• Hrafnagaldur Odins

    Thrymskvitha

    Hrafnagaldur Odins

    Le Hrafnagaldur Odins n'appartient pas à l'Edda poétique, car, bien que les spécialistes ne soient pas d'accord sur la date exacte de son écriture, elle aurait eu lieu entre le XIVème et le XVIIème siècle, et probablement après la découverte du Codex Regius où le poème n'est pas consigné. Conçu et rédigé comme une introduction au Baldrs draumar, dans le même mètre (fornyrdislag) que les autres poèmes de la vieille Edda et en de très classiques strophes de 8 vers, ce texte traite des questions que les Ases se posent après divers rêves prémonitoires et pressentiments funestes qui les assaillent. Odin envoie alors Heimdall, accompagné de Loki et Bragi, rechercher et interroger Idun, tombée d'Yggdrasil dans le domaine de Hel dont elle ne peut plus sortir. 

     

    L'incantation-corbeau d'Odin

    ou Forspjallsljod (prélude au poème)

    D'après les traductions anglaises de Thorpe, Björnsson, Reaves, Lassen et Kodratoff.

     

    1- Odin possède le pouvoir,
    Les elfes la compréhension,
    Les Vanes ont la connaissance
    Et les Nornes montrent la voie,
    Les femmes-trolls ont des enfants,
    Les hommes doivent supporter,
    Les thurses doivent patienter
    Et les Valkyries soupirer.

    2- De funestes pressentiments
    Font souffrir les âmes des Ases
    Des esprits maléficieux
    Ont brouillé les runes du Dieu.
    Urd1 devait veiller Odrerir2
    Mais ne put le sauvegarder
    De la plus grande part du mal.

    3- Hugin3 est parti à la hâte
    Pour explorer les vastes cieux,
    Il cherche les peuples qui craignent
    Une catastrophe s'il tarde.
    La pensée de Thrainn4 est un rêve
    Dans un sentiment d'oppression,
    La pensée de Dainn5 est un rêve
    Bien plus énigmatique encore.

    4- La puissance des nains faiblit,
    Le monde sombre vers l'abîme,
    Vers la béance de Ginnung6.
    Asvildur7frappe fréquemment
    Depuis les hauteurs des cieux,
    Et aussi souvent il rassemble
    Auprès de lui les hommes occis.

    5- La terre autant que les cieux
    Petit à petit se corrompent,
    Sans jamais s'arrêter, sans cesse,
    Soufflent les vents empoisonnés.
    Toute la sagesse est cachée
    Dans le puits du glorieux Mimir.
    M'entendez-vous bien, ou alors ?

    6- Dans les vallées elle réside
    Cette Dise devineresse,
    Où elle est tombée d'Yggdrasil,
    Tombée du grand frêne du Monde,
    Appelée Idun par les Alfes,
    La plus jeune enfant d'Ivaldi7.

     

    Hrafnagaldur Odins

     Idun tombée de l'arbre du Monde. F. Stassen 

     

    7- Infortunée lors de sa chute,
    Elle se trouva enfermée
    Sous les branches de l'arbre dur.
    Habituée à résider
    En des demeures plus plaisantes
    Elle apprécia peu son séjour
    Au logis du fils de Nörvi8.

    Hrafnagaldur Odins

     

    8- Les déités de la victoire
    Voyant la peine de Nanna9
    Au foyer du destrier d'Ygg7,
    Lui offrirent une peau de loup.
    Elle s'emmitoufla dedans
    Ses sentiments se modifièrent
    Elle joua de l'illusion
    Et transforma son apparence.

    9- Viðrir7choisit le gardien de Bifrost
    Pour aller poser des questions
    Au montant de la porte de Gjöll9
    Sur ce qu'elle savait des mondes.
    Suivi de Bragi et Loki,
    Compagnons et témoins inquiets.

    10- Les Puissances et Divinités,
    A l'extrémité du monde,
    Chantèrent des incantations,
    Eurent pour montures des loups.
    Assit sur Hliðskjálf, attentif,
    Odin écouta, regarda,
    L'expédition des voyageurs.

    11- Le sage posa des questions
    A la serveuse d'hydromel9
    Sur les ancêtres et descendants
    Des dieux et sur leur destinée,
    Et il l'interrogea aussi
    Sur la naissance, la durée
    Et le destin des cieux, de Hel,
    Et de l'univers tout entier.

