• Chapitre 35 : les rêves des épouses des Gjuklings

    volsunga saga

    Ainsi, lorsque les hommes eurent bu leur content, ils se retirèrent pour dormir. Alors il advint que Kostbera regarda les runes, et, jetant un charme par dessus les lettres, elle vit qu'autre chose était gravé, et que les runes étaient mensongères ; mais grâce à ses connaissances, elle avait la capacité de les lire correctement.

    Elle rejoignit son époux au lit. Et lorsqu'ils s'éveillèrent, elle parla à Hogni :

    "- Tu as dans l'idée de suivre la route loin de la maison – c'est un projet inconséquent -. Repousse-le à un autre moment ! Tu ne sais pas bien déchiffrer les runes, si tu penses que tu as vu en elles l'invitation de ta sœur à entreprendre ce voyage. Mais j'ai interprété ces runes, et m'émerveille de la sagesse de Gudrun, qui aurait pu les graver de travers. Mais ce qui est derrière renferme en soi ton malheur. Oui, soit elle a omis une lettre, soit d'autres ont fourbement trafiqué ces runes.

    Et maintenant, prête attention à mon rêve. Car dedans déferla sur nous une rivière en très forte crue, qui brisa jusqu'à la charpente de la halle."

    Il répondit : "- Très souvent, vous avez l'esprit mal tourné, vous, les femmes, mais pour moi, je n'ai pas été élevé de manière à supporter des hommes mauvais qui ne méritent que le mal. Peut-être qu'il nous donnera bon accueil."

    Elle répondit : "- Bien, il est nécessaire que tu constates toi-même la preuve qu'aucune amitié n'est à attendre de cette invitation. Mais à nouveau, j'ai rêvé qu'une autre rivière coulait ici dans un grand et sombre assaut, et fracassa l'estrade de la halle, et brisa vos jambes, à vous, les deux frères. Cela signifie certainement quelque chose."

    Il rétorqua : "- Il y a des champs tout au long de notre route, et tu as rêvé de rivière, parce que lorsque nous traversons les prés, les innombrables épillets du foin se prennent dans nos jambes."

    "- J'ai encore rêvé, dit-elle, que ton manteau était en feu, et que le brasier brillait au-dessus de la halle."

    Il dit : "- Bien, je suppose que ceci peut s'expliquer. Ici est posé mon vêtement magnifiquement teint; et il peut brûler et briller, ainsi que tu en as rêvé pour le manteau."

    "- J'ai cru qu'un ours entrait, dit-elle, et brisait le haut-siège du roi, et battait des pattes de telle manière que nous étions tous terrorisés, et il nous mit tous dans sa gueule, sans que nous ne puissions rien y faire, et nous avons tous sombré dans l'horreur."

    Il répondit : "- Quelque grande tempête va survenir, puisque tu as un ours blanc en mémoire."

    "- Il me sembla qu'un grand aigle de mer entrait, dit-elle, et soufflait la halle, et nous plongeait, moi et nous tous, dans un bain de sang, et cela doit signifier du malheur, car j'eus l'impression qu'il s'agissait du double du roi Atli."

    Il répondit : "- Très souvent, nous tuons librement des bêtes, et les abattons avec soin pour notre propre satisfaction, et le rêve de l'aigle est en fait relatif au bétail. Oui, le cœur d'Atli est entièrement tourné vers nous."

    Après cela, ils cessèrent de discuter.

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