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Havamal
Les Dits du Très-Haut. C'est une pièce monumentale (165 strophes) et majeure de la tradition païenne nordique, probablement d'origine norvégienne. Sans bien sûr croire que les Havamal ont été dictés, ou mieux, rédigés, par Odin himself, cette compilation de conseils relève plus d'une philosophie de vie et de la ligne de conduite à adopter que l'enseignement de type anecdotique habituel (Vafthrudnismal, Grimnismal, Sigdrifumal), quoiqu'il soit parfois possible de tirer de ce dernier des leçons d'ordre moral. On peut rapprocher les Havamal, dans le principe, des "Dix Commandements" chrétiens, quoiqu'exprimés d'une manière plus illustrative et moins dogmatique, et bien que le Très-Haut, qui reconnaît ses erreurs et imperfections, ne mâche pas toujours ses mots.
Les Havamal sont classiquement subdivisés en quatre parties, que je vais présenter brièvement sans avoir la prétention de dire comment les lire et les interpréter :
- Gestaþáttr : le chant des hôtes. Les maîtres-mots en sont : prévoyance, bon sens, discrétion, mesure, et circonspection (notamment avec les femmes), le tout dans une approche pragmatique et matérialiste visant à assurer la survie de l'homme dans de bonnes conditions malgré un milieu difficile où beaucoup dépendait des autres.
- Loddfáfnismál : les Chants pour Loddfafnir. Cette énumération de conseils, voire de consignes morales pour vivre en société, est probablement la partie qui a été la plus imprégnée de christianisme dans cette compilation de textes. A noter la strophe 137, qui dispense des conseils médicaux... et il est un fait que les brûlures d'estomac se soignent bien par des préparations minérales, et que le feu cautérise les plaies...
- Runatal : les Chants des Runes, ou comment Odin les a apprises, et ce qu'il faut savoir en faire. Cette partie originale touche à la pratique de la magie runique, et est assortie elle aussi de conseils de prudence quant à son utilisation.
- Ljóðatal : Lai des Galdr. Il s'agit de la liste des charmes, ou sorts, qu'Odin connaît, qui font appel aux runes, et qui servent à se tirer des mauvais pas guerriers ou autres, ou à obtenir ce qu'on désire.
Enfin, je ne prêche pour aucune religion, mouvement sectaire ou autre en présentant ma version de ces textes, et n'ai de leçons à donner à personne (voir strophe 8). Joie à ceux qui les comprennent !
Ecouter en même temps Havamal, de Falkenbach m'a semblé indiqué.
Hej da.
Thordruna.
Les Dits du Très-Haut
Utilisation de la traduction de Régis Boyer modifiée par la lecture des versions françaises anonymes trouvées sur le net, anglaises de Thorpe, Bellows et Auden, et quelques retours, à l'aide du dictionnaire de Zoega, au texte original1Gestaþáttr : Chant des Hôtes
1. Celui qui se tient sur un seuil inconnu
Doit être prudent avant de le franchir,
Examiner toutes les entrées
Car qui sait d'avance sur quels bancs
Les ennemis siègent dans la halle.
2. Salut aux hôtes qui accueillent !Un convive est arrivé,
Sur quel siège s'assiéra t-il ?
Bien pressé est celui qui,
Auprès de l'âtre inconnu,
Veut éprouver sa réputation.
3. De feu a besoin
Celui qui est entré,
Gelé jusqu'aux genoux ;
Nourriture et linge propre
Sont nécessaires à l'homme
Qui a voyagé par-delà les montagnes.
4. D'eau a besoin pour se laver
Celui qui vient au repas,
De linge pour se sécher et de cordiale bienvenue,
D'affabilité, s'il peut en disposer
Et de silence quand il parle.
Hospitalité. Frolich.
5. Celui qui voyage au loin a besoin de toute sa raison ;
Chez soi, tout est plus facile.
L'ignorant sera tourné en dérision
Qui parmi les sages s'assied.
6. De son savoir, on ne devrait pas se vanter,
Mais rester sur la réserve :
Le malheur frappe rarement
Le sage qui se tait dans la demeure de l'hôte,
La sagesse est la plus constante alliée du bon sens.
7. Le convive sage qui se rend au festin
Prend place avec une courtoisie silencieuse ;
Il écoute avec ses oreilles, il regarde avec ses yeux,
Avec vigilance se comporte tout homme sage.
8. Heureux celui qui s'est acquis seul
Louanges et bonne réputation.
Il est moins prudent de tirer sa sagesse
De celle cachée dans le cœur de l'autre.
