• La Saga d'Egill Skallagrimsson

      Sagas islandaises. Régis Boyer.

    La Saga d'Egil Skallagrimson

     

    Saga d’Egill fils de Grimr le chauve

     

    La Saga d'Egill Skallagrimsson

     Egill. Manuscrit du XVIIème siècle.

     

    Egil Saga (album Licht), par Faun.

     

    L’"Egla" est un texte long et dense, pouvant relever à la fois des sagas royales ou des sagas islandaises.

    Il s’agirait d’une des premières sagas rédigées en Islande, et c’est sans doute la plus fameuse, celle sur laquelle les récits postérieurs (à 1230) ont pris modèle : elle présente la structure typique de ce genre littéraire, et déjà toutes ses caractéristiques, brièveté de la narration, économie de mots, énumération des généalogies, distance du narrateur avec le récit… Coup d’essai, peut-être, coup de maître, assurément. Car les spécialistes soupçonnent que l’auteur en serait Snorri Sturluson, puisque comme nombre de sagas, on n’en connaît pas précisément le rédacteur. Il est cependant à noter qu’au Moyen-âge, l’art de l’écriture ne consistait pas, le plus souvent, à inventer une histoire et à la rédiger ex nihilo. Comme les autres sagas, celle d’Egill fils de Grimr le chauve est probablement une compilation de textes ou de récits plus anciens, liés par le talent de l’auteur qui de pièces et fragments disparates composait une mosaïque cohérente, le tout sur fond de faits historiques. Le fait que l’auteur, disons Snorri, ait réinventé certains passages à partir de la tradition orale, d’anciens textes ou de poèmes (et on sait l’importance qu’il accordait aux témoignages poétiques. Voir la préface de l’Heimskringla) qu’il connaissait a peu d’importance. Qu’il ait pu broder certains détails à partir de la mémoire des Islandais ou composé lui-même certaines vithur non plus. Le récit est impeccablement tissé pour mettre en valeur les trois personnages principaux : Ulfr, le grand-père, Grimr, le père, et Egill, le fils, ascendants de Snorri par sa mère, propriétaires du lieu où l’écrivain passa une partie de sa vie (Borg) et tous trois très remarquables par leur force physique, leur laideur, leur caractère bien trempé et leur talent scaldique (surtout Egill, tenu pour l'un des scaldes les plus talentueux de tous les temps). Ainsi que par la puissance de leur hamr : les trois étaient des berserkir notoires (voir l’article «de l’âme des vikings »). Dans la famille Loup, je voudrais...

    L’ensemble de la saga est sous-tendu par trois fils rouges :

    - une vision du monde dominée par le destin et duelle, caractéristique de la mentalité scandinave de l’époque : ordre / chaos, beauté / laideur, droit / non-droit surtout.

    - l’art scaldique est omniprésent dès la naissance d’Egill qui aurait déclamé sa première vitha à l’âge de trois ans, et atteint des sommets avec certains des textes qu’il a composés comme le Sonatorrek (la perte irrémédiable des fils). Est-il nécessaire de rappeler que Snorri était un maître et un théoricien de la poésie scaldique ? Le texte comporte la citation de plus de 900 vers, faisant avec virtuosité et érudition appel à toutes les techniques et images de la scaldique.

    - Le plaisir de conter pour le plaisir de lire, et la vie d’Egill, viking, guerrier, poète de génie, magicien odinique, ennemi personnel d’un roi et d’une reine, s’y prête à merveille, d’autant qu’il était resté dans l’histoire de l’Islande comme un héros sans pareil jusqu’à la rédaction de l’Egla, et bien après.

    Quatre-vingt sept chapitres, des dizaines de personnages, des intrigues entremêlées... En rédiger un résumé relèverait donc de la gageure. La saga relate par le menu les démêlés de la famille d'Egill avec les rois Harald Ier de Norvège et ses fils et successeurs Eirik à la hache sanglante puis dans une moindre mesure, Hakon le bon, sur trois générations, et plus particulièrement les faits et gestes du personnage principal qui lui donne son titre, entre Norvège, Angleterre, nord de l'Allemagne et Islande, où ont fini par partir son père et son grand-père.

