• Haustlong : Longueur d'Automne

    Haustlong

    Haustlong : la Chanson d'Automne

    Au long de l'Automne

     

    Composé au début du Xème siècle par Thjodolf de Hvin, scalde ami du roi Harald Haafager, ce poème reprend deux des légendes les plus populaires de la mythologie nordique : l'enlèvement d'Idunn et la mort de Thjazi, puis le combat de Thor contre Hrungnir. Ce texte ne fait pas partie de l'Edda poétique proprement dite.

     

    Haustlong, odin, hoenir, loki

    Haustlong, odin, hoenir, loki

    Haustlong, odin, hoenir, loki, thjazi

    Haustlong, odin, hoenir, loki, thjazi

    Haustlong, thjazi, loki

    Haustlong, loki, idun

    Haustlong, thjazi, idun

    Haustlong, thjazi

    Haustlong, idun

     

     

     

     

     

     ********************

      

     

     

    Haustlong, thor

    Haustlong, thor, hrungnir 

    Haustlong, thor, hrungnir

     Haustlong, thor, hrungnir

    Haustlong, groa

    Comment pourrais-je m'acquitter

    Pour ce rempart des guerriers1 ?

    Thorleif m'a en effet donné

    La voix des rochers1 bien ornée.

    Je peux y voir trois déités,

    Valeureuses divinités,

    En posture assez délicate

    Et Thiassi, sur la marge plate

    De la bordure étincelante

    De cette feuille combattante1.

    Car le ravisseur de la dame2

    S'envola avec grand vacarme,

    Pour rencontrer le suzerain

    De l'ensemble des souverains

    Sous sa forme de très-ancien3.

    Voilà longtemps l'aigle atterrit

    Où les Ases, en leur abri,

    Cuisaient au feu leur venaison.

    Le dieu des rocheuses maisons4

    Ne put être appelé peureux.

    Habile à mystifier les dieux,

    Il se montra dans l'arbitrage

    Intraitable sur le partage

    Des quantités de nourriture.

    Avec son heaume pour coiffure,

    L'Instructeur des divinités5

    Comprit bien sa malignité.

    La mouette des vagues de sang,

    L'oiseau fourbe et intelligent

    Leur parla du haut d'un vieux tronc.

    Loki montra son aversion.

    Lors le loup des montagnes ordonne

    Au père de Meili5 qu'il lui donne

    Son content tranché au billot.

    L'ami du maître des corbeaux6

    Est chargé d'attiser le feu.

    L'Odin, le guerrier courageux

    Des baleines continentales

    Se laisse choir sans aucun mal

    Là où les déités s'affairent.

    L'aimable seigneur de la terre5

    Ordonne au fils de Farbauti

    De couper la proie de Skadi

    Afin d'entre eux la répartir.

    Mais l'ennemi des Aesir,

    Impitoyable et cauteleux

    S'empare des pièces de bœuf,

    Des quatre parts sur la grand-table.

    Le père de Morn7, détestable,

    Affamé, se met à manger,

    Dans un chêne bien protégé,

    La viande de la bête à joug

    -Et c'était dans les anciens jours -

    Jusqu'à ce que le dieu rusé,

    Le gardien du butin guerrier,

    N'atteigne entre les deux épaules

    Le terrible ennemi du sol

    A l'aide de sa javeline.

    Le fardeau des bras de Sigyn,

    Dont les dieux sont les obligés,

    Se retrouve alors attaché

    A l'ascendant de la déesse

    Avec des skis, la chasseresse8.

    La lance s'était agrippée

    A celui qui, puissant, hantait

    Le territoire des géants,

    Et les mains du bon compagnon

    D'Hœnir à l'embout du bâton.

    La mouette des vagues de sang,

    Satisfaite de son butin,

    S'envole alors vers le lointain

    Emportant le dieu des filous,

    Au point que le père du loup

    Se sent prêt à se déchirer.

    Lopt, alourdi et effondré,

    Le compagnon de l'Ase Thor,

    Est obligé avec effort

    De mendier merci et merci

    Auprès de l'effrayant mari

    De Midiung, et de pire en pire.

    Le fils de la race d'Hymir

    Ordonne donc au dieu malin

    Fou de douleur et de chagrin

    De lui amener la déesse

    Habile à soigner la vieillesse.

    Le voleur de Brisingamen

    N'a ensuite guère de peine

    A mener l'asynie un jour

    Au banc de Brunnack, à la cour

    Du Nidud des aplombs rocheux.

    Ils ne furent pas malheureux,

    Les habitants des rocs brillants,

    Qu'Idunn soit parmi les géants,

    Arrivée du sud depuis peu.

    Mais ils devenaient gris et vieux,

    Tous les parents d'Yngvi-Frey,

    Et repoussants à l'assemblée.

