• Heimskringla : Saga des fils de Magnus III de Norvège III

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    18- D'Ivar Ingimundson

    Le roi Eystein avait amélioré de bien des façons les lois, et les droits des paysans, et s'en tenait strictement aux lois. Et il se familiarisa lui-même grandement avec les lois de la Norvège, montrant en toutes choses beaucoup de prudence et de compréhension. Combien le roi Eystein était un homme de valeur, et la manière dont il ajustait son jugement pour tout envisager et éviter que quoi que ce fût put tourner au désavantage de ses amis, peut être vu dans son amitié pour un homme d'Islande nommé Ivar Ingimundson. L'homme était spirituel, de grande famille, et un poète. Le roi se rendit compte qu'Ivar était hors de ses esprits, et lui demanda pourquoi il était si mélancolique. "- Auparavant, lorsque tu étais avec nous, nous nous amusions fort de ta conversation. Je sais que tu es un homme trop intelligent pour penser que j'aurais pu faire quoi que ce soit contre toi. Dis-moi maintenant ce qui se passe."
    Il répondit : "- Je ne peux pas te dire ce que c'est."
    Alors le roi dit : "- Je vais alors tenter de deviner de quoi il s'agit. Quelqu'un t'aurait-il contrarié ?"
    A quoi il répondit : "- Non."
    "- Penses-tu que je te tienne en une estime moindre que celle à laquelle tu aimerais avoir droit ?"
    A quoi il répondit à nouveau : "- Non."
    "- As-tu observé quoi que ce soit qui t'ait fait une impression telle que tu en sois aussi chagriné ?"
    Il répondit qu'il ne s'agissait pas de cela non plus.
    Le roi : "- Voudrais-tu rejoindre d'autres chefs ou d'autres hommes ?"
    A quoi il répondit : "- Non."
    Le roi : "- Il devient difficile de deviner, à présent. Y a-t-il quelque fille, ici ou dans un autre pays, envers laquelle tu aurais engagé ton affection ?"
    Il dit que c'était bien cela. 
    Le roi dit : "- N'en soit pas si mélancolique pour autant. Retourne en Islande dès que le printemps reviendra, et je te donnerai de l'argent, et des présents, et avec mes lettres et mon sceau pour les hommes qui sont les plus influents là-bas. Et je ne connais personne qui n'obéisse à mes demandes ou mes menaces."
    Ivar répondit : "- Mon sort est plus grave que cela, sire. Car mon propre frère a eu cette fille."
    Alors le roi dit : "- Fais sortir cela de ta tête. Et je connais un conseil pour t'y aider. Après Yule, je voyagerai de maison d'hôte en maison d'hôte. Tu viendras avec moi, et tu auras ainsi l'opportunité de rencontrer maintes belles filles. Et comme aucune n'est d'extraction royale, je t'en donnerai une en mariage."
    Ivar répondit : "- Sire, mon sort reste des plus pénibles, car à chaque fois que je vois de belles et excellentes filles, je me souviens d'autant plus de celle-là, et elles augmentent ma peine."
    Le roi : "- Alors je te donnerai des propriétés à gérer, et des biens pour ton amusement."
    Il répondit : "- Je n'ai aucun désir de ces choses."
    Le roi : "- Alors je te donnerai de l'argent, afin que tu puisses voyager dans d'autres pays."
    Il dit qu'il ne le souhaitait pas.
    Alors le roi dit : "- Il devient difficile pour moi de chercher d'autres idées, car je t'ai proposé tout ce qui se présentait à mon esprit. Il n'y a qu'une autre chose, qui est fort peu par rapport à ce que je t'ai déjà offert. Viens me voir chaque jour après que les tables auront été enlevées, et si je ne siège pas pour quelque affaire d'importance, je parlerai avec toi de cette jeune fille, de toutes les manières auxquelles je pourrai penser. Et je le ferai à loisir, car il arrive quelquefois que le chagrin s'éclaircisse lorsqu'il est exprimé ouvertement. Et tu ne t'en iras jamais sans quelque cadeau."
    Il répondit : "- Je ferai ainsi, Sire, et te rends grâce pour cette enquête."
    Et il en fut ainsi souvent, et lorsque le roi n'était pas occupé par des affaires plus graves, il parlait avec lui, dont la douleur 
    s'effaça petit à petit, et il retrouva sa bonne humeur. 