     

    Colonisation de l'Islande

    Arrivée des colons en Islande. Oscar Wergeland.

     

    Quelques extraits de l’œuvre (traduction de Régis Boyer) pour illustrer compétences et traits de caractère du héros.

    - Egill magicien : la magie est omniprésente dans le récit, et en recenser tous les passages serait trop long. Alors juste quelques aperçus de la maîtrise du sujet par le héros.

    Egill en voyage est hébergé dans un des domaines du roi Eirikr Hache Sanglante par le tenancier de l’établissement, nommé Bardr. Il est logé dans un bâtiment annexe de la ferme, et on lui donne, pour lui et ses hommes, du pain, du beurre et du skyr (fromage blanc liquide tenant lieu de boisson et d’aliment), en prétendant et en déplorant qu’il n’y ait point de bière. Or, le même soir, le roi Eirikr et sa suite, dont sa femme Gunnhildr, arrivent à la ferme pour un banquet. La bière coule à flots. Gisli s’en rend compte, s’invite au banquet, boit tant et plus sans s’enivrer à en rendre jaloux tous les convives (tenir l’alcool était une grande qualité physique), et fait à Bardr des reproches cinglants pour ses mensonges. Celui-ci, lassé, à l’instigation de la reine Gunnhildr et avec son aide, empoisonne la bière destinée à Egill (chapitre 44).

    "Alors la reine et Bardr mêlèrent du poison à la boisson et la firent servir. Bardr signa la corne1 puis la remit à la servante : elle la porta à Egill en le priant de boire. Egill sortit alors son couteau et se l’enfonça dans la paume. Il prit la corne, grava des runes dessus et y fit couler son sang (voir les Havamal, le Runatal paragraphe 144). Il déclama :

    "Gravons des runes sur la corne,

    Rougissons de sang les signes ;

    Je choisis ces mots pour le bois

    Des racines des oreilles de la bête sauvage ;

    Buvons à loisir la liqueur

    De la serve accorte ;

    Voyons le bien que nous fera

    La bière que Bardr signa. »

    La corne vola en éclats et la boisson se répandit dans la paille."

     

    Autre anecdote, autre forme de magie : le nidh. Après avoir pillé une ferme ennemie, le roi Eirik refusant de reconnaître les droits de sa femme sur les terres de son père, Egill le maudit (chapitre 57) :
    "Egill et ses hommes pillèrent tout le bien sur lequel ils purent mettre la main, puis ils allèrent au bateau. Il ne fallut pas attendre longtemps qu’un vent favorable, venant de la terre, se lève. Ils se préparèrent à mettre à la voile et dès qu’ils furent prêts, Egill monta dans l’île. Il s’empara d’un pieu de noisetier et monta sur un promontoire rocheux orienté vers l’intérieur du pays. Alors il prit une tête de cheval et l’empala sur le piquet. Puis il récita le formulaire et parla ainsi : « J’érige ici un piquet d’infamie et le tourne contre le roi Eirikr et la reine Gunnhildr (il tourna la tête de cheval vers l’intérieur du pays), je tourne ce nidh contre les esprits tutélaires qui habitent ce pays afin qu’ils s’égarent tous et que nul ne s’y retrouve avant qu’ils n’aient chassé du pays le roi Eirikr et la reine Gunnhildr ». Puis il enfonça le piquet dans une fente du rocher et l’y laissa. Il tourna aussi la tête vers l’intérieur du pays et grava des runes sur le piquet, et il récita ce formulaire. Après cela, Egill alla sur le bateau. Ils mirent à la voile et prirent la haute mer."

    Un an plus tard, Eirik et sa femme étaient obligés de fuir le pays lors de l'arrivée d'Hakon en Norvège (voir la saga d'Hakon le Bon), et Eirikr tomba peu après lors d'une expédition viking.

