• Skaldskaparmal XVI : la bataille

    Skaldskaparmal

    Storm of the blades, Battlelore

     

    XLIX. La bataille est appelée Tempête ou averse de neige des Hjadnings, et les armes, feu ou bâton des Hjadnings ; Et cela provient de la légende suivante : Le roi nommé Högni avait pour fille Hildr ; le roi Hedinn, fils de Hjarrandi, la prit pour butin de guerre, tandis que le roi Högni participait à une assemblée de rois. Mais lorsqu'il apprit ce qui s'était passé en son royaume et que sa fille avait été ravie, il partit avec ses hommes pour chercher Hedinn, et entendit des nouvelles de lui, qu'il progressait vers le nord en suivant la côte. Lorsque Högni arriva en Norvège, il apprit qu'Hedinn faisait voile vers l'ouest. Et Högni le pourchassa sur la mer, même jusqu'aux îles Orkneys. Et lorsqu'il atterrit à l'endroit nommé Hoy, Hedinn était déjà arrivé là avec ses guerriers. Alors Hildr alla rencontrer son père, et lui offrit un collier au nom de Hedinn, en signe de paix et de réconciliation ; mais il ne fut pas accepté, et elle dit que Hedinn était prêt au combat et que Högni ne devait s'attendre à aucune miséricorde de sa part.

    Högni répondit durement à sa fille ; et lorsqu'elle retourna auprès de Hedinn, elle lui dit que Högni ne souhaitait aucune réconciliation, et lui ordonna de se préparer à la guerre. Et il en fut ainsi pour les deux parties : ils vinrent sur l'île et mobilisèrent leurs troupes. Puis Hedinn nomma Högni son beau-père, lui offrant la réconciliation et plus d'or en compensation. Mais Högni répondit: ''- Tu as fait cette offre trop tard, si tu voulais vraiment faire la paix. Maintenant, j'ai tiré Dáinsleif, forgée par les nains, et qui doit tuer un homme à chaque fois qu'elle est dégainée, et qui ne manque jamais son coup ; de plus, les blessures qu'elle occasionne ne peuvent être soignées.'' Alors Hedinn dit : ''- Tu peux te vanter de ton épée, mais pas de la victoire. Je tiens toute épée pour bonne, qui ne fait pas défaut à son seigneur.'' Et ils commencèrent cette fameuse bataille qui s'appelle le combat des Hjadnings, et ils se battirent toute la journée, mais au soir, les rois retournèrent à leurs navires. A ce moment, Hildr rejoignit les morts pendant la nuit, et par magie, remit debout tous ceux qui étaient morts. Le lendemain, les rois regagnèrent le champ de bataille, et se battirent, ainsi que tous ceux qui étaient tombés la veille. Et l'enchas se poursuivit jour après jour : ceux qui tombaient et toutes les épées abandonnées sur le champ, et les boucliers également, se changeaient en pierre. Mais à l'aube, tous les hommes morts se relevaient et les armes étaient à nouveau neuves. Il est dit dans les chansons que de cette façon, les Hjadnings devraient continuer à se battre jusqu'au Destin des Puissances1.

    Bragi le Scalde a composé des vers sur cette légende dans les chansons de prière de Ragnarr Lodbrók :

    "La jeune fille bien-aimée / Du sang de ses veines,

    Projeta d'entraîner, pour prix de sa colère, / Son père dans la tempête des arcs :

    Ce fut lorsque la dame porteuse d'anneau, / La femme malivole

    Présenta le funeste collier de la guerre / Au combattant des coursiers du vent.

    Cette ambassadrice des blessures sanglantes / Offrit au glorieux monarque

    Le collier mais pas pour prix de sa peur filiale / Lors de la moisson des armes meurtrières :

    Bien qu'elle semblât toujours réfréner la bataille, / Elle aiguillonnait

    Les guerriers à emprunter la route des morts, / Vers la sinistre sœur du loup vorace.

    Le prince du peuple, Dieu de la terre, / Ne laissa pas le combat, joie des loups,

    S'arrêter, ni cesser le carnage sur le sable, / La haine, mortelle, s'installa chez Högni.

    Lorsque le sévère Seigneur du tumulte des épées / Défia Hedinn avec des armes acérées,

    Plutôt que d'accepter le pendentif d'anneaux de Hildr. / Et cette maléfique sorcière de femme

    Gaspillant les fruits de la victoire, / Prit la souveraineté de l'île

    Par-delà les haches, la ruine des cuirasses : / Tous les guerriers du roi des navires

    Vinrent, en colère, derrière les solides boucliers / De Hjarrajidi, marchant vivement

    Depuis la flotte des chevaux marins de Refinir. / Sur le brillant bouclier de Svölnir,

    On peut voir l'assaut : / Ragnarr me donna la lune du vaisseau,

    Avec de nombreuses légendes dessinées dessus."

     

    La bataille est aussi appelée tempête d'Odin, ainsi qu'écrit ci-dessus. Ainsi chanta Víga-Glúmr :

    J'ai clarifié ma manière d'autrefois, / Comme les comtes pacifient leurs terres ; le verbe venait

    Comme parmi les participants à la tempête / Les bâtons-épées de Vidrir.

     

    Ici la bataille est nommée tempête de Vidrir et l'épée est le bâton de la bataille ; les hommes sont les assistants de l'épée. Ici, donc, à la fois la bataille et les armes sont utilisées comme métaphores de l'homme. Cette manière d'écrire s'appelle l'incrustation.

    Les boucliers sont le pays des armes, et les armes sont la grêle ou la pluie de ce pays, si on emploie des figures plus tardives.

     

    1 Autrement appelé le Crépuscule des Dieux.

     

    Edda de Snorri

     Pierre historiée de Gotland. Scènes de batailles et voyage des morts vers la Valhöll.

     

    Skaldskaparmal                                                                                                                     Skaldskaparmal 


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