    19- Du roi Sigurd

    Le roi Sigurd était un homme robuste et fort, aux cheveux bruns, d'apparence virile, mais peu séduisant. Bien délié. Peu disert, et fréquemment peu amical, mais bon avec ses amis, et loyal. Peu éloquent, mais moral et poli. Entêté, et sévère dans la vengeance. Strict dans l'observance de la loi. Il était généreux. Et au total, un roi capable et puissant. 
    Son frère Olaf était un homme grand et mince, de belle contenance, vif, modeste et populaire. 
    Et lorsque les trois frères, Eystein, Sigurd et Olaf étaient rois de Norvège, ils allégèrent bien des fardeaux dont les Danois avaient chargé le peuple au temps où Svein Alfifason dirigeait la Norvège, et furent pour cette raison bien-aimés du peuple et des grands hommes du pays.

     

    20- Du rêve du roi Sigurd

    Un jour, le roi Sigurd tomba en faiblesse d'esprit, de telle sorte que peu pouvaient réussir à converser avec lui, et qu'il restait peu de temps assis à la table du dîner. Ce fut difficile à comprendre pour ses conseillers, ses amis et sa cour, et ils prièrent le roi Eystein de réfléchir à la manière dont ils pourraient découvrir la raison pour laquelle les personnes qui venaient au roi ne pouvaient obtenir aucune réponse à ce qu'ils lui exposaient. Le roi Eystein leur répondit qu'il lui semblait délicat d'en discuter avec le roi. Mais à la fin, après l'intervention de plusieurs d'entre eux, il promit de le faire. Une fois, alors qu'ils étaient tous deux seuls, le roi Eystein aborda le sujet devant son frère, et lui demanda la cause de sa mélancolie. 
    "- C'est une grande peine, Sire, de te voir ainsi mélancolique. Et nous aimerions savoir ce qui en est la cause, ou si tu aurais entendu par hasard quelque grave nouvelle ?"
    Le roi Sigurd répondit qu'il ne s'agissait pas de cela.
    "- Est-ce alors, mon frère", dit le roi Eystein " que tu veux voyager hors du pays, et élargir tes domaines ainsi que le fit notre père ?"
    Il réponsit qu'il ne s'agissait pas de cela non plus.
    "Quelque homme, alors, t'aurait-il offensé ?"
    A ceci également, le roi répondit "- Non."
    "- Alors j'aimerais savoir si tu as fait quelque rêve ayant pu causer cette faiblesse de l'esprit ?"
    Le roi répondit que c'était bien cela.
    "- Raconte-moi donc, mon frère, ton rêve."
    Le roi Sigurd répondit : "- Je ne vais pas le raconter, à moins que tu n'interprètes ce qu'il signifie. Et je me rendrai bien vite compte si ton interprétation est exacte ou non."
    Le roi Eystein répondit : "- C'est un sujet très délicat, sire, des deux côtés. Car je suis exposé à ta colère si je ne parviens pas à l'interpréter, et au blâme public si je ne peux pas résoudre cette affaire. Mais je préfère encourir ton déplaisir, si mon interprétation ne t'est pas agréable."
    Le roi Sigurd raconta : "- Il m'est apparu en rêve, que nous, les frères, étions assis sur un banc devant l'église du Christ à Thondhjem. Et il m'est apparu que notre parent, le roi Saint Olaf, sortait de l'église portant le vêtement royal, brillant et magnifique, et avec la plus délicieuse et joyeuse contenance. Il alla à notre frère le roi Olaf, le prit par la main et lui dit gaiment : "- Viens avec moi, ami." Sur quoi il sembla se lever et aller dans l'église. Peu après, le roi Saint Olaf revint de l'église, mais ni si gai ni si rayonnant qu'avant. Il vint à toi, mon frère, et te dit que tu devais aller avec lui. Après quoi il te guida, et vous vous renditent dans l'église. Je pensai alors, et m'y attendis, qu'il reviendrait pour moi, à ma rencontre. Mais cela ne se passa pas ainsi. Je fus alors saisi par un grand chagrin, et grandes peur et anxiété m'accablèrent, si bien que je me retrouvai sans force. Puis je m'éveillai."
    Le roi Eystein répondit :"- J'interprète ainsi ton rêve, Sire : ce banc représente le royaume que nous avons, nous, frères. Et comme tu rêvas que le roi Olaf vint avec tant de joie vers notre frère Olaf, il vivra probablement le moins longtemps d'entre nous, frères, et n'a que du bon a attendre de l'au-delà, car il est aimable, jeune, et a peu vécu et sans excès, et le roi Olaf le Saint doit l'aider. Mais comme tu as rêvé qu'il est venu vers moi, mais avec moins de joie, je vivrais probablement quelques années de plus, mais ne deviendrais pas vieux, et j'ai foi en sa providence qui prendra soin de moi. Mais comme il ne vint pas vers moi dans toute sa splendeur et toute sa gloire comme pour notre frère Olaf, c'est probablement parce que, de différentes façons, j'ai péché et transgressé ses commandements. Et s'il tarde à venir à toi, je pense que ce rêve ne représente d'aucune manière ta mort, mais plutôt une longue vie. Il peut bien arriver que quelque accident grave t'advienne, car une angoisse inexplicable t'a accablé, mais je prédis que tu vivras plus vieux que nous, et règnera le plus longtemps sur le royaume."
    Alors Sigurd dit : "- Voilà qui est bien et intelligemment interprété, et il est probable qu'il en sera ainsi."
    Et le roi redevint enjoué à nouveau.