     

    Egill, le nid

     Egill maudit Eirik à la Hache Sanglante et son épouse Gunnhild. Roger Raupp.

     

    Egill skallagrimsson, le nid 

    Egill pratique le nidh. Louis Moe.

     

    C'est de la magie "noire", mais Egill pratiquait aussi la magie "blanche".

    Lors de son voyage au Vermaland, bien reçu par un bondi nommé Thorfinnr, il voit dans sa halle une femme allongée, et bien malade (chapitre 72) :

    "Thorfinnr dit qu'elle s'appelait Helga et que c'était sa fille, "il y a longtemps qu'elle est souffrante", et que c'était une longue maladie ; elle passait toutes ses nuits sans dormir, c'était comme si elle avait perdu l'esprit. "- A-t-on cherché à voir de quoi elle souffre ?" dit Egill. Thorfinnr dit "- Il y a eu des runes gravées et celui qui l'a fait est le fils d'un bondi, pas loin d'ici ; depuis, c'est bien pis qu'avant. T'entends-tu, Egill, à faire quelque chose contre un tel mal ?." Egill dit : "- Il se peut que si j'interviens, ça ne fasse pas de mal." Lorsqu'il eut mangé, Egill alla à l'endroit où gisait la femme et parla avec elle. Il demanda qu'on la soulève de son lit et qu'on lui mette des draps propres. Ce qu'on fit. Puis il fouilla le lit dans lequel elle avait reposé et trouva un morceau de ski sur lequel il y avait des runes. Egill les lut, puis il les rabota et jeta les copeaux dans le feu. Il brûla tout le ski et fit mettre à l'air les draps qu'elle avait eus. Alors il déclama :

    "Point ne faut graver de runes

    Si l'on ne sait les interpréter,

    A maint homme il arrivé

    Que noir bâton gravé l'égare ;

    J'ai vu sur la planche taillée

    Des lettres secrètes gravées,

    Voilà ce qui longtemps a causé

    Lourd dol au tilleul des oignons2."

    Egill grava des runes et les mit sous l'oreiller de la couche où elle reposait. Elle eut l'impression de se réveiller de son sommeil et dit qu'elle était guérie, mais qu'elle n'avait pas beaucoup de forces tout de même, et son père et sa mère furent dans une grande liesse." (Cet épisode est le sujet de la chanson de Faun ci-dessus).

     

    - Egill poète : c'est une composante majeure de son personnage. D'aucuns pensent même que la saga a été rédigée comme écrin pour ses stances, en particulier ses trois morceaux de bravoure : le Sonatorrek, l'Arinbjarnarkvitha (le lai d'Arinbjorn, son meilleur ami), et le Hofudlausn (la rançon de la tête : composé en quelques heures à la gloire du roi Eirik en échange de sa vie).

    Après la mort de son frère Thorolfr au service du roi d’Angleterre Edelstein (Athelstan), auquel Egill a fait comprendre à l’aide d’un éloquent jeu de sourcils qu’il apprécierait un dédommagement sonnant et trébuchant pour cette perte, le roi lui octroie un de ses bracelets d’or au bout de son épée, qu’Egill récupère de même. Alors Egill déclame, lui qui aime les richesses (chapitre 55) :

    «Le Hödr  à la broigne fit prendre pour moi

    Le lacet hurlant enserrant

    La potence du faucon ;

    Je sus passer l’anneau de la poutre

    De l’écu sur la potence

    De la tempête de la lance,

    Le pourvoyeur du faucon de la bataille

    M’a conféré un honneur. »

     

    Egill Skallagrimsson et Athelstan

    Egill récupère de l'épée le bracelet que lui tend le roi d'Angleterre Athelstan.

     

    Le point de vue du marin :

    « Le vent contraire déchaîné

    Cisèle sans cesse de sa lime

    L’étrave sur la mer lisse

    Pour le guerrier.

