House of Heroes (Evernight), Battlelore

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... de Sigurd Fafnisbani

La légende raconte que Hjordis mit au monde un enfant mâle, qui fut immédiatement présenté au roi Hjalprek, et que le roi fut alors très heureux de voir face à face ses yeux vifs. Il dit alors que peu d'hommes vaudraient celui-ci, en quelque domaine que ce fût. Puis l'enfant fut aspergé d'eau, et nommé Sigurd, nom que tous les hommes citent d'une seule voix pour dire qu'il n'a jamais eu son pareil pour sa grande noblesse et sa plaisante courtoisie. Il fut élevé dans la maison du roi Hjalprek, entouré d'amour et dans l'honneur, de telle sorte que bien que les plus grands et les plus nobles rois soient mentionnés dans les anciennes légendes, Sigurd est toujours placé avant les autres pour sa force et ses prouesses, pour son élévation d'esprit et la vaillance de son cœur, dont il a été bien plus abondamment pourvu que n'importe quel autre homme des régions septentrionales du monde.

Ainsi, Sigurd fut élevé dans la maison du roi Hjalprek, qui n'avait pas d'enfant mais l'aimait énormément. Par lui, Hjordis fut promise au roi Alf, et elle reçut son douaire.

L'éducation d'un prince.

Puis le tuteur de Sigurd fut Reginn, le fils de Hreidmar. Il lui enseigna toutes sortes d'arts, le jeu d'échecs, la connaissance des runes, et à parler de nombreuses langues, ainsi qu'il était l'usage pour les fils de rois à cette époque.

 Reginn, précepteur de Sigurd.  A. Rackham / W. Kaulbach.

Mais un jour qu'ils étaient ensemble, Reginn demanda à Sigurd s'il avait une idée du montant de la fortune que son père avait possédée, et s'il savait qui en avait à présent la garde. Sigurd répondit que les deux rois veillaient dessus.

Reginn dit : "- Leur fais-tu confiance à ce point ?"

Sigurd dit : "- Il me semble qu'ils la conservent jusqu'à ce que j'ai quelque chose à en faire. Pour le moment, ils s'en chargent mieux que je ne saurais faire."

Un autre jour, Reginn vint parler à Sigurd et lui dit : 

"- C'est une chose très étonnante que tu aies besoin d'être écuyer des rois, et de courir partout tel un valet. "

"- Mais non, répondit Sigurd, ce n'est pas ainsi, car pour chaque chose, je dis ce que je veux, et si je désire quoi que ce soit, ça m'est accordé de bonne grâce."

"- Très bien, alors demande un cheval parmi ceux de leurs écuries."

"- Oui, rétorqua Sigurd, et je l'aurai, comme tout ce dont j'ai eu besoin jusqu'à présent."

Après cela, Sigurd alla trouver le roi, et le roi demanda :

"- Que désires-tu de nous ?"

Sigurd répondit : "- Je voudrais un de vos chevaux pour ma distraction."

Le roi dit alors : "- Choisis-toi un cheval, et quoi que ce soit d'autre que tu pourrais vouloir dans mes possessions."

Le lendemain, Sigurd se rendit dans les bois, et rencontra sur le chemin un vieil homme à longue barbe, qu'il ne connaissait pas, et qui lui demanda où il allait.

Sigurd dit : "- J'ai dans l'idée de me choisir un cheval. Venez avec moi, vous me conseillerez."

"- Très bien, dit-il, allons, et conduis-moi à la rivière qu'on appelle Busil-Tarn".

Sigurd et le vieil inconnu. J.C. Dollman.

Ils y allèrent, et guidèrent les chevaux vers le plus profond de la rivière, et tous nagèrent pour regagner la rive, sauf un. Sigurd choisit ce cheval pour lui-même. Il était gris de robe, et jeune, de haute taille et plaisant à regarder, et n'avait jamais porté aucun homme.

Alors parla l'homme à barbe grise : "- Ce cheval est de la descendance de Sleipnir, et il doit être soigneusement dressé, parce qu'il deviendra le meilleur de tous les chevaux.", puis il disparut.

Fils de Sleipnir

Ensuite, Sigurd nomma le cheval Grani, le meilleur des chevaux du monde. Car le vieil homme qu'il avait rencontré n'était nul autre qu'Odin lui-même.

Puis Reginn parla de nouveau avec Sigurd, et dit :

"- Ta richesse n'est pas suffisante, que tu doives courir ici et là comme un fils de paysan. Mais je peux te révéler où trouver une grande fortune, et grand renom et honneur à l'acquérir."

Sigurd demanda de quoi il s'agissait, et qui surveillait et gardait ce trésor.

Reginn répondit :

"- Fafnir est son nom, et il ne vit pas très loin d'ici, sur la désolation de la lande Gnita. Et si tu vas là-bas, tu pourras dire que tu n'auras jamais vu autant d'or rassemblé au même endroit, et que personne ne peut désirer une plus grande fortune, même s'il était le plus ancien et le plus réputé des rois."

"- Je suis jeune, dit Sigurd, mais je connais déjà les mœurs de ce ver, et pour quelle raison nul n'ose l'affronter, tant il est immense et maléfique."

Reginn dit :

"- Il ne s'agit pas de cela, ses mœurs et sa taille sont les mêmes que pour tous les autres vers géants, et les hommes en font toute une histoire, comme tes ancêtres. Mais toi, puisque tu es de la race des Volsungs, tu dois avoir un tant soit peu de leur cœur et de leur esprit, à eux qui sont considérés comme les tout premiers dans les actes de la renommée."

Sigurd dit :

"- Oui, j'ai sans doute peu de leur hardiesse et de leurs prouesses, mais tu ne devrais pas me couvrir du nom de lâche, moi qui ne suis encore que dans mes années d'enfance. Pourquoi me presses-tu si instamment ?"

Reginn dit :

"- Il y a une histoire qu'il me faut te raconter¹."

"- Je suis prêt à l'écouter", dit Sigurd.

1 : voir le Reginsmol et  le Skaldskaparmal