9. Heureux celui qui s'est acquis de son vivant
Louanges et sagesse,
Car les mauvais conseils proviennent souvent
Du sein d'autrui.
10. Il n'est sur la route meilleur fardeau
Que le bon sens,
Meilleur que la richesse, en maison inconnue
C'est le refuge de l'indigent.
11. Il n'est sur la route meilleur fardeau
Que le bon sens,
Mais il n'est pire viatique à emmener loin
Qu'un trop grand appétit de bière.
12. Moins bonne qu'on ne croit
Est la bière pour les hommes mortels :
Car plus il boit, moins l'homme
Garde la maîtrise de son esprit.
13. Héron étourdi est nommé l'oiseau
Qui plane au-dessus des banquets
Et prive l'homme de ses esprits ;
C'est par les plumes de cet oiseau que je fus entravé
Et retenu dans la demeure de Gunnlod.
Héron étourdi... Frolich
14. J'étais saoul, ivre mort,
Chez Fjalar le Sage ;
La meilleure des beuveries est celle qui rend
Sa lucidité à l'homme qui rentre chez lui.
15. Le fils d'un roi doit être avisé et silencieux,
Et hardi dans la bataille ;
Chacun devrait être heureux et brave
Jusqu'au jour de sa mort.
16. Le pleutre croit qu'il vivra toujours
S'il évite les combats
Mais la vieillesse ne lui accordera pas la paix
Que les lances auraient pu lui donner.
17. L'imbécile qui se rend au festin reste bouche bée
Il marmonne dans sa barbe ou se tait;
Mais aux premières gorgées,
La sottise de son esprit devient évidente.
18. Seul celui qui a voyagé loin
Et vu beaucoup de choses
Peut dire avec sagesse quelle richesse d'esprit
Régit chaque homme.
19. Ne pas refuser l'hydromel, mais boire avec mesure,
Qu'on parle à bon escient, sinon qu'on se taise;
Nul ne peut te reprocher à bon droit de manquer de courtoisie
Quand tu irais tôt te coucher.
20. Le goinfre, s'il ne se modère pas,
Mange à s'en rendre malade;
Souvent par sa panse, le sot provoque le rire
Quand il vient parmi les sages.
21. Les troupeaux savent bien quand ils doivent rentrer
Et quittent alors le pâturage ;
Mais le glouton ne prend jamais la mesure
De la capacité de son estomac.
22. L'homme mesquin à l'esprit mal tourné
Ricane de n'importe quoi
Mais il n'a pas conscience, alors qu'il devrait le savoir,
Qu'il n'est pas sans défaut.
23. Le sot veille toute la nuit,
Méditant à tout, à rien ;
Aussi est-il épuisé quand vient le matin :
Toute question est restée sans réponse.
24. L'inavisé tient pour ses amis
Tous ceux qui rient en sa présence ;
Mais assis parmi des hommes habiles,
Il ne se rend pas compte qu'ils rient de lui.
25. L'inavisé tient pour ses amis
Tous ceux qui rient en sa présence ;
Mais il découvre en venant au Thing
Que fort peu parlent en sa faveur.
26. L'ignorant pense qu'il sait tout,
Tant qu'il est assis dans son coin,
Mais ne sait jamais quoi répondre
Lorsqu'on lui pose des questions.
27. Un ignorant, lorsqu'il est en compagnie d'autres hommes
Ferait mieux de garder le silence,
Ainsi nul ne peut savoir qu'il est ignorant
A moins qu'il ne bavarde trop.
L'ignare ignore ses lacunes
Et ne sait jamais qu'il parle trop.
28. Celui qui pose les questions et y répond lui-même
Se pense savant ;
Nul ne peut dissimuler son ignorance,
Car chez les hommes, tout se sait.
29. Le bavard profère des stupidités en suffisance
Une langue volubile
Si elle n'est tenue en laisse
Se porte le plus souvent préjudice.
30. Nul ne doit prendre autrui pour objet de dérision
Lorsqu'il arrive au banquet
Semble souvent sage celui qui ne demande rien
Et qui peut s'asseoir calmement au sec.
31. L'hôte qui raille un autre convive
Se trouve habile en prenant la fuite ;
Il ne sait sans doute pas avec qui il jase au festin,
Caquetant au milieu d'ennemis.
32. La plupart des hommes sont mutuellement affables,
Mais se querellent facilement au festin ;
La discorde entre les hommes est inévitable :
L'hôte se chamaille toujours avec l'hôte.
33. On devrait prendre un repas de bonne heure
Et ne pas jeûner avant d'aller au banquet ;
Sinon, on s'assied et on mange, semblant à moitié mort de faim,
Et incapable de soutenir une conversation.
