• Heimskringla, snorri sturluson, saint olaf

    185- Trahison du connétable Bjorn

    Après le départ d'Olaf, son ami et connétable Bjorn fut contacté par des envoyés d'Hakon et de Knut qui lui laissèrent le choix entre l'exil et la trahison, assortie d'une grosse somme d'argent. Bjorn prêta serment de fidélité à Hakon et Knut.

    186- Repentir de Bjorn

    Bjorn se repentit d'avoir abandonné Olaf, et entreprit un voyage pour le rejoindre en Gardariki et l'informa des noms des principaux traîtres : les fils d'Erling de Jadarr, Einarr Secoue-Panse, Kalf Arnason, Thorir le chien et Harek de Thjotta.

    187- Hésitations du roi Olaf

    Olaf hésitait entre accepter le royaume de Vulgaria que lui offrait Jarizleif, entrer dans les ordres, effectuer des pélerinages, ou retourner en Norvège, ce que souhaitaient ses partisans. Il priait Dieu pour une réponse.

    188- Vision du roi Olaf

    Une nuit, un homme lui apparut dans un demi-sommeil, qu'il pensa être Olaf Tryggvason, et qui lui dit d'obéir aux voies de sa destinée : être roi de Norvège.

    189- Miracle de Saint-Olaf

    Il soigna par imposition des mains et une forme de communion l'abcès à la gorge qui menaçait le fils d'une relation de la reine Ingigerd.

    190- Le roi Olaf et les copeaux enflammés

    Un dimanche, le roi Olaf, en pensant à autre chose, tailla des copeaux dans un bout de bois. Averti de son erreur et désireux de respecter la Loi, il les fit brûler dans sa main.

    191- Le roi Olaf est résolu à rentrer en Norvège

    Il fit part de son projet de revenir en Norvège au roi et à la reine, et accepta l'aide qu'ils lui offrirent.

    192- Le roi Olaf revient en Suède

    Il partit avec ses hommes après Jol, mais laissa son fils Magnus en Gardariki. Après la débâcle des glaces, ils rallièrent la Suède, où il fut bien accueilli, et apprit que le royaume de Norvège était sans chef.

    193- Rassemblement de troupes contre Olaf

    Pendant ces deux hivers, Thorir le chien s'était enrichi par le commerce et s'était fait faire des manteaux invulnérables par magie. Apprenant le retour d'Olaf, il procéda à une levée de troupes. Harek de Thjotta fit de même, pour empêcher le retour du roi. 

    194- Hésitations d'Einarr Secoue-Panse

    Einarr partit demander à Knut de tenir ses engagements : le faire jarl de Norvège. Mais Knut avait changé d'avis, et dit qu'il le ferait baron avec de grands domaines, et qu'il avait promis la Norvège à son fils Sveinn. Au courant de ce qui se préparait avec le retour d'Olaf, Einarr tarda à rentrer.

    195- La Norvège s'organise contre le roi Olaf

    A l'annonce du retour du roi, la flèche de guerre fut brisée, et une armée se rassembla contre lui. 

    196- Rassemblement des amis du roi Olaf

    Ses amis se rassemblèrent autour de son frère, Harald Sigurdarson, âgé de quinze ans. Ils rassemblèrent une troupe de sept cent vingt hommes, et gagnèrent la Suède.

    197- Secours du roi Önundr

    Önundr offrit à Olaf l'aide de quatre cent quatre vingt hommes équipés, et la permission de traverser son royaume et d'y lever des troupes volontaires. 

    198- Olaf se met en route

    Il recontra ses amis et leur troupe à Jarnberaland. Ils disposaient en tout de quatorze cent quarante hommes.

    199- De Dag Hringsson

    Dag était le fils de Hring, un roi qui avait fui le pays à l'arrivée d'Olaf, et descendant d'Harald à la belle chevelure. Olaf lui proposa de le rejoindre, et Dag leva des troupes, dont le nombre doubla celui de l'armée d'Olaf.

    200- Marche à travers la Suède

    Contre promesse de butin, Olaf recruta des hommes partout où il passa. D'autres le suivirent, de plus loin, pour voir.

    201- De Gauka-Thorir et d'Afra-Fasti

    Ces deux bandits de grand chemin allèrent voir le roi avec leur trente hommes. Mais Olaf demanda qu'ils fussent baptisés, ou qu'ils s'en aillent. Les deux hommes refusèrent, et se mirent à leur tour à suivre l'expédition du roi.

    202- La vision du roi Olaf

    Parvenu au Kjölr1, le roi Olaf eut la vision de toute la Norvège, de tous les endroits où il était allé, puis du monde entier, même de terres inconnues de lui.

    203- Du champ foulé aux pieds

    Le roi, en arrivant dans les zones cultivées dit à ses hommes de ne pas gâter les champs. Mais les groupes qui suivaient n'y prêtèrent pas attention. Le paysan s'en plaignit au roi, qui visita le champ et pria pour que Dieu le rétablisse. Et il en fut ainsi. Puis les fils du paysan voulurent le suivre à la guerre, et Olaf assura qu'ils en reviendraient. Et il en fut ainsi.

    204- Le roi Olaf ne veut pas des païens

    Olaf demanda que les païens présents dans ses troupes soient baptisés, mettant sa confiance plus en Dieu qu'en le nombre de ses hommes. Certains refusèrent et rentrèrent chez eux. Gauka-Thorir et Afra-Fasti finirent par accepter.