    12- Gefion9ne fut pas en mesure
    De révéler ce qu'elle pensait,
    Ni d'articuler un seul mot,
    Ni d'exprimer quelque bonheur.
    Son pouvoir était engourdi,
    Epuisé, comme anéanti.
    Des larmes se mirent à couler
    Des boucliers de son cerveau.

     

    Hrafnagaldur Odins

    Heimdall, Loki et Bragi interrogent Idun. L. Frolich.

     

    13- De même vient d'Elivagar,
    Des prairies des géants du givre,
    Depuis l'est lointain une épine
    Avec laquelle chaque nuit
    Dainn pique chaque personne
    Vivant sur la grande Midgard.

    14- Alors les actes s'affaiblissent,
    Les mains retombent lourdement,
    La stupeur envahit les têtes.
    L'insensibilité s'écoule
    Dans l'esprit de la femme-troll,
    Ralentissant tous les rouages
    De l'esprit humain tout entier.

    15- Jorun9parut pleine de peine,
    Impuissante à parler aux dieux.
    Plus ils la pressaient de questions,
    Plus elle refusait de répondre,
    Et tous leurs mots étaient en vain.

    16- Portant Gjallarhorn pour Herjan7,
    Le quêteur marcha en avant
    Et conduisit l'expédition,
    Choisissant pour l'accompagner
    Loki, le parent de Nal,
    Et pour rester en sentinelle,
    Bragi, poète de Grimnir7.

     

    Hrafnagaldur Odins

     Heimdall va quérir Idun aux enfers. 

     

    17- Aidés par les fils de Fornjot10
    Les émissaires de Vidar7
    S'en retournèrent à Vingolf.
    En entrant, salués par les Ases,
    Ils furent conviés au festin,
    Au gai banquet d'hydromel d'Ygg.

    18- Ils souhaitèrent à Hangatyr7
    D'être le plus chanceux des dieux,
    Et de présider du haut-siège
    A la fête de l'hydromel,
    Et en s'asseyant au festin
    Aux Ases, avec Yggjungur7,
    L'éternelle béatitude.

    19- A la demande de Bölverk7
    Les hôtes divins prirent place
    Sur les bancs et se rassasièrent
    De la viande de Saehrimnir.
    De la bouilloire de Hnikar7
    Skogull tirait avec des cornes
    L'hydromel du savant Mimir
    Pour les coupes de la mémoire.

    20- Depuis midi jusques au soir
    Bien des questions furent posées
    Par les Ases à Heimdallur
    Et par les déesses à Loki,
    Pour savoir si la prophétesse
    Avait dit de sages paroles,
    Prononcé des divinations.

    21- Ils jugèrent de leur mission,
    Peu glorieuse et infructueuse,
    Et dirent la difficulté
    De trouver un fin stratagème
    Pour obtenir de la voyante
    Une réponse à leurs questions.

    22- Omi7parla, tous écoutèrent :
    "- La nuit apportera conseil.
    Que réfléchissent à la question
    Tous ceux qui pourront y penser,
    Et de maintenant à demain, 
    Qu'ils apportent une solution
    Pour la grande gloire des Ases."

    23- Au-dessus des plaines de Rind,
    Au long des tourbillons du ciel,
    Lasse, courait la proie du loup11.
    Les Ases quittèrent la fête
    Et saluèrent Hropt7et Frigg,
    Tandis que le clair Hrimfaxi12
    Entreprenait son ascension.

    24- Le fils de Delling13 stimula
    Son cheval caparaçonné
    De riches pierres précieuses,
    Et la crinière du coursier
    Eclaira le monde des hommes,
    Emportant en tractant son char
    La clarté du jouet de Dvalin11.

    25- Loin dans le Nord, à la frontière,
    Au bout de la puissante terre,
    Sous la plus lointaine racine
    Du prince des arbres du monde,
    Les femmes trolls et les géants,
    Cadavres, nains et elfes noirs,
    Tous rejoignirent leur litière.

    26- Les dieux se levèrent au matin,
    Tandis qu'Alfröðull11accourrait,
    Njola14 retourna vers le Nord
    Et se dirigea vers Niflheim.
    A l'aurore, le fils d'Ulfrun15,
    Le souverain d'Himinbjorg,
    Se saisissant de Gjallarhorn,
    Fit retentir le son du cor.