34. Sinueux et long paraît le chemin qui mène chez un faux ami,
Fût même sa demeure sur la grand-route,
Mais large et droite est la route qui conduit chez l'ami,
Habitât-il au loin.
35. Il faut savoir partir, ne pas rester toujours
Dans le même lieu.
D'agréable on devient odieux
Si on s'éternise sur les bancs d'autrui.
36. Mieux vaut avoir son propre foyer, même petit :
Un homme est maître chez lui,
Ne posséderait-il que deux chèvres et une cabane au toit de chaume :
C'est préférable à la mendicité.
37. Mieux vaut avoir son propre foyer, même petit :
Un homme est maître chez lui,
Saigne le cœur de celui qui doit mendier
Chacun de ses repas.
38. En voyage dans les campagnes,
Il ne faut pas même de la longueur d'un pied
S'éloigner de ses armes.
Car on ne sait jamais, sur les routes lointaines,
Quand on aura besoin de sa lance.
39. Point n'ai rencontré homme si généreux
Ou si hospitalier qui refusât de bon cœur un cadeau ;
Ou si libéral de son bien
Qu'il ait trouvé un don en retour méprisable.
40. Si un homme s'est acquis des richesses,
Qu'il ne souffre pas du besoin ;
On épargne souvent pour le détestable ce qu'on destinait à l'agréable ;
Maintes choses vont pis que prévu.
41. Les amis devraient s'offrir mutuellement
Des armes et des vêtements, c'est ce qui se voit le mieux ;
Les amitiés qui échangent des cadeaux
Durent longtemps, si tel est leur destin.
42. L'homme doit se montrer amical pour son ami,
Et rendre don pour don,
Et rire pour rire ;
Mais duperie pour mensonge.
43. On peut se montrer amical envers son ami,
Et les amis de son ami ;
Mais nul ne doit jamais s'allier
Aux amis de son ennemi.
44. Si tu as toute confiance en un de tes amis,
Et veux en obtenir du bien,
Tu dois mêler ton âme à la sienne
Et échanger avec lui des cadeaux,
Et aller le visiter souvent.
45. Si en un autre ami tu n'as pas confiance,
Mais veux pourtant en obtenir du bien,
Tu dois lui dire de belles paroles, sans lui livrer ton âme,
Et lui rendre fausseté pour mensonge.
46. Si tu n'as pas confiance en un autre ami
Dont les sentiments te paraissent suspects,
Ris avec lui, mais cèle le fond de ta pensée
La rétribution doit ressembler au cadeau.
47. Lorsque j'étais jeune, alors que je cheminais solitaire,
Je me perdis en chemin.
Je me sentis riche en rencontrant un compagnon :
L'homme est la joie de l'homme.
48. L'homme généreux et courageux est l'homme qui vit le mieux ;
Rarement le chagrin l'accable.
Mais le couard craint toutes choses,
Et l'avare rechigne sur tout.
49. Je donnais un jour sur la plaine
Mes frusques à deux hommes des bois.
Ils se sentirent des héros, une fois vêtus de ces habits.
Vulnérable est l'homme nu.
50. Dépérit le jeune pin qui se dresse seul sur la colline :
Ne l'abritent ni aiguilles ni écorce des autres ;
Pourquoi l'homme que personne n'aime
Vivrait-il longtemps ?
51. Plus chaude que le feu brûle entre les faux amis
L'amitié durant cinq jours ;
Mais elle s'éteint au sixième,
Et toute affection disparaît.
52. Nul besoin d'offrir des cadeaux de grand prix :
Souvent un petit présent attire les louanges ;
Avec un demi-pain et une coupe à moitié vide,
Je me suis fait un vrai camarade.
53. A petite mer, petits rivages,
Etriqué est l'esprit des hommes ;
Tous les hommes ne sont pas également sages ;
Tous ne sont qu'en partie sages.
54. Chaque homme devrait avoir une mesure de sagesse
Mais sans en savoir trop ;
La plus agréable des vies est menée par ceux
Dont le savoir a pu s'étendre.
55. Chaque homme devrait avoir une mesure de sagesse
Mais sans en savoir trop ;
Car le cœur du savant est rarement heureux,
Si la sagesse est suprême.
56. Chaque homme devrait avoir une mesure de sagesse
Mais sans en savoir trop ;
Aucun homme ne devrait connaître son destin par avance,
Son esprit reste ainsi en paix.
57. Le brandon par le brandon se consume en entier,
La flamme s'allume à la flamme,
Et l'homme est connu de l'homme par son discours.