    205- Olaf organise ses troupes

    Pour se préparer à affronter l'armée des boendr, Olaf établit un ordre de bataille. Ses hommes seraient répartis sous trois étendards, le sien, au centre, un autre pour Dag Hringson, d'un côté, et un autre pour les Suédois, de l'autre. Il demanda que les hommes se répartissent par groupes de connaissances ou de parents, de façon à veiller les uns sur les autres. Il fixa un signe de reconnaissance pour les boucliers, et un même cri de ralliement pour tous.
    Olaf se refusa à porter partout pillage et tueries, estimant qu'il l'avait fait autrefois pour rétablir le droit de Dieu, mais que le sien était moins important. Il espérait faire jouer la conciliation avec les paysans adverses, et permit à ses troupes de ne prélever que leur nécessaire.

    206- Les scaldes se préparent à la bataille

    Le roi Olaf décida que le premier rang serait constitué d'hommes portant des boucliers, et que les scaldes en feraient partie, pour assister de près à la bataille. Ils plaisantèrent un peu l'absence de Sigvatr, et composèrent des vers pour commémorer l'événement.

     

    Heimskringla, snorri sturluson, saint olaf

     L'organisation des scaldes. H. Egedius

     

    207- Le roi Olaf pense au salut de ses ennemis

    Olaf confia une bourse d'argent à un bondi, avec l'ordre de la remettre aux églises, aux clercs et aux pauvres, en leur demandant de prier pour le salut de ceux qui tomberaient contre lui. 

    208- Le scalde Thormod déclame avant la bataille

    A l'aube du jour de la bataille, Olaf demanda à Thormod de déclamer pour réveiller les hommes. Ce dernier récita le Bjarkamal2, et tous en furent contents.

    209- Avant la bataille

    Les deux troupes se rencontrèrent à Stiklastadir. L'armée des boendr était innombrable, mais dispersée. Olaf fit se ranger ses hommes, mais Dag n'était pas encore arrivé. Son frère Harald insista pour prendre part aux combats.

    210- Olaf pense à sa mort

    Le bondi de Stiklastadir offrit à Olaf de se battre à ses côtés. Olaf refusa, lui demandant de veiller plutôt aux blessés et aux morts, après la bataille, y compris à lui-même.

    211- Discours du roi avant la bataille

    Olaf tint un discours pour affermir ses troupes, les assurant que Dieu et le destin feraient au mieux pour eux, et leur conseillant de porter l'assaut le plus rude d'entrée. 

    212- Thordr, porte-étendard

    Le porteur de l'étendard du roi Olaf se nommait Thordr Folason.

    213- Portrait du roi Olaf

    Ce chapitre décrit le vêtement et l'équipement du roi Olaf partant pour la bataille, et son épée Hneitir.

     

    Heimskringla, snorri sturluson, saint olaf

    Saint-Olaf. D. Selivanov

     

    214- Olaf rêve avant la bataille

    L'ennemi n'étant pas en vue, l'armée se reposa, et lorsque les boendr arrivèrent, Finn Arnason éveilla le roi, qui avait rêvé qu'il parcourait une échelle menant au ciel. Finn y vit le signe de sa mort prochaine.

    215- Arnljot Gellini se rallie au roi Olaf

    Le brigand du Jamtaland, un géant, qui avait aidé Thoroddr Snorrason, accepta le baptême pour livrer bataille aux côtés du roi. 

    216- De l'armée des boendr

    Innombrable, inégale en valeur au combat, elle était haineuse à l'égard du roi Olaf.

    217- De l'évêque Sigurd

    Evêque danois de la hird de Knut et auparavant détaché auprès du jarl Hakon, homme violent et peu disert, il excitait les troupes au combat. 

    218- Discours de l'évêque Sigurd

    Sigurd l'évêque rappela toutes les exactions dont Olaf avait pu se rendre coupable pour convertir le pays et se le soumettre, aussi bien à l'égard des puissants que des faibles. Il exorta l'armée à combattre au nom du roi Knut et à considérer l'ennemi comme païen. 

    219- Délibérations des barons

    La troupe adverse disposant d'un commandant unique et indiscutable, il devint nécessaire pour l'armée des boendr d'avoir un chef. Harek de Thjotta et Thorir le chien déclinèrent l'offre.

    220- Kalf Arnason prend la tête des opérations

    Kalf proposa que les deux précédents soient chefs de l'armée. Les autres barons décidèrent de lui en confier à lui le commandement.

    221- Ordre de bataille des boendr

    Kalf, Thorir et Harek se placèrent au centre, avec à leur droite, une aile constituée d'hommes du Thrandheim et du Halogaland, et à leur droite, le reste de l'armée. L'ensemble de la ligne était à la fois fort longue et très épaisse. 

    222- De Thorsteinn, le charpentier de knörr

    Thorsteinn, un homme grand et fort, ayant eu un différend avec le roi Olaf qui lui avait pris l'un de ses bateaux, entra dans la compagnie de Thorir le chien.

    223- Discours de Kalf Arnason

    Kalf Arnason indiqua aux hommes à quel emplacement ils devaient se trouver, et leur demanda de se tenir prêts à obéir au son du lur. Il leur rappela qu'ils avaient tous des griefs contre le roi Olaf, et que leur combat les en libérerait et leur permettrait de se venger.