     

    1  La norne du passé

    2  Odrerir : "celui qui conduit à la fureur sacrée". Un des chaudrons dans lesquels se trouve l'hydromel magique. 

    3   Pensée

    4   Thrainn : Menace, nom d'un nain ?

    5   Dainn : Mort, nom d'un nain ?

    6   Ginnungagap : Vide béant originel dans lequel les mondes se sont formés.

    7   Odin

    8   Fils de Nörvi : en fait, enfant de Nörvi, Nott, la nuit.

    9   La femme. Idun ?

    10  Les vents

    11  Le soleil

    12  Crinière de Givre, la Monture de Nott

    13  Dag, le jour

    14  Njola : autre nom de la nuit

    15  Heimdall

     

     Traduction plus littérale du texte : 

    1- Alfather exerce le pouvoir, les elfes comprennent, les Vanes connaissent, les Nornes montrent la voie, les femmes-trolls enfantent, les humains endurent, les thurses attendent, les Valkyries languissent.

    2- Les Ases souffraient de sombres pressentiments, les esprits mauvais avaient mélangé les runes du dieu. Sur Odrerir devait veiller Urd, mais elle ne put le protéger de la plus grande partie du mal.

    3- Hugin (la pensée) se hâte, explore les cieux. Il cherche les autres, les peuples risquent une catastrophe s'il tarde. Le rêve de Thrainn est oppressant, celui de Dainn énigmatique.

    4- La puissance des nains faiblit, les mondes sombrent vers l'abîme de Ginnung. Souvent Asvildur frappe d'en haut, et souvent réunit à nouveau les occis.

    5- Terre et ciel se corrompent peu à peu. Les vents empoisonnés ne cessent de souffler. Toute sagesse est cachée dans le glorieux puits de Mimir. Comprenez-vous, ou quoi ?

    6- Dans les vallées vit la Dise devineresse. Elle est tombée d'Yggdrasil, tombée du frêne, nommée Idun par les alfes aînés, la plus jeune des enfants d'Ivaldi.

    7- Malchanceuse lors de sa chute et accoutumée à des demeures plus agréables, et apprécia peu celle de l'enfant de Nörvi.

    8- Les dieux de la victoire virent la peine de Nanna dans le logis de la monture d'Ygg (Yggdrasil, chez Hel). Ils lui donnèrent une fourrure de loup. Elle s'en vêtit, changea de sentiments, joua de l'illusion, modifia son apparence.

    9- Viðrir choisit le gardien de Bifrost pour demander au montant de la porte de Gjöll ce qu'elle savait de chaque monde. Bragi et Loki en seraient les témoins inquiets.

    10- Ils psalmodièrent des incantations, chevauchèrent des loups, les Puissances et les Dieux, aux extrémités du monde. Odin, écoutant depuis Hliðskjálf, regarda l'expédition lointaine des voyageurs.

    11- Le sage (Heimdall) interrogea la serveuse d'hydromel sur les ancêtres et descendants des dieux et sur leurs propres chemins, et lui demanda si elle connaissait l'origine, la durée et la fin des cieux, de Hel et du monde. 

    12- Gefion ne put rien révéler de sa pensée, ni formuler une parole, ni exprimer quelque joie. Des larmes suintèrent des boucliers de son cerveau, son pouvoir était engourdi, épuisé, mort.

    13- Ainsi depuis Elivagar vient de l'est une épine, issue des champs des géants du givre, avec laquelle Dainn pique chaque nuit tous les hommes de la glorieuse Midgard.

    14- Les actes s'affaiblissent, les mains retombent lourdement, la stupeur plane sur l'épée du dieu blanc (la tête). L'insensibilité s'écoule dans le vent de la géante (dans son esprit), ralentit les rouages de l'esprit humain tout entier.  

    15-  Pleine de chagrin sembla Jorun aux dieux, incapable de parler. Ils insistèrent d'autant plus que toute réponse leur était refusée, tous leurs mots étaient en vain.

    16- Il voyagea en tête de l'expédition, le quêteur porteur de Gjallarhorn pour Herjan, prenant pour compagnon le parent de Nal, le poète de Grimnir restant en sentinelle.

    17- Les envoyés de Vidar revinrent à Vingolf, aidés dans leur retour par les fils de Fornjót. Ils entrèrent et furent salués par les Ases, conviés tout de suite au joyeux festin d'hydromel d'Ygg.

    18- Ils souhaitèrent à Hangatyr, le plus chanceux des dieux, de présider avec bonheur à la fête de l'hydromel depuis le haut-siège, et aux Ases bonne fortune en s'asseyant au festin, et la béatitude éternelle avec Yggjungur.

    19- Les hôtes divins, assis sur les bancs à la demande de Bölverk (Odin), se rassasièrent de Saehrimnir. Skogull tirait de la cuve de Nikar l'hydromel de Mimir à servir dans les coupes de la mémoire.

