• Guthrunarhvot

    Guthrunarhvot

    Guthrunarhvot 

    La Complainte de Gudrun

     D'après la version anglaise de H.A. Bellows.

     

    Gudrun se rendit au bord de la mer après avoir tué Atli. Elle se jeta à l'eau, désireuse de se noyer elle-même, mais ne put couler. Les vagues la portèrent sur la rive du fjord jusqu'aux terres du roi Jonak. Il la prit pour épouse, et leurs fils furent Sorli et Erp et Hamther. Là fut également élevée Svanhild, la fille de Sigurd. Elle fut promise au puissant Jormunrek. Mais auprès de lui se trouvait Bikki, qui conseilla à Randver, fils du roi, de la prendre pour lui. Et Bikki le rapporta au roi, lequel fit pendre Randver, et piétiner Svanhild à mort par ses chevaux. Et lorsque Gudrun apprit ceci, elle parla à ses fils.

     

    1- D'un mot terrible j'ai appris le pire de tout,

    Le discours du plus complet chagrin,

    Lorsque d'un cœur féroce et en termes sévères

    Gudrun aiguillonna ses fils au combat.

     

    2- "Pourquoi rester tranquillement assis, pourquoi votre vie dort-elle,

    Pourquoi ne pleurez-vous pas, dans votre joie de parler ?

    Car Jormunrek a fait piétiner

    Votre jeune sœur sous les sabots des chevaux,

    Noirs et blancs pour aller à la bataille,

    Gris pour les montures habituelles, les chevaux des Goths.

     

    3- Vous n'êtes pas comme le Gunnar de jadis,

    Et n'avez pas le même cœur que Hogni.

    Vous auriez dû pour elle accomplir la vengeance,

    Si vous aviez été braves tels mes frères autrefois,

    Ou vos cœurs robustes comme ceux des rois huns."

     

    4- Alors Hamther, au cœur noble, dit :

    "Tu aimais moins les actes de Hogni

    Lorsqu'ils éveillèrent Sigurd de son sommeil.

    Les draps blancs de ton lit étaient rouges du sang

    De ton époux, maculé des caillots de son cœur. 

     

    5- Tu as obtenu pour tes frères une vengeance sanglante,

    Malfaisante, douloureuse, car tu as dû tuer tes fils,

    Par ailleurs, nous pouvons encore tous sur Jormunrek

    Venger ensemble le meurtre de notre sœur.

     

    6- …................

    Donne-nous maintenant l'équipement des rois huns !

    Tu nous as tant poussés à la danse des épées."

     

    7- Gudrun gagna sa chambre en riant,

    Et prit les heaumes des rois dans les placards,

    Et les larges cottes de mailles, et les porta à ses fils.

    Les héros bondirent sur le dos de leurs chevaux.

     

    8- Alors Hamther au noble cœur parla :

    "Le dieu à la lance, tombé parmi le peuple Goth,

    Ne sera plus de retour pour voir sa mère.

    Tu devras boire une seule boisson funéraire pour nous,

    Pour Svanhild, et pour tes fils aussi."

     

    9- En pleurant, Gudrun, fille de Gjuki,

    Alla tristement s'asseoir à la porte,

    Et les joues maculées de larmes, raconta le récit

    De ses chagrins terribles et si nombreux.

     

    10- "J'ai connu trois demeures, j'ai connu trois foyers,

    Je fus accueillie par trois époux.

    Mais de tous, seul Sigurd me fut cher,

    Lui qui reçut la mort de mes frères.

     

    11- Je n'ai vu ni connu de plus profond deuil,

    Mais il semble pourtant que j'eus à souffrir encore

    Par les grands princes qu'Atli me donna.

     

    12- J'ai appelé ces gentils enfants pour leur parler secrètement

    Car je ne pus surmonter l'exigence de mes maux,

    Jusqu'à ce que j'ai coupé les têtes des Hniflungs.

     

    13- Je me jetai à la mer, le cœur tout endolori

    Pouvant à présent échapper à la colère des Nornes.

    Mais les hautes vagues me portèrent sans me noyer

    Jusqu'à la terre, et je dus continuer à vivre.

     

    14- Puis je finis au lit – autrefois, c'était mieux !-

    D'un roi des peuples, pour la troisième fois.

    J'ai porté des garçons pour être ses héritiers,

    Des héritiers si jeunes, les fils de Jonak.

     

    15- Tout autour de Svanhild se tenaient ses servantes,

    Elle m'était à jamais la plus chère de mes enfants.

    Ainsi dans ma halle Svanhild semblait

    Aussi agréable à voir que les rayons du soleil.

     

    16- Je lui ai offert de l'or et des vêtements brillants,

    Avant de la laisser partir chez le peuple des Goths.

    De mes plus lourds chagrins, le plus dur fut

    Lorsque les blondes tresses de Svanhild furent foulées

    Dans la boue par les sabots des chevaux sauvages.

     

    17- Le plus douloureux fut quand ils tuèrent

    Mon Sigurd sur son lit, lui volant la victoire.

    Et le plus sinistre de tous, quand vers le cœur de Gunnar

    Se glissèrent en rampant les serpents multicolores et luisants.

     

    18- Et le plus vif de tous, lorsqu'ils coupèrent le cœur

    De la poitrine vivante de ce roi si vaillant.

    Je me rappelle de tant de chagrins..............

    …....................

     

    19- Harnache, Sigurd, ta monture si noire,

    Laisse galoper jusqu'ici ton rapide coursier.

    Ici ne reste plus ni fils ni fille,

    A qui Gudrun pourrait maintenant offrir des cadeaux.

     

    20- Souviens-toi, Sigurd, ce que nous nous dîmes

    Une fois, lorsque nous étions tous deux au lit,

    Que tu viendrais certainement me chercher,

    Depuis l'enfer, et que moi j'irai à toi depuis la terre.

     

    21- Elevez, jarls, un bûcher funéraire de chêne,

    Elevez le plus haut qu'un héros n'ait jamais eu.

    Laissez le feu brûler ma poitrine pleine de douleur,

    Mon cœur comblé de chagrin, jusqu'à fondre mes souffrances."

     

    22- Puissent les nobles connaître moins de deuils,

    Et devenir moindres les souffrances des femmes,

    Si l'histoire de cette lamentation est contée.

     

    edda poétique

    La Pleureuse. Clodion.

     

     Guthrunarhvot                                                                                                                                                  Guthrunarhvot 


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