     

    21- Du mariage du roi Sigurd.

    Le roi Sigurd épousa Malmfrid, une fille du roi Harald Valdemarson, de l'est de Novgorod. La mère du roi Harald Valdemarson était la reine Gyda l'Ancienne, une fille du roi de Suède, Inge Steinkelson. L'autre fille de Harald Valdemarson, sœur de Malmfrid, était Ingebjorg, qui fut mariée à Canute Lavard, un fils du roi de Danemark, Eirik le Bon, et petit-fils du roi Svein Ulfson. Les enfants de Canute et  Ingebjorg furent le roi Danois, Valdemar, qui prit la succession du royaume de Danemark après Svein Eirikson, et les filles Margaret, Christina et Catherine. Margaret fut mariée à Stig Hvitaled, et leur fille fut Christina, qui épousa le roi de Suède, Kark Sorkvison, et leur fils fut le roi Sorkver.

     

    22- Des cas présentés au Thing

    Un parent des rois, Sigurd Hranason, entra en conflit avec le roi Sigurd. Il avait obtenu la collecte des revenus du Lapland pour le compte du roi, grâce à leur parenté et leur longue amitié, et aussi grâce aux nombreux services que Sigurd Hranason avait rendus aux rois. Et il était un homme très distingué et populaire. Mais il arriva, pour lui comme pour d'autres, que certaines personnes plus méchantes et jalouses qu'intègres le calomniassent auprès du roi Sigurd, et murmurassent à l'oreille du roi qu'il prenait plus que la partie devant lui échoir dans le tribut des Laplanders. Il lui en parlèrent tant que le roi en conçut colère et aversion à son encontre, et lui envoya un message. Lorsqu'il parut devant le roi, ce dernier éprouvait ces sentiments à son endroit, et dit : "- Je ne m'attendais pas à ce que tu me rembourses de tes grands fiefs et autres dignités en t'emparant de la propriété du roi, et en lui soustrayant une part plus grande qu'il n'est admissible."
    Sigurd Hranason répondit : "- Ce qui t'a été rapporté n'est pas exact. Car je n'ai prélevé que la part que tu m'as autorisé à prendre."
    Le roi Sigurd répliqua : "- Tu ne t'esquiveras pas de cette façon. Mais le sujet doit être traité sérieusement avant d'arriver à une conclusion". Sur quoi, ils se séparèrent.

    Peu de temps après, sur le conseil de ses amis, le roi engagea une action contre Sigurd Hranason lors de l'assemblée du Thing à Bergen, et demanda qu'il fût déclaré hors-la-loi. Mais lorsque l'affaire tourna ainsi, et lui apparut si dangereuse, Sigurd Hranason alla trouver le roi Eystein, et lui expliqua le tort que le roi Sigurd s'apprêtait à lui faire, et le supplia de lui accorder son assistance. Le roi Eystein répondit : "- C'est une affaire délicate que tu me présentes, et qui me fera parler contre mon frère, et il y a une grande différence entre défendre une cause et la poursuivre en droit." Et il ajouta que le sujet les concernait également, le roi Sigurd et lui-même. "- Mais pour ta détresse et notre parenté, je dirai un mot pour toi."