    20- De midi à la tombée du soir, beaucoup de questions furent posées par les dieux à Heimdall et par les déesses à Loki, pour savoir si la jeune femme avait prononcé de sages paroles ou des divinations.

    21- Ils jugèrent que leur mission, peu glorieuse, avait été infructueuse, et qu'il serait difficile de trouver un stratagème pour obtenir une réponse de la femme.

    22- Omi (Odin) parla et tous écoutèrent : "La nuit porte conseil. Qu'y réfléchissent jusqu'à demain tous ceux qui le pourront, et une solution sera apportée pour la gloire des Ases."

    23- Au long des tourbillons sur les plaines de Rind courait, fatiguée, la proie du loup. Les dieux quittèrent la fête et saluèrent Hropt et Frigg, tandis que Hrimfaxi commençait son ascension. 

    24- Le fils de Delling poussa son cheval, richement caparaçonné de pierres précieuses. La crinière du coursier illumina le monde des hommes, irradiant la lumière du jouet de Dvalin (le soleil) qu'il tractait en son char.

    25- Loin au nord, au bord de la terre puissante, sous la racine la plus éloignée du grand Arbre du Monde, les femmes trolls et les géants, les cadavres, les nains et les elfes noirs gagnèrent leur lit. 

    26- Puis les dieux se levèrent, Alfröðull accourut, Njola retourna vers le nord, vers Niflheim. Tôt, le fils d'Ulfrun, maître d'Himinbjorg, leva Gjöll (Gjallarhorn) et fit retentir le son du cor.

     

    Thrymskvitha                                                                                                                                                     Thrymskvitha

     


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  • Commentaires

    1
    Irien
    Mardi 20 Janvier 2015 à 00:26

    Merci bien:) J'aime bien voir ce texte dans une nouvelle traduction, souple et agréable à lire.(plus que celle de Boyer)

    En même temps, ce texte me laisse toujours dans la même perplexité...Idunn est "tombée d'Ygdrasil"? Ca veut dire quoi?, je ne suppose pas qu'on puisse juste glisser, à moins qu'elle soit idiote, ce que je ne pense pas. Est elle morte, pour tomber aux racines, donc à Hel? Et ces dieux qui, bien qu'ils n'aient pas eu de réponse décident tout simplement de boire un coup "et on verra demain" c'est bizarre...

    Est ce qu'il s'agit d'une réécriture tardive où c'est elle qui devrait tenir le rôle de völva, mais elle s'y refuse? L'intro de Janette Lassen explique les arguments en faveur d'une conception du poème datant de peu avant Arni  Magnusson, mais laisse le débat ouvert. Yves Kodratof accentue le côté païen, je ne sais pas.

    Par contre, j'ai raconté l'histoire à mon mari (qui ne la connaissait pas) et lui ai fait lire ta traduction, et il adore ;)

    "Bin quoi? me dit il, c'est bien normal qu'elle pleure et refuse de dire l 'avenir, si elle a vu que l'avenir c'est le ragnarok pour le lendemain matin"

    Ce texte va faire parler pendant longtemps encore, je suppute, et merci de l'avoir traduit  :)

     

     

    2
    Jeudi 22 Janvier 2015 à 22:57

    Bonsoir Irien, et encore une fois merci de ton intérêt !

     

    Je me suis aussi posé pas mal de questions par rapport à ce texte. J'ai l'impression que la chute d'Idunn pourrait être plus métaphorique qu'autre chose : la "jeunesse des dieux" tombe de l'arbre du monde, et en est morte, en effet, comme un prélude à la fin de la plupart d'entre eux. Etre chez Hel ne signifie cependant pas qu'on est injoignable, dans le Baldrs draumar, c'est Odin qui va consulter la völva morte, laquelle répugne aussi à lui parler d'un avenir tragique. Quant à l'attitude des dieux, je la trouve à la fois très "humaine" - tant de difficultés à changer ses habitudes, même quand on nous prédit une catastrophe pour bientôt, j'ai pensé, en vrac, à Cassandre, au club de Rome, au GIEC etc... - et en même temps assez conforme à cette acceptation du destin qui caractérisait les scandinaves médiévaux. Et il y a dans le poème d'autres signes de cette fin, comme ces rêves prémonitoires qui touchent les nains comme les dieux, l'allusion à l'épine, cause de cette terrible léthargie et symbole du géant...