     

    1 : la Quille, l'arête centrale des montagnes scandinaves, qu'on comparait à un navire renversé.

    2 : Chant héroïque du IXème siècle

     

    Heimskringla, snorri sturluson, saint olaf                                                                                                                             Heimskringla, snorri sturluson, saint olaf


    votre commentaire
  • Heimskringla, snorri sturluson, saint olaf

     Tyr, blood of heroes (Valkyrja)

    ______________________________________ 

     

    224- Moment d'hésitation

    L'armée des boendr dut se rendre sur le champ de bataille, et la troupe attendit de s'être reformée pour attaquer. De son côté, Olaf temporisait en attendant Dag et sa compagnie.

    225- Préliminaires verbaux

    Des échanges peu amènes eurent lieu entre les deux commandants, et Kalf et son frère Finn, dans des camps adverses. Toute conciliation sembla impossible. 

    226- La bataille de Stiklestad

    Thorir, arrivé un peu en retard, lança les hostilités. Les cris de guerre fusèrent des deux côtés, mais une partie des boendr reprirent celui du roi Olaf, et leurs compagnons les assaillirent un long moment avant de les reconnaître comme leurs alliés. Il faisait beau, mais quand commença la bataille, le ciel prit une teinte rouge et s'assombrit. Le premier assaut des troupes d'Olaf fut très rude, comme prévu, mais les barons et leurs gens obligèrent les paysans à tenir et à contre-attaquer. Au premier assaut tombèrent Arnljot, Gauka-Thorir et Afra-Fasti et leurs hommes, après avoir fait de grands dégâts dans l'armée adverse. Olaf passa à la pointe de l'attaque, et certains boendr cessèrent de se battre face à lui. 

    227- Le soleil s'éclipse

    Olaf pourfendit Thorgeirr de Kvisstadir, porteur d'étendard, et à ce moment, le ciel sans nuages s'assombrit tout à fait et le soleil s'éclipsa. Dag Hringsson arriva alors mais ne put attaquer tout de suite car il faisait trop sombre. 

    228- Mort du roi Olaf

    Karl Arnason était encadré par deux de ses parents, Kalf et Olaf, et par Thorir le chien. Le roi Olaf porta à Thorir un coup qui ne mordit pas sur sa pelisse. Ils échangèrent des coups et Olaf finit par le blesser à la main. Le connétable Bjorn lui porta un coup de hache qui le fit reculer. Le roi Olaf tua Olaf, et Thorir Bjorn. Thorsteinn le charpentier blessa le roi Olaf, et fut tué aussitôt par Finn Arnason. Le roi Olaf jeta alors son épée et pria Dieu, appuyé sur une pierre. Thorir lui donna un coup de lance dans le ventre, et l'un des deux Kalf dans le cou. Olaf tomba.

     

    Heimskringla, snorri sturluson, saint olaf, stiklestad

    Heimskringla, snorri sturluson, saint olaf, stiklestad

    Heimskringla, snorri sturluson, saint olaf, stiklestad

    Heimskringla, snorri sturluson, saint olaf, stiklestad 

    Heimskringla, snorri sturluson, saint olaf, stiklestad

    Heimskringla, snorri sturluson, saint olaf, stiklestad

    Heimskringla, snorri sturluson, saint olaf, stiklestad 

    Statue d'Olaf à Stiklestad

     

    229- L'assaut de Dag

    Alors Dag lança un assaut d'une violence terrible, et les boendr tombèrent en masse et reculèrent. Puis Kalf, Harek et Thorir contre-attaquèrent, et Dag, avec l'armée d'Olaf, prit la fuite. Leurs ennemis ne les poursuivirent guère, ayant tous à rechercher un proche sur le champ de bataille. 

    230- Thorir le chien, miraculé

    Thorir le chien rendit les derniers services au cadavre du roi, et un peu de sang d'Olaf coula sur la blessure de sa main, qui cicatrisa anormalement vite. Il fut le premier des chefs ennemis, plus tard, à clamer la sainteté du roi Olaf.

    231-  Après la bataille

    Kalf chercha ses frères, dans son camp ou chez l'adversaire. Après s'être occupés de leurs morts et des blessés, qu'ils amenèrent à la ferme, les boendr se débandèrent à une rapidité inédite, chacun étant pressé de rentrer chez lui.

    232- Sort des fuyards 

    Certains boendr craignaient les représailles des vaincus, et il fut convenus entre chef que Thorir le chien et ses hommes leur donneraient la chasse. Mais une fois parvenus auprès des montagnes, ils rebroussèrent chemin.

    233- De Thormodr scalde de Thorbrunn

    Thormodr avait combattu auprès du roi Olaf, et, grièvement blessé, s'enfuit. Il fut alors blessé d'une flèche et trouva refuge dans une grange.

    234- Mort de Thormodr

    Il se rendit ensuite dans la maison d'une mire, qui ne parvint pas à ôter le fer qu'il portait dans la poitrine. Il le fit lui-même, s'arrachant des fibres de cœur. Il en mourut.

    235- Sort des occis

    Pris de peur pendant l'éclipse, les boendr ne donnèrent pas de sépulture aux occis adverses, selon les recommandations de l'évêque Sigurd. Mais les chefs le firent pour leurs parents, alliés ou adversaires.