    Bientôt, Eystein rendit visite au roi Sigurd, et lui demanda d'épargner cet homme, lui rappelant la parenté entre eux et Sigurd Hranason, qui était l'époux de leur tante, Skialdvor. Et il ajouta qu'il était prêt à régler l'amende pour le crime commis contre le roi, même si on ne pouvait lui imputer avec certitude aucun blâme en la matière. En outre, il rappela au roi sa longue amitié avec Sigurd Hranason. Le roi Sigurd répondit qu'il était de meilleure gouvernance de punir de tels actes. A quoi le roi Eystein rétorqua : "- Si toi, mon frère, voulais suivre la loi, et punir de tels actes selon les coutumes du pays, il serait plus correct que Sigurd Hranason puisse produire ses témoins, et que l'affaire soit jugée devant le Thing, et non à une réunion, car ce cas dépend de la loi du pays, non de la loi de Bjarkey."
    Alors Sigurd dit : "- Il est possible que le cas dépende de la loi du pays, ainsi que tu le dis, Roi Eystein. Et si est contre la loi la manière dont il a été traité jusqu'à présent, alors nous amènerons l'affaire devant le Thing."
    Les rois se séparèrent là-dessus, chacun semblant déterminé à suivre sa propre voie. Le roi Sigurd rassembla les parties au sujet de ce cas devant le Thing d'Arnanes, dans l'intention de poursuivre l'affaire ici. Le roi Eystein vint aussi au Thing et lorsque le cas fut présenté pour le jugement, le roi Eystein se présenta au Thing avant que le verdict ne fut donné pour Sigurd Hranason. Le roi Sigurd demanda que le diseur de loi prononce le jugement. Mais le roi Eystein parla ainsi : "- Je suis certain qu'il y a ici des hommes qui connaissent suffisamment les lois de Norvège pour savoir qu'il ne peuvent pas condamner un lenderman au statut de hors-la-loi à ce Thing." Et il expliqua alors ce qu'il en était de la loi, et que chacun devait clairement la comprendre. Alors le roi Sigurd dit : "- Tu épouses cette cause avec beaucoup de chaleur, roi Eystein, et il est probable que cette affaire va créer encore plus de troubles avant qu'elle ne soit conclue ainsi que nous l'entendons. Mais, quoi qu'il en soit, nous la suivrons. Je veux le voir condamné à être hors-la-loi dans son pays de naissance." Alors le roi Eystein dit : "- Il est certain que peu de choses ne te réussissent pas, et en particulier lorsque de petites gens s'opposent à celui qui a réalisé tant de grandes choses." Sur quoi, ils se séparèrent, sans que rien ne fut conclu sur l'affaire. 

    Après quoi, le roi Sigurd rassembla un Gula Thing, s'y rendit en personne, et appela de nombreux grands chefs autour de lui. Le roi Eystein s'y rendit également avec sa suite, et plusieurs réunions et conférences furent tenues entre personnes instruites sur ce cas, qui fut présenté et examiné devant les hommes de loi. Puis le roi Eystein objecta que toutes les parties rassemblées, dans tous les cas, devaient appartenir au district du Thing, mais que dans ce cas, l'acte et les parties dépendaient du Halogaland. En conséquence, le Thing s'acheva sans résultat, le roi Eystein l'ayant rendu incompétent. Les rois se quittèrent en grande fâcherie. Et le roi Eystein partit dans le nord à Throndjem. Le roi Sigurd, de son côté, appela à lui tous ses lendermen, ainsi que les domestiques de ses lendermen, et désigna dans chaque district un certain nombre de bondis des régions du sud du pays. Il rassembla ainsi une grande armée auprès de lui. Il avança avec toute cette foule en direction du nord, le long des côtes, vers le Halogaland, dans l'intention d'utiliser toute sa puissance pour faire de Sigurd Hranason un hors-la-loi parmi ses propres relations. Dans ce but, il appela à lui le peuple d'Halogaland et de Naumudal, et organisa un Thing à Hrafnista. Le roi Eystein se prépara également, et fit route avec beaucoup de monde depuis la ville de Nidaros jusqu'à l'emplacement du Thing, où il fit en sorte que Sigurd Hranason, par serrement de mains devant témoins1, lui confiât la poursuite et la défense de son affaire. A ce Thing, les deux rois parlèrent, chacun pour son propre parti. Alors le roi Eystein demanda aux hommes de loi où la loi avait été faite en Norvège, qui autorisait les bondis à juger d'une affaire entre rois, lorsqu'ils plaidaient l'un contre l'autre. "- Je peux nommer des témoins pour prouver que Sigurd a remis sa cause entre mes mains. Et c'est donc à moi, non à Sigurd Hranason que le roi Sigurd a affaire dans ce cas." L'homme de loi déclara que les différends entre rois ne devaient être jugés qu'à l'Eyra Thing à Nidaros. 