    Janette Lassen est certainement la spécialiste de ce texte, et il est probable qu'elle ait raison en disant qu'il est tardif. Tardif peut-être, mais constitué de bribes de légendes ayant survécu jusque là ? Tant de textes ont brûlé à Copenhague, tant d'autres ont disparu avant.

    J'ai bien aimé faire cette traduction, je trouve magnifique la description de la tombée de la nuit des strophes 23-25. La traduction de Boyer, plus savante et surtout à partir du texte en norois, est sans doute plus juste. Il m'a été impossible de le rimer, mais l'octosyllabe, c'est chantant :)

    3
    Lundi 26 Janvier 2015 à 08:10
    heidhinn

    Pouvez-vous donner la référence exacte de la traduction de Boyer? Je ne l'ai jamais vue. Elle n'est pas dans son Edda poétique, en tous cas! Je sais qu'on ne prête qu'aux riches. Et cela m'étonnerais beaucoup qu'il se soit attaqué à ce poème très païen!

    Enfin, ce n'est pas Reaves qui l'a traduite en réalité, c'est Eysteinn Björnsson mais je viens de voir que Reaves se l'attribue maintenant et que beaucoup le croient. Eysteinn Björnsson doit être mort: il était très jaloux de sa traduction. Mais bon, je l'ai vécu c'est tout ce que je peux dire: il m'avait engueulé comme du poisson pourri parce qu'il trouvait ma traduction trop proche de la sienne! Ca, j'en suis sûr! C'est pourquoi j'ai en projet de la reprendre complètement.

    4
    Irien
    Mercredi 28 Janvier 2015 à 20:12

    Hum...Au temps pour moi...L'erreur est entièrement de mon fait....J'étais persuadée qu'il figurait dans 'Edda Poétique de Boyer (chez Fayard) en introduction au Baldrs draumar, mais vérification faite, il n'y est pas. Désolée d'avoir introduit une confusion dans la discussion!

    5
    Mercredi 28 Janvier 2015 à 23:49

    Bonsoir Heidhinn et Irien.

    Je n'avais pas non plus croisé de traduction de ce texte dans l'Edda Poétique par R. Boyer, mais je suis au regret de n'avoir pas encore pu lire tout son travail, et il aurait pu se trouver dans un autre de ses ouvrages. Quoi qu'il en soit, si ce n'est pour cette oeuvre, je maintiens ce que j'ai dit au moins pour les autres : ses traductions des poèmes de la vieille Edda sont assurément plus justes que les miennes, mais je les trouve souvent assez difficiles à lire.

    J'ai donc utilisé pour ma traduction, depuis l'anglais, les versions que j'ai pu trouver, plus ou moins proches les unes des autres, ai cherché à partir du texte en norois quelques termes dans mon petit dico Zoega norois-anglais, et ai commis ma propre traduction à partir de ma compréhension personnelle (comme je le fais à chaque fois !). J'ignorais tout des préséances entre traducteurs chevronnés, et merci, Heidhinn, pour ces étonnantes précisions. Et si votre projet de traduction va à son terme, je serai très intéressée pour le lire.

    Bien cordialement :)

    6
    Jeudi 29 Janvier 2015 à 07:46
    heidhinn

    Du coup, j'ai remis ma traduction en français que je jugeais dépassée sur mon site avec deux images de mes danois préférés, Rask et Lassen, c'est rigolo de penser qu'il a fallu presque 200 ans pour qu'on accepte que le Hrafna soit au moins sérieux et non une 'forgery'. L'intro et la strophe 1 ont été mises à jour. Tu verras que la version de Lassen suggère plutôt 'châtier' pour les valkyries que 'soupirer' (non pas þrá mais þjá - c'était nouveau pour moi aussi). 

    Plutôt que le Zoega (en .doc donc commode pour chercher des mots norrois à partir de l'anglais) je te conseille le Cleasby-Vigfusson. Ma version pdf par lettre et cherchable est la dispo de qui me la demande.

    D'ailleurs nous ne sommes pas du tout en concurrence: je vais faire une traduction mot à mot comme j'en ai pris l'habitude. Je suis enchanté qu'une traduction plus poétique existe! Merci pour ton travail.

    Pour les batailles entre traducteurs, c'est plutôt que Eysteinn avait un sale caractère. J'ai mis la référence de sa traduction définitive en 2002 dans mon intro.

    Amicalement

    7
    Irien
    Mercredi 4 Février 2015 à 20:34

    Bonsoir à tous deux.