    236- Miracle de l'aveugle

    Thorgils et son fils prirent le corps d'Olaf et s'en occupèrent dans une cabane, le lavèrent et le cachèrent. Dans la soirée, un mendiant de ceux qui suivaient l'armée, aveugle, chercha un abri dans la cabane. Tout y était mouillé, il s'essuya les yeux et recouvra la vue. Il rendit public ce qui lui arrivait, et Thorgils et son fils déplacèrent le roi Olaf dans la soirée, le cachant dans le pré clos. 

    237- Fausses rumeurs

    En revenant le lendemain, Thorir le chien chercha le corps du roi Olaf, et ne le trouva pas. Thorgils lui répondit que quelqu'un avait dû le cacher, mais que d'autres l'avaient vu ailleurs. Circula alors la rumeur qu'Olaf était toujours vivant. 

    238- Que faire du cadavre d'Olaf ?

    Thorgils craignait qu'on ne trouvât le roi, car des phénomènes lumineux se produisaient autour de lui. Il fabriqua deux cercueils, un leurre et un pour le corps, qu'il dissimula. Il les emmena en bateau à Nidaros, à l'évêque Sigurd, lequel fit immerger le faux cercueil. Thorgils se rendit ensuite en ville proposer le corps aux amis du roi, mais dut s'en occuper lui-même. Il le cacha dans une berge sableuse de la rivière, puis rentra chez lui.

    239- Le roi Sveinn et ses lois nouvelles

    Sveinn devint roi de Norvège selon la volonté de son père, le roi Knut. Il y institua les lois danoises, en les durcissant, établit le cens territorial, le cens côtier, et une inégalité de droit entre danois, favorisés, et norvégiens lors des Things. La grogne commença à s'installer dans le pays, sans rébellion ouverte, Knut disposant des parents de très nombreux chefs comme otages.

    240- La sainteté du roi Olaf commence à se manifester

    Les avis sur le roi Olaf commencèrent à changer, et l'idée de sa sainteté se répandit. Ceux qui l'invoquaient s'en trouvaient bien.

    241- D'Einarr Secoue-Panse

    Dupé par Knut, qui ne tenait pas sa promesse de le faire jarl, Einarr promut la sainteté d'Olaf. 

    242- De Kalf Arnason et de ses frères

    Finn continuait à reprocher à Kalf sa prise de position. Thorberg était plus modéré. Arni mit longtemps à se remettre de ses blessures. Ils rentrèrent chez eux, et Sveinn leur pardonna.

    243- De la sainteté du roi Olaf

    L'idée de la sainteté d'Olaf fut bientôt unanime. L'évêque Grimkell dépêché par Olaf dans les Uplands et croyant à ses miracles, fut appelé dans le Trondheimr.

    244- Invention des reliques de Saint-Olaf

    L'évêque Grimkell se renseigna sur les miracles d'Olaf, et apprit de Thorgils où se trouvait le corps. Olaf fut exhumé avec l'accord du roi Sveinn, un an et cinq jours après sa mort. Le cercueil était intact, le corps aussi, à part que ses cheveux, sa barbe et ses ongles avaient poussé. On les lui coupa et on tenta en vain de les faire brûler.

    245- Miracles

    La fosse où il avait été enterré se transforma en source bienfaisante, où l'on érigea une chapelle, puis plus tard l'Eglise du Christ où il fut inhumé. A l'endroit de la cabane où son corps avait reposé, on éleva l'église de Saint-Olaf. Des phénomènes étranges survinrent autour des reliques, et les affligés d'infirmité vinrent en foule recouvrer la santé à leur vue.

    246- Epilogue

    Olaf fut roi de Norvège durant quinze années, mourut à trente-cinq hivers, et livra vingt batailles rangées.

    247- Mécontentement des throendir

    Le gouvernement de Sveinn et surtout de sa mère Alfifa, qui asservissait les norvégiens, fit qu'ils accusèrent les throendir d'avoir chassé Olaf, et leur déléguèrent la responsabilité de se soulever contre le roi Sveinn. Les chefs, dont Einarr et Kalf Arnason, lui aussi dupé par Knut qui lui avait promis le même titre qu'à Einarr Tambarskelver, se mirent à en discuter entre eux, et Kalf avec ses frères.

    248- De Tryggvi Olafson

    Tryggvi, se disant fils d'Olaf Tryggvason et de l'anglaise Gyda, recruta des troupes dans l'ouest, et la nouvelle de sa possible arrivée incita Sveinn, sur le trône depuis trois ans, à ordonner une levée de l'armée. Kalf et ses frères décidèrent de ne pas aider le Knytlingar, et rentrèrent chez eux. Sveinn, pensant que Tryggvi allait attaquer dans le sud, en Viken, y déploya son armée.

    249- Mort de Tryggvi

    Lorsqu'il arriva, Tryggvi atterrit dans le Hordaland, puis se dirigea vers le sud, où il savait trouver le roi Sveinn. Il le rencontra lors d'une bataille très rude dans le Soknarsund, et y tomba, ainsi que beaucoup de ses hommes. Après cette victoire, Sveinn resta roi, et la paix régna.

    250- Message du roi Knut

    Knut demanda à Kalf de lui fournir des haches de bonne qualité. Kalf refusa et lui répondit qu'il les fournirait à Sveinn.

    251- La couronne de Norvège proposée à Magnus, fils d'Olaf Haraldsson

    Einarr Tambarskelfer et Kalf firent une grande expédition dans le nord du pays, et envoyèrent à Jarizleif un message pour Magnus Olafsson, lui proposant leur aide pour reconquérir le trône de Norvège. Ils furent convoqués en Norvège, où ils jurèrent allégeance à Magnus, qui prit également Kalf pour père adoptif. 