Et le sot par son silence.
58. Il doit se lever tôt, celui qui veut s'approprier
Le sang ou les biens d'autrui ;
Un loup paresseux ne trouve pas de proie,
Ni l'homme qui dort la victoire.
59. Il doit se lever tôt, celui qui a peu de main d'œuvre
Pour vaquer à ses affaires ;
Beaucoup reste à faire pour celui qui dort le matin ;
L'énergie compte pour moitié dans l'obtention de la richesse.
60. Un homme avisé devrait savoir combien de bûches sèches
Et d'écorces de bouleau il lui faut pour son toit,
Et combien de bois pourra suffire
Pour la saison ou la moitié d'une année..
61. Que l'homme aille au Thing lavé et restauré,
Mais qu'il se soucie peu de son vêtement :
On ne doit pas le blâmer pour ses chausses et ses braies,
Ni pour sa monture,
Si médiocre que soit son cheval.
62. Quand l'aigle arrive à l'antique mer,
Humilié, il laisse pendre sa tête ;
Ainsi l'homme qui au milieu de la foule
Trouve peu d'intercesseurs pour parler pour lui.
63. Celui qui veut être reconnu comme sage
Doit savoir questionner et répondre.
Confie ta pensée à une seule personne, à deux, c'est plus risqué,
A trois, et chacun la connaîtra.
64. Tout homme sagace devrait user avec modération
De son pouvoir ;
Il découvre, en allant parmi les preux,
Que nul ne peut seul de tous triompher.
65. Circonspect et réservé devrait être chacun,
Et peu empressé à faire confiance à ses amis ;
Des paroles qu'on confie aux autres,
On reçoit souvent la sanction.
66. J'arrivais bien trop tôt en maint lieu,
Mais trop tard en d'autres ;
Toute la bière était bue, ou pas encore brassée,
L'importun trouve rarement le bon moment.
67. Ici et là, j'aurais pu être invité,
Si à l'heure du repas je n'avais pas eu besoin de viande,
Ou si chez l'ami fidèle deux jambons avaient pendu
Là où j'en avais mangé un.
68. Le feu est le meilleur des dons fait aux hommes,
Ainsi que le spectacle du soleil ;
L'homme peut conserver sa santé
En vivant sans vice.
69. L'homme n'est pas si infortuné, fût-il fort malade :
L'un est heureux par ses fils,
L'autre par sa famille, ou ses biens,
L'autre enfin par ses bonnes actions.
70. Il est toujours mieux d'être vivant que mort,
Un vivant peut toujours posséder une vache.
J'ai vu le feu embraser le bûcher funéraire de l'homme riche,
Mais il gisait, mort, devant sa porte.
71. Un boîteux monte à cheval,
Un manchot garde les troupeaux,
Un sourd fait assaut d'armes et rend service,
Mieux vaut être aveugle que brûlé sur le bûcher,
Un mort n'est utile à personne.
72. Mieux vaut avoir un fils, fut-il né trop tard,
Après la mort de son père.
La pierre commémorative se dresse rarement au bord de la route,
Si le parent ne l'érige au parent.
73. Deux hommes peuvent se battre,
Ta langue peut te coûter ta tête ;
Sous chaque manteau de fourrure,
Je cherche un poing fermé.
74. La nuit est bienvenue pour celui qui possède un viatique solide,
(Etroites sont les places dans un navire)2
Variables sont les nuits d'automne ;
Le temps change souvent en cinq jours,
Et plus encore en un mois.
75. Point ne sait celui qui ne sait rien
Que l'or entraîne l'homme à en singer un autre ;
Un homme est riche, l'autre pauvre,
Nul ne devrait leur en tenir rigueur.
76. Meurent les biens, meurent les parents,
Et toi, tu mourras de même;
Mais la réputation ne meurt jamais,
Celle que bonne l'on s'est acquise.
77. Meurent les biens, meurent les parents
Et toi, tu mourras de même;
Mais je sais une chose qui jamais ne meurt :
Le jugement porté sur chaque mort.
78. Je vis chez les fils de Fitjung des réserves bien approvisionnées
A présent, ils portent le bâton du mendiant ;
Ainsi en va-t-il de la fortune, comme du clin d'œil ;
C'est la plus volage des amies.
79. Le sot, s'il acquiert fortune ou faveur de femme,
Voit croître en lui son orgueil,
Mais jamais sa sagesse ;
Son arrogance enfle d'autant.