    …......................

    Jusqu'à ce qu'ils trouvent le loup

    Du sang qui coule sous les coups,

    De la Gefn des bières trompeur,

    Et n'attachent le ravisseur,

    L'arbre de la sournoiserie

    Qui Idunn ailleurs conduisit.

    "Tu seras entravé, Loki"

    Le coléreux parla ainsi

    "A moins que par quelque moyen

    Tu ne nous la ramènes enfin,

    La fameuse, la renommée,

    Celle qui sait apporter

    L'allégresse aux divinités."

    De ceci j'ai ouï parler,

    Que celui qui éprouve l'âme

    D'Hoenir fit revenir la Dame,

    Amie des Ases, par la ruse

    Sous son déguisement de buse ;

    Et dans un esprit déloyal,

    Le père de Morn, boréal,

    Joua au jeu de la puissance

    En battant des ailes en cadence

    Et en dirigeant un typhon

    Vers le descendant du faucon.

    Les rondins prirent bientôt feu,

    Apprêtés par les puissants dieux ;

    Et le fils de l'amant de Greip

    En fut vivement enflammé.

    Son trajet fit une embardée.

    Ce récit est bien dessiné

    Sur la sole du piédestal1

    De Hrungnir le géant brutal.

    J'ai reçu de la part de Thorleif,

    Orné de ces crimes en relief,

    Le rempart de ce bouclier.

    *************

    On voit aussi sur son ourlet

    Arbre du feu de l'océan9,

    Comment la terreur des géants,

    Rendit visite à Griotun.

    Le fils de Iord, dessous la lune,

    Conduisit le jeu de l'acier,

    Et le ciel en fut foudroyé.

    Et dans le frère de Meili

    L'ire avait gonflé et grandi.

    Les sanctuaires des faucons

    Se retrouvèrent en fusion

    Du fait du beau-père de Ull,

    Et la terre sous sa férule

    Par la grêle fut ébranlée,

    Tandis que les boucs s'élançaient

    Emportant le pilier du temple

    Dans un puissant mouvement ample

    Sur son chariot pour assaillir

    Le robuste géant Hrungnir.

    La triste veuve de Svolni10

    S'en fendit presque en deux parties.

    Le frère de Balder, là-bas,

    Lote Hrungnir n'épargna pas,

    L'avide ennemi des humains.

    Les monts explosèrent soudain,

    Se fragmentèrent les rochers.

    Et j'ai entendu rapporter

    Que le gardien des os noircis

    Des terres des chariots d'Haki11

    Gesticula violemment

    Quand il vit son rival vaillant.

    Le gardien des rocs fit glisser

    Précipitamment sous ses pieds

    Le large anneau de glace claire.

    Les entraves le provoquèrent,

    Les Valkyries le désiraient.

    Le gentilhomme des rochers

    N'eut pas à attendre longtemps

    Qu'un coup rapide et violent

    Lui fut asséné par l'ami,

    Rude, et au combat endurci,

    Du marteau ennemi de Beli.

    Celui qui abrège la vie

    De ses maléfiques armées

    Fit choir de l'îlot bouclier

    L'ours de la cachette vibrante

    Des tempêtes assourdissantes.

    Là s'effondra le souverain

    Du territoire des ravins,

    Avant que le marteau puissant

    Et le destructeur éclatant

    Des Danois des hautes falaises

    Ne fassent reculer Hrungnir,

    Lui qui a lancé le défi. 

    Et le coriace éclat de pierre 

    Propulsé par le thurs Hrungnir, 

    Ami du peuple de Vingnir, 

    Siffla vers le fils de Terre 

    Et dans son cerveau se ficha, 

    Dans le crâne du fils d'Odin.

    La pierre d'acier se coinça, 

    Eclaboussée du sang carmin 

    d'Eindridi et y demeura 

    Jusqu'à ce que Gefion de la bière12 

    N'enchante le faix incarnat 

    Du maléfice de la chair, 

    Rouillé sur les pentes inclinées 

    De la rouquine chevelure 

    Du dieu dispensateur de plaies. 

    Je vois toutes ces aventures 

    Sur le rempart du bouclier. 

    J'ai eu ce targe de Thorleif, 

    Orné de ces actes en relief.  

     

    1  Bouclier

    2  Thiassi (ou Thjazi)

    3  Aigle

    4  Géant

    5  Odin

    6  Loki

    7 Thiassi

    8  Skadi

    9 Chef, homme. Thjodolf s'adresse à Thorleif

    10 Iord

    11 Chariot d'Haki : navire, terre des navires : mer, os noircis de la mer : côte rocheuse, falaise, gardien des falaises : géant. Un bel emboîtement de kenningar.

    12 Groa

     

     Haustlong                                                                                                             Haustlong


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