     

    Fin de la Saga d'Olaf Haraldsson

     

    Heimskringla, snorri sturluson, saint olaf, stiklestad

     

     Heimskringla, snorri sturluson, saint olaf, stiklestad                                                                                                  Heimskringla, snorri sturluson, saint olaf, stiklestad


    votre commentaire
  • Heimskringla, snorri sturluson, magnus le bon

    Heimskringla, snorri sturluson, magnus le bon

     

    Heimskringla, snorri sturluson, magnus le bon

    Magnus Ier de Norvège

     

    1- Le voyage de Magnus Olafson dans l'ouest.

    Après Jöl, Magnus Olafson commença son voyage dans l'est de Novgorod à Ladoga, où il gréa ses navires dès que les glaces se relâchèrent au printemps (en 1035). Arnor, le Scalde des jarls, en parle ainsi dans son poème au sujet de Magnus :

    "Il ne fait vraiment aucun doute que celui

    Qui veut commander sur la mer et sur la terre,

    Fera ressentir dans le sang à l'ennemi

    L'acier bleu tranchant de Hneiter, l'épée d'Olaf.

    Ce jeune homme généreux, qui sème de l'or,

    Courageux fils de Norvège, âgé de dix ans

    Equipe ses navires sur les lacs de Russie,

    Pour prendre sa couronne, aidé de ses amis. "

     

    Au printemps, Magnus vogua de l'est vers Svithjod.

    Ainsi parla Arnor :

    "Le jeune teinteur d'épée rassembla un Thing

    Où tous ses hommes pourraient rencontrer leur roi.

    Les héros qui pourvoient les aigles en nourriture

    Se tinrent tout armés devant leur souverain.

    Et maintenant les planches incurvées de la proue

    Clivent l'océan bleu. La charrue des marées,

    Menée par les vents gris à travers l'étendue,

    Parvient aux grasses plaines autour de Sigtuna."

     

    Il est ici relaté que lorsque le roi Magnus et ses compagnons de voyage vinrent de l'est vers Svithjod, ils montèrent à Sigtuna. Emund Olafson était alors soi de Svithjod. La reine Astrid, qui avait été l'épouse du roi Saint-Olaf était également présente. Elle reçut avec joie et fort bien son beau-fils le roi Magnus, et convoqua immédiatement un Thing nombreux de suédois en un lieu nommé Hangrar. A ce Thing, la reine Astrid prononça ces paroles : "A présent est venu à nous un fils d'Olaf le Saint, nommé Magnus, qui envisage d'entreprendre une expédition vers la Norvège pour prétendre à l'héritage de son père. Il est de mon devoir de l'aider dans son projet, car il est mon beau-fils, comme tout le monde le sait, norvégiens comme suédois. S'il a besoin d'hommes ou d'argent, je les lui procurerais dans la mesure de mes moyens, afin que ses forces soient aussi importantes que possible. Et tous ceux qui soutiendront sa cause auront droit à mon entière amitié. Et je veux faire savoir que j'ai l'intention de l'accompagner dans sa tentative, de manière à ce que chacun voit que je n'épargne rien de ce qui est en mon pouvoir pour l'aider." Elle parla longtemps et habilement dans cette veine, mais lorsqu'elle eut terminé, ils furent nombreux à lui répondre ainsi : "Les suédois n'ont rien gagné d'honorable à suivre son père le roi Olaf en Norvège, et à présent, aucun meilleur résultat n'est à attendre, parce que cet homme est dans ses années d'enfance. Nous sommes donc peu désireux de nous lancer dans cette expédition."

    Astrid répondit : "Tous ceux qui veulent être reconnus comme ayant un peu de courage ne devraient pas être dissuadés par de telles considérations. Si certains ont perdu des parents aux côtés du roi Olaf, ou eux-mêmes été blessés, il est à présent temps de montrer du cœur et du courage, et de retourner en Norvège pour se venger."

    Astrid eut une telle réussite avec ces mots et ses encouragements que beaucoup d'hommes décidèrent de l'accompagner et de suivre le roi Magnus en Norvège.

    Sigvat le Scalde en parla ainsi :

    "A présent Astrid la reine veuve d'Olaf

    -Elle qui avait vécu tant de changements-

    Assembla les cadeaux de ces jours plus heureux,

    Les joyaux, les anneaux, tout ce qu'elle put trouver

    Et au Thing à Hangrar où vinrent les suédois,

    Rassemblés en foule nombreuse, déclara

    Ce que le fils d'Olaf se proposait de faire

    Et leur montra ses biens, leur solde, à regarder.

     

    Et pour les suédois, nul plan plus ingénieux,

    Afin de révéler les hommes courageux,

    N'eut pu être trouvé, Magnus eut-il été

    Lui-même le descendant de la bonne reine.

    Avec l'aide de Christ, elle espérait conduire

    Magnus à devenir le seul roi de sa terre,

    Comme le fut Harald, lui qui à son époque

    S'acquit par dessus tout la souveraineté.

     

    Et nous sommes heureux qu'elle ait si bien aidé

    L'ami du peuple qui est maintenant son chef.

    Et le bon roi Magnus a toujours témoigné

    Sa grande reconnaissance à la reine Astrid.