80. C'est une certitude : si tu t'interroges sur les runes,
Celles que connaissent les Dieux,
Celles que créèrent les Puissances suprêmes
Et que colora le Maître-Poète,
Le mieux est de garder le silence.
81. C'est le soir qu'il faut louer le jour
L'épouse, quand elle est brûlée
L'épée, quand on l'a éprouvée,
La vierge, quand elle est mariée,
La glace, quand on l'a traversée,
La bière, quand elle est bue.
82. C'est dans le vent qu'il faut abattre l'arbrePar bonne brise qu'il faut ramer en mer,
Dans l'obscurité qu'il faut bavarder avec la jeune fille :
Nombreux sont les yeux du jour.
Un bateau est fait pour voyager,
Un targe, pour protéger,
Une épée, pour frapper,
Et une demoiselle, pour les baisers.
83. Boire la bière auprès du feu, glisser sur la glace,
Acheter le coursier lorsqu'il est maigre,
Et l'épée rouillée,
Engraisser le cheval en sa demeure,
Et le chien dans sa niche.
84. Promesse de jeune fille nul ne devrait croire,
Ni dires de femme
Car leur cœur a été façonné sur une roue tourbillonnante,
Et l'inconstance a été placée en leur sein.
85. En arc fragile, brasier brûlant,
Loup vorace, corbeau croassant,
Porc grognant, arbre sans racines,
Vague montante, chaudron bouillant,
86. Flèche volante, marée descendante,
Glace d'une nuit, serpent lové,
Verbiage de femme au lit, épée brisée,
Jeu d'ours ou Fils de Roi,
87. Veau malade, thrall volontaire,
Flagornerie de sorcière, ennemi fraîchement tué,
(Ciel serein, foule riante,
Aboiement de chien, chagrin de prostituée)
88. Champ trop tôt semé, il ne faut avoir confiance,
Non plus que trop tôt à son fils ;
Le temps gouverne les champs et donne de l'esprit au fils ;
Chacun d'eux est suspect.
89. Au meurtrier de son frère, si on le croise sur la route,
A la maison à demi-brûlée, à un cheval trop vif
-Une monture est inutile avec une jambe cassée -
Nul ne doit être assez confiant pour se fier.
90. Ainsi est l'amour d'une femme qui fomente la tromperie,
C'est chevaucher sur la glace avec un coursier non ferré,
Agé de deux ans et mal débourré,
Ou croiser dans la tempête sur un navire sans gouvernail,
Ou pour un boiteux, poursuivre un renne sur les rochers au dégel.
91. J'en parle maintenant ouvertement,
Car je connais l'un et l'autre,
Les sentiments de l'homme envers la femme sont inconstants :
Plus nous parlons aimablement, plus nos intentions sont fausses.
Nous leurrons même les plus sages.
92. Doit parler plaisamment et offrir des richesses
Qui veut s'attirer l'amour d'une femme,
Et vanter la beauté de la radieuse jeune fille :
Gagne celui qui est le plus habile à les courtiser.
93. Nul ne devrait jamais blâmer l'amour d'autrui :
Le sage peut s'émouvoir d'une grande beauté
Quand l'ignorant y reste indifférent.
94. Nul ne devrait jamais blâmer la déraison d'autrui,
Elle est le lot des plus nombreux
La puissance de l'amour rend sots les plus sages.
95. Seule la tête sait ce qui gît près du cœur,
L'homme est seul avec ses sentiments,
Il n'est pire maladie pour celui qui est raisonnable
Que de n'être pas bien avec lui-même.
96. J'ai éprouvé cela, assis dans les roseaux,
Attendant le délice de mon cœur,
Corps et âme était pour moi cette sage jeune fille,
Quoique je ne l'eusse pas eue encore.
97. Je trouvais la fille de Billing sur un lit verdoyant ;
Lumineuse comme le soleil dans son sommeil :
La fortune des princes n'était rien
Sans la vie auprès de ce corps.
98. ''Reviens ce soir, Odin, si tu veux conquérir cette femme,
Mais il serait désastreux
Que d'autres soient au courant
De nos projets interdits.''
100. Je m'en retournais, plein d'espoir de joie,
Peu soucieux de sages conseils,
Je croyais fermement que j'obtiendrai d'elle
Des plaisirs sans limite.
101. Lorsque je revins à la nuit,
Tous les guerriers étaient éveillés,
Munis de torches enflammées,
Et je compris qu'était barré le chemin de ma joie.
102. Mais lorsque je revins au petit matin,
Alors que la maisonnée était encore endormie,
Je trouvais attaché son chien
Au lit de la jeune demoiselle.
Le chien au pied du lit. Frolich.