    Je voulais juste vous donner le lien vers cette page qui liste divers travaux ou articles autour du poème, y compris des traductions en plusieurs langues depuis les années 1700 si, si!

    http://www.germanicmythology.com/PoeticEdda/Hrafnagaldr%20Odins.html

    J'ai eu la surprise d'y voir qu'une traduction française a été réalisée en 1844 (dispo sur google books):

    http://books.google.fr/books?id=mv06AAAAcAAJ&pg=PA33&dq=yggdrasel&hl=en&sa=X&ei=8SbsTtW0J4Xrtge_7N3wCw&redir_esc=y#v=onepage&q=idun&f=false

    (page223)

    Hum, peut être connaissez vous déjà ces pages, mais au cas, je partage :)

     

    8
    Mardi 10 Février 2015 à 11:59

    Bonjour à tous les deux !

    Merci pour la référence du Cleasby-Vigfusson, et si tu as un pdf à me proposer, Heidhinn, je prends volontiers, bien sûr :)

    Et merci à Irien pour les liens, je ne connaissais pas la version de Rosalie du Puget (ni les traductions espagnoles, allemandes, latines... :))) En tout cas, c'est un texte bien étrange, par ce qu'il dit, et par son origine mystérieuse, et qui aura fait travailler bien des traducteurs !

    Belle journée.

     

    9
    Jeudi 12 Février 2015 à 12:12
    heidhinn

    Pour la référence à germanicmythology c'est le site de W. Reaves qui oublie la traduction faite par Eysteinn seul en 2002. Je recommande celle d'Eysteinn http://www.hi.is/~eybjorn/

    Par ailleurs, le site de Reaves contient des tonnes d'illustrations intéressantes. Il a traduit Rydberg en anglais, aussi... cela peut en intéresser certains. 

    Pour le googlebook, comme d'hab on ne peut lire que des petits bouts. 

    10
    Jeudi 28 Mai 2015 à 08:50
    heidhinn

    Salut


    je te signale que je viens de finir une nouvelle traduction qui est 'vraiment' la mienne et non celle de Eybjörn. Il y a tellement de différences que la vieille n'est plus du tout valide. 


    J'ai essayé d'expliquer les grosses différences avec celle de Lassen, mais si tu veux me demander des éclaircissements, tu es la bienvenue.


    En gros quand même: Lassen y voit un complot d'Ôdhinn (pas possible de copier-coller) contre les AEsir, alors que j'y vois un complot des forces du chaos pour 'façonner' magiquement  la possibilité d'existence du Ragnarök.

    11
    Mardi 2 Juin 2015 à 12:23

    Bonjour.

    J'ai lu ta traduction avec beaucoup d'intérêt, Heidhinn, (je mets le lien pour les visiteurs qui voudraient approfondir la question : http://www.nordic-life.org/MNG/HRAFrNouv.htm) mais je ne suis pas du tout assez calée en vieux norrois pour en discuter le bien-fondé, quoique j'ai beaucoup appris en te lisant :) Une de tes remarques sur la multiplicité des sens de la poésie noroise a fait écho chez moi, parce que, sans aller jusqu'à une analyse grammaticale aussi précise que la tienne, je m'étais penchée un peu attentivement sur la Thorsdrapa (images et vocabulaire, essentiellement), dans laquelle on pourrait tomber facilement tant les mots rebondissent les uns sur les autres, et sur les significations des runes de la pierre de Björketorp. Des textes les plus anciens aux plus récents, les scaldes possédaient l'art du puzzle poétique et du double -sens.

    En tout cas, grand merci ! 

    12
    heidhinn
    Vendredi 25 Septembre 2015 à 08:20
    heidhinn

    Bonjour Songerune


    je te signale aussi que j'ai repris strophe à strophe ma traduction et que j'en ai fait un 'conte' qui raconte l'histoire de façon quasiment cohérente.


    Au passage: serais-tu d'accord pour que nous écrivions ensemble, à partir de ce conte, un nouveau poème sur le Galdr des corbeaux d'Odinn?

    13
    Jeudi 8 Octobre 2015 à 13:56

    Bonjour !

    Et toutes mes excuses pour le délai de réponse, j'ai eu des soucis d'informatique et j'ai de moins en moins de temps à consacrer à mes vikings et à mon blog, hélas !
    En conséquence, et parce que je ne veux pas m'engager à quelque chose que je ne pourrai pas tenir, je vais décliner ta proposition. Par contre, si tu trouves dans mes deux traductions ci-dessus des passages qui te semblent utilisables, tu peux prendre, il n'y a pas de copyright.

    Bien cordialement.

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