    Des belles-mères comme cette bonne reine

    Ne se rencontrent en vérité que rarement.

    Et comme une louange à cette noble dame

    Le poète avec joie élèvera son chant. "

     

    Thjodolf le Scalde dit aussi dans sa chanson sur Magnus :

    "Quand ton brave navire abandonna la terre

    Son pont courbé supportait difficilement

    L'emportement de la tourmente rugissante,

    Qui lacéra ta voilure multicolore.

    Et plus d'un fort vaisseau, frappé par la tempête

    Se retrouva perdu dans la bourrasque hurlante

    Qui les ramena saufs aux bords de Sigtuna

    Loin du vacarme mugissant de l'océan."

     

    2- L'expédition de Magnus depuis Svithjod.

    Le roi Magnus entreprit son voyage depuis Sigtuna avec une grande force, rassemblée en Svithjod. Ils se rendirent à pied de Svithjod en Helsingjaland.

    Ainsi en parla Arnor, Scalde du jarl :

    "Nombre de boucliers suédois rouge sombre

    Marchèrent à son côté sur les champs de Suède.

    Les gens des campagnes s'assemblèrent en foule,

    Pour aider le fils de Saint Olaf à gagner.

    Et des hommes de choix étaient conduits par toi,

    Des hommes qui ont rougi la langue du loup.

    Tous les boucliers blancs et les lances polies

    Se réunirent alors en un splendide ensemble. "

      

    Heimskringla, snorri sturluson, magnus le bon

    Le voyage de Magnus. H. Egedius.

     

    Magnus Olafson arriva de l'est en passant par le Jamtaland et l'épine dorsale du pays, et redescendit vers le district de Throndhjem, où chacun accueillit le roi avec joie. Mais dès que les hommes du roi Svein, fils de Alfila, entendirent que le roi Magnus était arrivé, qu'ils s'enfuirent de tous côtés et se cachèrent, de sorte que le roi Magnus ne rencontra aucune opposition. Car le roi Svein se trouvait dans les régions méridionales du pays.

    Ainsi en parla Arnor, scalde du jarl :

    "Celui qui colore les serres des aigles

    Se rua depuis l'est sur les champs de Throndhjem.

    La terreur inspirée par son heaume emplumé

    Chassa ses ennemis, lâches, hors du pays.

    Tes ennemis, grand roi, ne purent supporter

    De voir se rapprocher la foudre en ton regard.

    Effrayés ils s'enfuirent, juste préoccupés

    Que tu épargnes leur misérable existence."

     

    3- Magnus fait roi

    Magnus Olafson se rendit à la ville, Nidaros, où il fut reçu avec allégresse. Il assembla alors le peuple à l'Eyra-thing. Et lorsque les boendr se réunirent au Thing, Magnus fut accepté comme roi pour tout le pays, sur les mêmes terres que son père avait possédées. Alors le roi choisit sa cour, nomma des barons, et plaça des baillis et des officiers dans tous les domaines et dans tous les postes. Immédiatement après la moisson, le roi Magnus ordonna la mobilisation dans toute la région de Throndhjem, et rassembla rapidement les hommes. Puis il partit vers le sud en longeant la côte.

     

    4- La fuite du roi Svein

    Le roi Svein Alfifason résidait dans le sud de l'Hordaland lorsqu'il apprit la nouvelle de la guerre. Il envoya immédiatement des signaux de guerre dans toutes les directions, réunit les boendr autour de lui, et fit savoir à tous qu'ils devraient le rejoindre avec leurs hommes et leurs navires pour défendre le pays. Tous les hommes qui étaient dans le voisinage du roi se présentèrent, et le roi réunit un Thing, au cours duquel il exposa son affaire. Il dit qu'il voulait aller à la rencontre de Magnus et lui livrer bataille, si les boendr voulaient lui prêter main forte. Le discours du roi ne fut pas très long, et ne rencontra guère l'approbation des paysans. Après quoi les chefs danois qui se tenaient autour du roi parlèrent longuement et avec habileté. Mais les boendr prirent la parole et leur répondirent. Et bien que nombre d'entre eux dirent qu'ils suivraient Svein et se battraient à ses côtés, certains s'y refusèrent carrément, d'autres conservèrent le silence, et les derniers déclarèrent qu'ils rejoindraient le roi Magnus dès qu'ils en auraient l'occasion.

    Alors le roi Svein dit : "Il me semble que bien peu des boendr auxquels j'ai envoyé un message sont apparus ici. Et de ceux qui sont venus et nous jettent à la face qu'ils rejoindront le roi Magnus aussi vite que possible, nous avons rien attendre de plus que de ceux qui resteront tranquillement à la maison. De même que de ceux qui ne disent rien. Mais de ceux qui ont promis de nous nous aider, il n'y a guère plus à espérer que tous les autres, et cette force ne nous servira de rien contre le roi Magnus. C'est mon opinion, à présent que nous ne devrions pas accorder notre confiance à ces boendr, et mon conseil que nous regagnions à présent la terre où les gens sont sûrs et francs avec nous, et où nous pourrons rassembler une armée pour reconquérir ce pays."

    Dès que le roi eut fait connaître sa volonté, ses hommes l'accompagnèrent, tournèrent la proue de leurs vaisseaux, et hissèrent les voiles. Le roi Svein se dirigea vers l'est le long de la côte, et tira directement vers le Danemark sans attendre, et Hardaknut reçut son frère Svein fort aimablement. Lors de leur première rencontre, Hardaknut offrit au roi Svein de partager le royaume de Danemark avec lui, proposition de le roi Svein accepta.

