dissuasif pour une attaque. Mais malgré cela, elle fut recommandée par beaucoup, qui pensaient que Hakon envisageait, maintenant comme avant, partir par la terre. "- Et alors, dirent-ils, nous ne pourront pas nous emparer de lui. Mais ils ont pour le moment peu d'hommes, et nous tenons leur destin entre nos mains."

    Gregorius ne dit pas grand-chose. Mais il pensa qu'Erling essayait d'éviter le combat plus qu'il n'avait de meilleur avis à proposer, et que l'opinion de Gregorius n'aurait aucun effet.

     

    7- De la flotte d'Hakon

    Alors le roi Inge dit à Erling : "- Nous allons donc suivre ton conseil, mon frère, pour ce qui est de la façon d'attaquer. Mais en fonction de la motivation de nos conseillers, nous attaquerons aujourd'hui même."

    Erling répondit : "- Tous nos bateaux et vaisseaux légers devraient sortir de l'île et se rendre sur le bras est de la rivière, et descendre alors le courant sur eux, et essayer de voir s'ils ne peuvent couper les amarres pour les libérer des poteaux. Alors nous, avec les grands vaisseaux, devrions ramer depuis ici contre eux. Et je ne peux pas dire, jusqu'à ce que ce soit essayé, si ceux qui sont si furieusement chauds seront plus vifs à l'attaque que je ne le suis."

    Ce conseil fut approuvé par tous. Il y avait une petite langue de terre étirée entre leur flotte et celle d'Hakon, de sorte qu'ils ne pouvaient pas se voir les uns les autres. Lorsque Hakon et ses hommes, qui avaient tenu conseil entre eux lors d'une réunion, virent l'escadre navale qui ramait en descendant le courant, certains pensèrent que le roi Inge venait leur livrer bataille. Mais beaucoup pensèrent qu'ils n'oserait pas, car il semblait que l'attaque était comme avortée. Et ils étaient, par ailleurs, très confiants à la fois en leurs préparatifs et en leurs hommes. Beaucoup de grands hommes se trouvaient avec Hakon : Sigurd de Reyr, et les fils de Simon, Nikolas Skialdvarson Eindride, un fils de Jon Mornef, qui était l'homme le plus vaillant et le plus populaire du district de Throndhjem ; et bien d'autres barons et guerriers. Alors quand ils virent que les hommes du roi Inge, dans de nombreux bateaux, ramaient pour quitter la rivière, Hakon et ses partisans crurent qu'ils allaient prendre la fuite. Alors ils coupèrent les amarres qui les retenaient aux poteaux, saisirent leurs rames, et souquèrent à leur poursuite. Les navires filaient vite au long du courant. Mais lorsqu'ils arrivèrent plus bas sur la rivière, au-delà du promontoire, ils virent les principales forces du roi Inge tranquillement installées sur l'île de Hising. Les gens du roi Inge virent les bateaux d'Hakon qui arrivaient, et crurent qu'ils lançaient une attaque contre eux. Alors il y eut un grand branle-bas de combat, et des bruits d'armes, et ils s'encouragèrent les uns les autres avec de sonores cris de guerre. Hakon et sa flotte virèrent un peu de bord vers le nord, en direction de la terre, où il y avait un détour dans une anse de la rivière, et peu de courant. Ils se préparèrent au combat, portèrent des cordes d'amarrage au rivage, tournèrent les proues de leurs navires vers l'extérieur, et les lièrent tous ensemble. Ils laissèrent les grands navires marchands de l'est en dehors des autres vaisseaux, l'un en amont, l'autre en aval, et les attachèrent aux langskips. Au milieu de la flotte se trouvait le bateau du roi, et à son côté, celui de Sigurd, et de l'autre côté, celui de Nikolas, et auprès de ce dernier, Eindride Jonson. Tous les navires plus petits étaient plus loin du centre, et ils étaient tous quasiment pleins d'armes et de pierres.

     

    Encadrement : Bouloute créations

     

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