103. Mainte excellente vierge, si l'on y regarde de près,
Est traîtresse envers ses soupirants ;
C'est ce que j'appris en tentant de séduire l'astucieuse jeune fille.
L'habile demoiselle me couvrit de ridicule
Et d'elle je n'obtins rien.
104. Un homme doit être heureux en sa demeure et généreux envers ses hôtes,
Se conduire intelligemment, avoir bonne mémoire et être prêt à discuter,
S'il veut élargir ses connaissances.
Celui qui ne peut parler de rien est nommé un sot,
Car c'est le propre de l'ignorance.
105. Je rencontrai le vieux géant :
A présent me voici revenu ;
Je n'obtins rien par le silence,
En parlant beaucoup, j'eus ce que je voulais
Dans la halle de Suttung.
106. La bouche de Rati me fraya un passage
En rongeant le rocher ;
Au-dessus et en dessous passaient les chemins des géants,
Aussi risquai-je ma tête.
107. Günnlod, assise sur le siège d'or,
Me donna à boire une gorgée du merveilleux hydromel ;
Je lui laissai une piètre récompense
Pour son âme intègre et son amour fervent.
Odin et Gunnlod. C.E. Doepler
108. J'ai grandement profité de la belle bien méritée,
Le sage se contente de peu,
Et Odrerir est maintenant revenu
Aux demeures terrestres des Ases.
109. Je pense que j'aurai difficilement pu sortir
De la terre des géants si je n'avais été aidé de Günnlod,
La bonne demoiselle
Que j'avais serrée dans mes bras.
110. Le lendemain, les Thurses du givre vinrent
Dans sa halle consulter Hor : de Bölwerk ils s'enquirent:
Etait-il de retour parmis les dieux,
Ou Suttung l'avait-il occis ?
111a. Je crois qu'Odin avait prêté son serment
Sur l'anneau sacré3. Qui pourrait maintenant se fier à sa parole ?
Il a laissé Suttung trahi, dépossédé de sa boisson,
Et Günnlod en larmes.
Loddfáfnismál : Chants pour Loddfafnir
111b. Il est temps de parler depuis la chaire du prêcheur -Assis près du puits d'Urd, je vis et gardai le silence
Je vis et méditais, j'écoutais les propos des hommes.
(Des runes j'entendis discourir sans besoin de conseils,
Dans la halle de Hor, j'entendis de tels discours.)
112. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
-Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Ne te lève pas la nuit,
A moins d'être en quête ou contraint à le faire.
113. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
-Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Prends garde de ne pas dormir entre les bras d'une magicienne
Ni de te laisser enserrer par ses membres.
114. Leur pouvoir est tel que tu ne prendras plus garde
Ni au Thing, ni aux propos du Prince,
Que tu répugneras à manger et à te réjouir,
Que tu t'endormiras plein de tristesse.
115. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
-Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Ne séduis jamais la femme d'autrui,
Ne t'entiche pas d'elle en secret.
116. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
-Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Si tu veux voyager par les monts ou les fjords,
Prévois bien tes provisions de nourriture.
117. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
- Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
A un scélérat, ne laisse jamais connaître tes ennuis,
Car d'un scélérat, tu ne recevras jamais récompense de ta sincérité.
118. J'ai vu un homme mortellement blessé
Par des paroles de mégère :
Une langue calomniatrice lui coûta la vie,
Bien que rien ne fût vrai.
119. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
-Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Si tu as un ami en qui tu as pleinement confiance,
Visite le souvent,
Car croissent les broussailles et les herbes hautes
Sur les chemins que nul n'emprunte.
120. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
- Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Trouve un homme de bien pour t'en faire un ami
Et prête attention tant que tu vis à sa salutaire conversation.
121. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
- Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Ne sois jamais le premier à rompre
Les liens qui t'unissent à ton ami ;
Le souci ronge ton cœur si tu n'as personne à qui ouvrir ton âme.
122. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
-Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Ne discute jamais avec un singe malavisé.
123. Car d'un homme malfaisant, tu n'obtiendras jamais
Récompense pour bienfait,
Mais un homme de bien
Te rendra louange pour faveur.
124. L'affection est réciproque
Quand l'un peut dire à l'autre le fond de sa pensée.
Rien n'est pire qu'un cœur malhonnête ;
Qui approuve toujours n'est pas un ami.
125. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
-Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Tu ne dois pas échanger trois mots querelleurs
Avec un mauvais homme ;
Souvent le meilleur cède, quand le pire cherche noise.
126. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
-Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Ne sois ni cordonnier ni fabricant de flèches,
A moins que ce ne soit pour ton propre usage.
Si la chaussure est mal faite ou la flèche tordue,
On te voudra du mal.
127. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
-Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Si tu rencontres le malheur, proclame le comme tel,
Et ne fais pas la paix avec ton ennemi.
128. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
-Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Ne te réjouis jamais du mal,
Mais laisse le bien te rendre heureux.
129. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
-Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Ne regarde pas en l'air durant la bataille,
(Comme des porcs seront les fils des hommes)
De peur que ton esprit ne soit ensorcelé.
130. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
-Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Si tu veux gagner le plaisant entretien d'une femme
Et en obtenir allégresse,
Tu dois faire de belles promesses et bellement les tenir :
Nul ne se détourne du bien qui lui est fait.
131. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
-Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Il te faut être prudent, mais pas inquiet.
Méfie-toi surtout de la boisson et de la femme d'autrui,
Et en troisième que les larrons ne te dupent pas.
132. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
-Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Ne prends jamais pour objet de mépris ou de moquerie
133. Celui qui est assis dans sa maison ne sait pas toujours bien
Quelle sorte d'homme arrive,
Vice et vertu sont mêlés chez les hommes,
Nul, même excellent, n'est sans défaut,
Ni si malfaisant qu'il ne puisse servir à rien.
134. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
-Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Ne raille jamais le conteur chenu,
Souvent les anciens parlent sagement,
Les conseils avisés se cachent souvent sous le cuir ratatiné
De ceux dont la peau pendille, plissée dans la fourrure,
Et qui vont parmi les misérables.
135. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
-Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Ne raille pas ton hôte, ni ne lui ferme ta porte,
Traite les indigents avec bienveillance
Et ils diront du bien de toi.
136. Lourde est la bâcle qu'il faut lever
Pour accueillir tout le monde ;
Donne un anneau à cet homme, ou sera malfaisant
Le sort qu'il te jettera.
137. Je te conseille, Loddfafnir, et puisses tu écouter mes préceptes
-Tu en tireras profit si tu les apprends,
Un grand bénéfice si tu les suis -
Si tu bois de la bière, cherche la force de la terre
(car la terre guérit l'ivresse, le feu les infections,
Le chêne la constipation, l'épi de blé l'envoûtement,
Le sureau la querelle matrimoniale),
Contre la colère, invoque la lune,
Contre les morsures d'insectes, l'alun,
Les herbes soignent la gale,
Les runes sont efficaces contre le malheur,
Et l'argile contre les vomissements.
Rúnatal : Le Chant des Runes
138. Je sais que je pendis à un arbre battu par les vents
Durant neuf nuits entières,
Blessé par une lance et offert à Odin,
Moi-même donné à moi-même ;
Sur cet arbre dont personne n'a jamais su
D'où viennent ses racines.
139. Nul ne me régala de pain ou d'une corne à boire,
Et je regardai vers le bas,
Et je pris les runes, hurlant, je les appris.
Puis de là retombai.
140. J'appris du fameux fils de Bölthorn,
Père de Bestla, neuf chants puissants,
Et je bus le précieux hydromel
Puisé à Ödrerir.
141. Alors je me mis à germer, et à savoir beaucoup,
A croître et à prospérer,
Chaque mot me menait à un autre mot,
Chaque acte à un autre acte
142. Tu trouveras les runes, les signes du destin,
Signes très importants, signes pleins de pouvoir,
Que colora le Maître-Poète, que créèrent les puissances suprêmes,
Que grava le Prince des Puissants.
143. Odin pour les Ases, Dainn pour les Alfes,
Dvalinn pour les Nains, Asvid pour les géants,
J'en gravais moi-même quelques-unes.
Etude des runes. Jenny Nystrom
144. Sais-tu comment il faut les graver ?
Sais-tu comment il faut les interpréter ?
Sais-tu comment il faut les teinter ?
Sais-tu comment il faut les éprouver ?
Sais-tu comment il faut les prier ?
Sais-tu comment il faut leur sacrifier ?
Sais-tu comment il faut les offrir ?
Sais-tu comment il faut les immoler?
145. Mieux vaut ne pas demander que trop sacrifier.
Un don attend toujours un don en retour.
Mieux vaut ne pas offrir que trop immoler.
Voilà ce que Thund grava avant la naissance de l'humanité;
Lorsqu'il atteignit son apogée, à son retour.
Le pendu. Jeu de Tarot de Luis Royo.
Ljóðatal : Lai des Galdr
146. Je sais ce chant que ne connaissent
Ni épouses de roi, ni fils des hommes.
L'un s'appelle aide, et il t'aidera
Dans les conflits et les chagrins et la maladie.
147. J'en connais un deuxième
Dont ont besoin les fils des hommes
Qui veulent être guérisseurs
148. J'en connais un troisième, si grande est la nécessité
De terrasser mes ennemis,
Avec lequel j'émousse le fil des épées de mes adversaires.
Ne mordent plus leurs armes ni leurs pièges.
149. J'en connais un quatrième : si on me lie les membres,
J'incante de façon à marcher librement,
Les fers tombent de mes pieds
Et les liens de mes bras se rompent.
150. J'en connais un cinquième : si je vois d'assez loin
Un trait volant à l'encontre de mon armée,
Il ne peut filer si vite que je ne l'arrête,
Si mon œil parvient à le voir.
151. J'en connais un sixième : si on cherche à me blesser
D'une rune gravée sur une racine d'arbre vert,
Ce héros lui-même, qui assouvit sa haine sur moi,
Sera consumé par le mal plutôt que moi.
152. J'en connais un septième : si je vois la haute flamme
Au-dessus de mes compagnons de banc,
Elle n'est jamais si furieuse que je ne puisse l'étouffer.
Tel est le charme que je connais.
153. J'en connais un huitième, salutaire pour tous :
Lorsque s'enfle la haine entre les fils des hommes
Je peux promptement l'apaiser.
154. J'en connais un neuvième :
Si grande est la nécessité
De sauver mon navire des flots,
Je calme le vent au-dessus des vagues
Et endors la mer.
155. J'en connais un dixième : si je vois des sorcières chevaucher dans les airs,
Je peux travailler à les égarer
De façon à ce qu'elles négligent
Leur propre forme, leur propre esprit.
156. J'en connais un onzième : si je dois mener à la bataille
Mes amis de longue date, j'incante derrière leurs boucliers
Et pleins de force, ils s'élancent,
Sains et saufs à l'assaut, sains et saufs en reviennent,
Et sains et saufs regagnent leurs demeures.
157. J'en connais un douzième : si je vois osciller à un arbre
Un cadavre de pendu, je sais graver
Et peindre les runes de telle sorte
Que cet homme revienne à lui et converse avec moi.
158. J'en connais un treizième :
Si je verse de l'eau sur un jeune homme
Il ne tombera pas, fut-il au cœur de la bataille,
Et ne s'effondrera pas sous les épées.
159. J'en connais un quatorzième : s'il faut qu'en société avec les hommes,
J'énumère les Dieux, les Ases et les Alfes,
Je les connais tous, ce que peu de sages savent.
160. J'en connais un quinzième que le nain Thjodrodir
Hurla devant les portes de Delling :
Il donna force aux Ases,
Gloire aux Alfes, et pensée à Hroptatyr.
161. J'en connais un seizième : si de la jeune fille sage
Je veux obtenir amour et allégresse,
Je tourne la tête de la vierge aux bras blancs
Et bouleverse son esprit.
162. J'en connais un dix-septième qui fait que les jeunes filles
S'éloignent rarement de moi.
163. Longtemps tu auras cherché ces charmes, Loddfafnir,
Il te serait bon de les comprendre,
Et profitable de les apprendre.
164. J'en connais un dix-huitième que n'ai jamais enseigné
A vierge ni épouse d'homme,
(Il est préférable qu'un seul le connaisse, c'est la fin des charmes)
Sinon à celle qui me serre dans ses bras ou qui est aussi ma sœur.
Les Galdr et la magie en général étaient l'apanage des femmes, les volva. Carl Larsson
165. A présent les Dits du Très-Haut ont été chantés dans la halle du Très-Haut,
Très utiles aux fils des hommes, inutiles aux fils des géants ;
Salut à celui qui les chanta !
Salut à celui qui les connaît !
Qu'en jouisse celui qui les apprit !
Salut à ceux qui les écoutèrent !
1 Il existe de nombreuses versions de ce texte, dans différentes langues. L'objet de cette traduction est donc de se rapprocher au plus près du sens du texte original, sinon de la lettre, et non de tenter de servir une finalité cultuelle ou philosophique quelconque.2 Entre parenthèses : passages du Codex Regius supposés postérieurs aux versions de "Saemund" et Snorri.3 Odin avait juré à Suttung sur l'anneau sacré qu'il n'y avait personne tel que Bolwerk parmi les Dieux. Il ne pouvait donc plus gravement se parjurer puisque Bolwerk, c'était lui, et en est conscient.4 Voir les Grimnismal. Odin prêche-t-il pour sa propre personne ?
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