     

    Heimskringla, snorri sturluson, magnus le bon

    La fuite du roi Svein.  W. Wetlesen.

     

    Heimskringla, snorri sturluson, magnus le bon                                                                                                                   Heimskringla, snorri sturluson, magnus le bon


    votre commentaire
  • Heimskringla, snorri sturluson, magnus le bon

    5- Le Voyage du roi Magnus vers la Norvège.

    A l'automne (en 1035), le roi Magnus se rendit vers l'est jusqu'aux frontières du pays et fut reçu en roi dans l'ensemble du royaume, et les habitants de ces contrées se réjouirent de sa venue.

     

    6- De la mort du roi Canute le Grand et de son fils Svein.

    Le roi Svein, fils de Knut, se rendit au Danemark, ainsi qu'il a été expliqué précédemment, et prit part au gouvernement du pays avec son frère Hardaknut. Le même automne, le roi Knut le Grand mourut en Angleterre, le 13 Novembre, à l'âge de 40 ans, et fut inhumé à Winchester. Il avait été roi de Danemark pendant 27 ans, d'Angleterre pendant 17 ans ainsi que de Norvège pendant 7 ans. Le fils du roi Canute, Harald devint alors roi d'Angleterre. Le même hiver (1036), le roi Svein, fils d'Alfifa, mourut au Danemark.

     

    Heimskringla, snorri sturluson, magnus le bon, canute le grand

    Canute II le Grand de Danemark.

     

    Thjodolf le Scalde écrivit ces lignes au sujet du roi Magnus :

    "Par les bourbeuses routes suédoises, la foule

    Des puissants guerriers aux lances suivit le roi.

    Svein dut s'enfuir, en vérité fort effrayé,

    Et fut aussi trahi par certains de ses hommes.

    Il s'enfuit par la mer, rentrant au Danemark,

    Et quitta cette terre, la laissant pour toi."

     

    Bjarne Gullbrarskald composa les lignes suivantes pour Kalf Arnason :

    "Par toi les rois reçurent chacun leur domaine,

    Magnus par toi reçut le trône de Norvège

    Et Svein s'appropria un siège au Danemark,

    Lorsqu'il fut expulsé des terres de Norvège.

    Kalf ! Ce fut toi qui montra le chemin à suivre

    A notre jeune roi, amant de la bataille,

    De la Russie jusqu'à l'empire de son père,

    Tu as ouvert la voie et l'a mené au bout."

     

    Le roi Magnus régna sur la Norvège cet hiver (1036) et Hardaknut sur le Danemark.

     

    7- Réconciliation entre Hardaknut et le roi Magnus.

    Au printemps suivant, les rois des deux bords décidèrent la levée d'une armée, et la nouvelle courut qu'ils allaient s'affronter lors d'une bataille à la rivière Gaut. Mais lorsque les deux armées s'approchèrent l'une de l'autre, les barons d'une armée envoyèrent des messagers à leurs parents et amis qui se trouvaient dans l'autre. Et on en vint à une proposition de réconciliation entre les deux rois, d'autant que comme les deux rois étaient jeunes et encore enfants, des hommes puissants, qui avaient été choisis dans chaque pays pour cette fonction, tenaient les rênes du gouvernement. Il fut donc convenu d'une rencontre amicale entre les rois, et à cette réunion, la paix fut proposée, qui devait être une paix fraternelle entre eux, avec le serment que chacun préserverait la paix avec l'autre jusqu'à la fin de sa vie. Et si l'un d'eux devait mourir sans laisser de fils, le survivant devrait assurer sa succession sur l'ensemble de la terre et du peuple. Douze des principaux notables de chaque royaume jurèrent aux rois que ce traité serait observé, aussi longtemps que l'un d'entre eux serait en vie. Puis les rois se séparèrent, chacun rentra dans son royaume, et le traité fut respecté aussi longtemps que les deux restèrent en vie.

     

    Heimskringla, snorri sturluson, magnus le bon, hordaknut

    La rencontre entre Magnus et Hordaknut. H. Egedius.

     

    8- De la reine Astrid.

    La reine Astrid, qui avait été l'épouse du roi Saint-Olaf, vint en Norvège avec le roi Magnus son beau-fils, ainsi qu'il a été relaté précédemment, et fut tenue par lui à bon droit en grand honneur et estime. Alors vint également à la cour Alfhild, la mère du roi Magnus, et le roi la reçut avec la plus grande affection, et lui montra beaucoup de respect. Mais il arriva avec Alfhild ce qui survient pour beaucoup de ceux qui accèdent au pouvoir et aux honneurs, que l'orgueil accompagne la promotion. Elle prit en mauvaise part que la reine Astrid fût traitée avec plus d'égards qu'elle, ait un meilleur siège, et droit à plus d'attention. Alfhild revendiqua d'avoir le siège voisin de celui du roi, mais Astrid la nomma son esclave, ce que sans doute elle avait été auparavant, lorsque Astrid était reine de Norvège et que le roi Olaf gouvernait le pays, et à cause de quoi elle ne pouvait la laisser obtenir un siège à côté d'elle, ni la laisser loger dans la même demeure.

     

    9- De Sigvat le Scalde.