    Le roi Eystein dit : "- Je pensais bien que c'était là-bas, et l'affaire doit être portée là-bas."

    Alors le roi Sigurd dit : "- Plus tu me feras de difficultés et d'embarras dans cette affaire, plus je persévérerai à la poursuivre." Et ils se séparèrent là-dessus.

    Les deux rois se rendirent alors dans le sud à Nidaros, où ils convoquèrent un Thing de huit districts. Le roi Eystein était en ville avec un grand nombre d'hommes, mais le roi Sigurd resta à bord de ses vaisseaux. Lorsque le Thing fut ouvert, tout fut conduit en paix et sécurité. Et lorsque les gens furent tous rassemblés, et que le cas allait pouvoir être examiné, Bergthor, un fils de Svein Bryggjufot, se leva, et témoigna que Sigurd Hranason avait célé une part des impôts des Laplandais.

    Le roi Eystein se leva à son tour, et dit : "- Même si ton accusation était vraie, bien que nous ne sachions pas quel crédit accorder à ton témoignage, ce cas a déjà été rejeté de trois Things et une quatrième fois d'une réunion de cité. Et je demande en conséquence aux hommes de loi d'acquitter Sigurd de ces chefs d'accusation, en vertu de la loi." Et il en fut ainsi.

    Alors le roi Sigurd dit : "- Je vois bien, roi Eystein, que tu as conduit cette procédure grâce aux bizarreries de la loi, que je ne comprends pas. Mais il reste, roi Eystein, une manière de vider cette affaire à laquelle je suis bien plus accoutumé, et que je vais à présent appliquer."

    Il se retira alors à ses vaisseaux, fit rabattre les tentes, retira sa flotte vers les chênes verts et tint une assemblée parmi les siens. Et il leur dit que tôt le lendemain, ils atterriraient à Iluvellir et livreraient bataille au roi Eystein. Mais dans la soirée, alors que le roi Sigurd était assis à sa table dans son navire pour prendre son repas, et avant qu'il ne commençât, un homme se jeta sur le pont avant et aux pieds du roi. Il s'agissait de Sigurd Hranason, qui supplia le roi de bien vouloir prendre à son endroit les décisions qu'il jugerait bonnes lui-même. Puis vinrent l'évêque Magne et la reine Malmfrid, et bien d'autres grands personnages, qui le supplièrent d'accorder son pardon à Sigurd Hranason. A cette demande, le roi se leva, le prit par la main, et le plaça parmi ses hommes, et l'emmena avec lui dans le sud du pays. En automne, le roi laissa Sigurd Hranason retourner dans le nord vers sa ferme, lui donna un emploi, et fut tujours son ami par la suite. Mais à dater de ce jour, cependant, les frères ne se rencontrèrent plus guère, et il n'y eut plus entre eux de cordialité ou de jovialité.

     

    23- De la mort du roi Olaf

    Le roi Olaf Magnusson tomba malade, et sa maladie s'acheva par la mort. Il fut enterré dans l'église du Christ à Nidaros, et la plupart furent en grand chagrin après son décès. Après la mort d'Olaf, Eystein et Sigurd gouvernèrent le pays, les trois frères ayant été rois de Norvège pendant douze ans (1104-115). Précisément, cinq ans après le retour du roi Sigurd en Norvège, et sept ans auparavant. Le roi Olaf était âgé de dix-sept ans au moment de sa mort, qui survint le 24 décembre.

     

    1 : le serrement de mains avait en droit valeur de transmission solennelle d'un cas légal : dans cette affaire, le roi Eystein prend complètement la place de Sigurd Hranason.

     

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