    Mais la tempête glacée

    Lime rudement les vagues

    De sa râpe contre l’avant

    Du bateau à la proue. »

     

    Après un combat singulier, contre Ljotr le blême, autre berserker, lors duquel il combat à la place de Fridgeirr de manière à ce que Ljotr n'épouse pas sa sœur de force (chapitre 64) :

    "Tomba le pourvoyeur du loup

    Qui fit du mal à la plupart ;

    Le scalde trancha la jambe de Ljötr ;

    J’ai accordé paix à Fridgeirr ;

    Point ne désire récompense

    Du briseur de la flamme de la mer ;

    J’ai pris grand plaisir à en découdre

    Dans le fracas des lances avec le Blême".

    Suite à quoi, lui qui aime tant les biens matériels, laisse le bénéfice des dépouilles du vaincu à Fridgeirr. Lorsque Egill parle de lui-même, il s’enorgueillit d’être « le scalde ». 

     

    La Saga d'Egill Skallagrimsson

    Egill en holmganga, combat singulier ritualisé. J. Flintoe

     

    - Egill guerrier

    Lors d'un autre combat singulier, pour des raisons légales celui-ci, contre Atli, afin de savoir lequel des deux aurait la possession de l'héritage d'Asgerd, épouse d'Egill (chapitre 65) :

    "Lorsqu'ils furent prêts pour le duel, ils bondirent l'un contre l'autre et jetèrent d'abord leur lance : ni l'une ni l'autre ne se fixa dans un bouclier, toutes les deux se fichèrent dans le sol. Ensuite, ils empoignèrent tous deux leurs épées, s'attaquèrent ferme, et échangèrent des horions. Atli ne recula pas. Ils frappaient à coups rudes et redoublés et se détruisirent l'un et l'autre rapidement leurs écus. Comme le bouclier d'Atli était fort abîmé, il le jeta, prit son épée à deux mains et frappa furieusement. Egill lui asséna un coup sur l'épaule, mais l'épée ne mordit pas. Il asséna un deuxième, puis un troisième coup. Il lui était facile de chercher un endroit où frapper Atli, puisque celui-ci n'avait pas de protection. Egill brandit son épée Dragvandill de toutes ses forces, mais elle ne mordait pas, où qu'elle arrive. Egill vit alors qu'il ne servirait à rien d'en rester là, son bouclier ayant été rendu inutilisable. Alors il lâcha son épée et son bouclier, bondit sur Atli et s'empara de lui. On reconnut alors la différence de force. Atli tomba à la renverse, mais Egill se pencha vers le sol et lui arracha la gorge d'un coup de dents : Atli y laissa la vie." 

    Voyant que les armes normales n'ont aucun effet sur Atli, assurément protégé par magie, Egill ne lésine pas sur les moyens à employer. Après tout, son grand-père se prénommait Loup.

    Plus tard, au cours d'une expédition en Vermaland (chapitre 75), Egill et ses trois compagnons tombent dans une embuscade :

    "Lorsqu'ils arrivèrent à la crête, il y avait des arbres en dessous, mais rien en remontant. Parvenus en haut, sept hommes sortirent de la forêt et montèrent la pente en leur courant sus et en leur lançant des traits. Egill et les siens firent face, se tenant côte à côte en travers du chemin. Alors d'autres hommes descendirent vers eux depuis un rocher, leur jetant des pierres depuis là, ce qui les mettait bien plus en péril. Egill dit alors : "- Vous allez maintenant reculer sur la pente en vous protégeant comme vous pourrez, et moi, je vais escalader le rocher." c'est ce qu'ils firent. Quand Egill sortit de la pente, huit hommes se trouvaient là qui marchèrent tous en même temps sur lui et l'attaquèrent. Il n'y a rien à raconter de leurs échanges de horions : pour finir, il les abattit tous. Puis il avança sur le rocher et jeta des pierres en bas. Trois Vermalandais y restèrent, mais quatre parvinrent dans la forêt, ils furent blessés et molestés."

    Il n'y a rien à raconter de leurs échanges de horions... Il en tue quand même huit ! 

     

    Pour plus d'aventures, de magie, de vengeances, de politique, d'émotion aussi, il est vivement conseillé de lire le texte intégral de cette saga, bien qu'Egill ne soit pas un personnage attachant, pas plus que son père Grimr ou son grand-père Ulfr. Il est violent et cassant, procédurier, entêté, cupide et cruel, impitoyable pour ses ennemis, mais aussi homme d'honneur, généreux, fidèle en amour, loyal en amitié, très émouvant dans l'expression de son chagrin lors de la mort de son fils Bodvar. Ils étaient néanmoins tous les trois diablement "söguligr" : dignes d'être racontés, de faire l'objet d'une saga.

    Enfin, Egill était probablement atteint de la maladie osseuse de Paget, de même que ses ascendants, décrits comme lui d'une taille et d'une laideur inhabituelles (déformations osseuses, en particulier du crâne, qui a résisté à un coup de hache, et des os de la face), alors que les autres membres de la famille étaient réputés remarquablement beaux. La saga nous raconte en outre qu'il devint sourd, aveugle, souffrait de froideur des extrémités (troubles vasculaires) et était sujet à des troubles nerveux et comportementaux (absences, léthargie, migraines, accès de violence).

    Et si ça vous tente, son trésor (deux coffres emplis d'or et d'argent, donnés par le roi Athelstan), qu'il a caché dans une crevasse rocheuse en Islande, reste, semble-t-il, à découvrir...

     

    1   du signe du marteau de Thor, rite très ancien de sacralisation censé favoriser la prise d’effet de la magie et des toxiques.

    2 : tilleul des oignons : la femme.

     

    viking                                                                                                                                                                                                 viking


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  • Commentaires

    1
    Irien
    Vendredi 12 Septembre 2014 à 01:57

    Chouette! Merci pour cette présentation, qui donne envie...

    Ca me rappelle que je n'ai pas encore cherché à lire la saga d'Egill, qui semble un personnage super intéressant! Je vais me dépêcher d'y remédier....

    Le village d'Egillstadir sur la côte est del'Islande, est il ainsi nommé à cause de lui? Je me suis posé la question en y passant il y a quelques jours...

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    2
    Samedi 13 Septembre 2014 à 09:39

    Bonjour Irien.

    La saga est longue, et j'ai eu le temps de profiter de certains détails.
    Egillstadir était certainement au départ la ferme d'un nommé Egill, mais je ne suis pas sûre du tout qu'il s'agissait du même. Sa famille était basée à l'opposé, dans l'ouest, à Borg, et je n'ai pas souvenir qu'il ait eu des propriétés dans l'est. C'est trop de chance d'être passée en Islande ! (je manque de volonté politique et de sous pour financer mon voyage, mais j'y pense de plus en plus sérieusement...)

    Bon week-end.

    3
    Irien
    Vendredi 17 Octobre 2014 à 19:10

    Bonjour :)

    Ca y est, je suis en plein dedans, je viens de finir la première partie sur les démêlés de l'oncle d'Egill avec le roi Harald (Franchement, il est c...comme un panier ce roi de Norvège, je m'énervais toute seule!) En tout cas, je me régale....:)

    4
    Dimanche 19 Octobre 2014 à 08:14

    Bonjour Irien,

    Contente que ce texte vous plaise !
    Harald Jolis-Cheveux est peint dans l'Egla sous un angle assez différent de celui adopté dans sa saga de l'Heimskringla (qui reste une de mes sagas royales préférées), bien que ce soit sous la plume présumée du même auteur. J'avais trouvé intéressant de faire la comparaison, d'autant que normalement, dans les sagas, l'auteur se doit de faire preuve de distanciation et de ne pas donner son avis. Pourtant, suivant qu'il s'agit de la narration de sa vie (pas si hagiographique qu'on pourrait le croire malgré le contexte politique de l'époque de sa rédaction) ou de celle d'un de ses ennemis, une espèce de parti pris transparaît quand même.
    Bonne lecture de la suite, et bonne rencontre avec Egill, un bien singulier personnage !

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