    Sigvat le Scalde s'était rendu à Rome, où il se trouvait au moment de la bataille de Stiklestad.

    Il était sur le chemin du retour lorsqu'il apprit la nouvelle de la chute du roi Olaf, ce qui lui causa grand chagrin. Il chanta alors ces lignes :

    "Au petit matin sur une colline

    La ville brumeuse endormie et calme,

    Je songeais errant à travers les champs.

    Jonché de mailles et de boucliers brisés

    L'endroit où tomba le roi, le gentil bon roi,

    Où est donc sa vivante et heureuse jeunesse ?

    Mon père aussi tomba ! Car Thord était alors

    Un des hommes choisis par le bon roi Olaf."

     

    Un jour Sigvat traversa un village, et entendit un époux se lamenter de la cruelle perte de sa femme, se frappant la poitrine, déchirant ses vêtements, pleurant des larmes amères, et affirmant qu'il voulait mourir. Et Sigvat chanta ceci :

    "Ce pauvre homme pleure sa très-aimée épouse,

    Avec joie il abandonnerait son existence.

    L'amour doit-il être payé par le seul deuil ?

    Le prix est élevé pour une joie si brève.

    Mais l'homme brave qui ne connaît pas la peur

    Verse pour son roi une larme silencieuse,

    Et ressent sûrement la perte aussi profonde

    Que ceux qui se lamentent avec bruit lorsqu'ils pleurent."

     

    Sigvat rentra en Norvège, dans le district de Throndhjem, où il avait une ferme et des enfants. Il navigua le long de la côte dans un vaisseau marchand, et tandis qu'ils relâchaient à Hillarsund, ils virent un grand vol de corbeaux aux alentours. Alors Sigvat dit :

    "Je vois ici de nombreux corbeaux croassant

    Qui volent ensemble autour de ce port bien connu :

    Quand le bateau d'Olaf voguait par ici,

    Ils savaient que pour eux festin se préparait.

    L'albatros a crié souvent sur Hillarsund,

    Impatient d'obtenir la proie tant espérée,

    Et bien habitué à suivre la mêlée."

     

    Lorsque Sigvat arriva dans le nord à la ville de Throndhjem, le roi Svein s'y trouvait avant lui. Et il invita Sigvat à rester à ses côtés, ainsi que Sigvat était resté à ceux du roi Knut le Grand. Mais Sigvat répondit qu'il voulait d'abord se rendre dans sa ferme. Un jour, tandis qu'il marchait dans la rue, il vit jouer les hommes du roi, et chanta :

    "Le jour d'avant je suis passé par ce chemin

    Quand les gardes royaux se livraient à leur jeu,

    Il y eut quelque chose -que je ne puis décrire-

    Qui me fit blêmir et me causa un malaise.

    Peut-être ai-je songé, juste à ce moment,

    A combien étaient nobles Olaf et ses hommes,

    Qu'aux jours d'autrefois j'avais souvent regardés

    Faire leurs exercices virils sur ce pré."

     

    Sigvat rentra par la suite dans sa ferme, et comme il entendit dire que beaucoup lui reprochaient d'avoir abandonné le roi Olaf, il composa ces vers :

    "Que le Christ me condamne à brûler pour toujours

    Dans les flammes éternelles si je me suis tourné

    Et ai abandonné roi Olaf en détresse.

    Mon âme est libre de telles basses actions.

    Comme chacun le sait, je me trouvais à Rome

    Ceux qui m'y virent alors, ils peuvent témoigner

    Que je me trouvais là-bas aussi en danger :

    Je n'ai pas besoin de cacher la vérité."

     

    Sigvat se sentait mal à l'aise chez lui. Un jour, il sortit et chanta :

    "Pendant qu'Olaf vivait, combien souriait la terre !

    Montagnes et falaises, et grèves de galets.

    Toute la Norvège, si fraîche si joyeuse,

    Sur terre ou sur la mer, où souvent me tenais.

    Mais aujourd'hui tout me paraît si effrayant

    Si noir, si terne que je suis las de la vie.

    Affligés aujourd'hui et affligés demain,

    Nous portons dans le Nord une grande tristesse."

     

    Tôt au printemps, Sigvat partit de l'ouest vers la crête du pays en direction du Jamtaland, et plus loin jusqu'au Helsingjaland, et arriva en Svithjod. Il rejoignit immédiatement la reine Astrid, et resta avec elle longtemps, en tant qu'hôte bienvenu. Il était également avec son frère le roi Emund, et en reçut dix marks d'argent certifié, ainsi qu'il est décrit dans le lai de Knut. Sigvat demandait toujours aux marchands qui commerçaient avec Novgorod s'ils pouvaient lui donner quelque nouvelle de Magnus Olafson.

    Sigvat composa ces lignes à cette époque :

    "J'ai souvent demandé au marchand qui menait

    Son commerce en Russie : "Comment est-ce qu'il croît,

    Notre noble prince ? Comment vit-il là bas ?"

    Et j'entendais toujours d'excellentes nouvelles.

    J'ai dit aux petits oiseaux qui à tire d'aile

    Parcourent le chemin entre les deux royaumes

    Que nous nous languissons de voir enfin le prince,

    Et j'ai eu l'impression qu'ils entendaient mon souhait."

     

     Heimskringla, snorri sturluson, magnus le bon                                                                                                           Heimskringla, snorri sturluson, magnus le bon


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique