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Chapitre 3 : de l'épée que Sigmund, fils de Volsung, retira...
Emerald sword, Rhapsody of fire.
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... de Branstock.
Il y avait un roi nommé Siggeir, qui gouvernait le pays des Goths, un roi puissant souverain d'un peuple nombreux. Il rendit visite à Volsung et lui demanda la main de sa fille Signy. Et cette demande agréa au roi, ainsi qu'à ses fils, mais la jeune fille éprouvait de la répugnance pour ce projet. Elle demanda pourtant à son père de se prononcer en cette affaire comme en toutes les autres qu'il réglait pour elle, alors le roi prit la décision de la donner en mariage. Elle fut donc promise à Siggeir, et pour l'accomplissement de la fête nuptiale, il fut décidé que Siggeir viendrait en la demeure du roi Volsung. Le roi prépara la cérémonie au mieux de ses moyens, et lorsque tout fut prêt, les hôtes du roi et le roi Siggeir vinrent au jour dit, ainsi que beaucoup d'hommes de haute noblesse dans la suite de Siggeir.
L'histoire raconte que de grands feux avaient été allumés tout le long de la halle, et que le sus-dit grand arbre était au plus près du plus vaste des foyers, ainsi que beaucoup l'ont rapporté. Dans la soirée, alors que de nombreux hôtes étaient assis auprès du feu, un homme, inconnu de tous les présents, entra dans la halle. Il fut ainsi décrit : un manteau taché l'enveloppait, et il allait pieds nus, vêtu de braies de lin serrées autour de lui jusqu'aux os. Il portait une épée à la main tandis qu'il se dirigeait vers Branstock, et un chapeau sur la tête. Immense, il semblait très âgé, et était borgne. Alors il dégaina l'épée, et la planta dans le tronc d'arbre jusqu'aux quillons ; et tous se sentirent hésitants pour saluer cet homme. Puis il prit la parole et dit :
"- Celui qui retirera cette épée de ce tronc la recevra en cadeau de ma part, et trouvera en vérité que jamais il ne portât dans sa main une meilleure épée."
Alors le vieil homme ressortit de la halle, et nul ne sut qui il était ni d'où il venait.
Branstock, Johannes Gehrts
Tous les hommes se levèrent d'un bond et aucun ne voulait être le dernier à empoigner l'épée, parce qu'ils croyaient que le premier à y toucher l'obtiendrait. Et les plus nobles passèrent en premier, puis les autres, un par un. Mais aucun ne se révéla capable de la retirer, et elle ne se descella pas le moins du monde, quelle que soit leur manière de tirer dessus. Puis vint Sigmund, fils du roi Volsung, et il plaça ses mains sur la garde et la retira du tronc comme si elle s'était libérée d'elle-même pour lui. Cette arme sembla si exceptionnelle à tous que chacun admit n'en avoir jamais vu de pareille auparavant, et Siggeir voulut la racheter à Sigmund pour trois fois la valeur de son poids en or, mais ce dernier répondit:
"- S'il avait été ton lot de la porter, tu aurais pu la prendre avant moi là où elle était, mais maintenant, puisqu'elle est tombée entre mes mains avant que qui que ce soit d'autre ne puisse la prendre, tu ne pourras jamais l'obtenir, même en offrant pour cela tout l'or que tu possèdes."
Le roi Siggeir se mit en colère à ces mots, et considéra que Sigmund lui avait répondu par le mépris, mais comme c'était un homme circonspect et hypocrite, il fit comme s'il n'y accordait aucune importance, bien que dès le soir-même, il réfléchit à la manière dont il pourrait le récompenser pour cet affront, ainsi qu'on l'a bien vu par la suite.
Branstock et Balmung
Sigmund retire l'épée de Branstock. K. Dahl
Hoffman
Sigmundr et l'épée. Arthur Rackham.
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